Valerie.

247 30 10
                                    

Harry.

-Tu veux aller jouer avec tes camions, Eliott? Maman et moi, on doit parler de trucs d'adultes, murmurais-je en regardant Eliott.

-Est-ce que les trucs d'adultes c'est le sexe? demanda Eliott, un grand sourire sur le visage.

Je me mis à rougir en entendant Valerie, qui venait de s'étouffer avec son café. Sans même la voir, je savais qu'elle avait des couteaux à la place des yeux et qu'elle se demandait très probablement pourquoi le mot sexe venait de sortir de la bouche de son fils.

-Non, on doit parler d'argent. Allez, va jouer, dis-je en lui tapotant le dos.

Il soupira en se dirigeant vers sa chambre, visiblement déçu de ne pas pouvoir rester avec nous.

-Sexe? D'où est-ce qu'il a entendu ça, Harry? demanda Val, les sourcils froncés.

-C'est seulement Eddy, qui a dit ce mot devant lui. Et je lui ai expliqué la raison, sans entrer dans les détails, ne t'inquiète pas. Je veux juste te rappeler que ton fils doit être éduquer sur la sexualité et que ce n'est pas un sujet tabou. C'est quand même moi qui a dû lui expliquer la différence entre un accouchement vaginal et une césarienne... Toi aussi, tu peux lui expliquer des trucs, Val.

Elle soupira en secouant la tête, avant de me fixer, ses yeux bleu perçant dans les miens.

-Il n'a pas besoin de savoir ça à son âge, Harry.

-Oui, Valerie. Maintenant, c'est plus comme toi et moi, quand on était plus jeune. Dans deux ans, il va traîner sur Internet et tomber sur des orgies de lesbiennes, du sado-maso et d'autres trucs pervers du genre. Je préfère qu'il soit éduqué sur la réalité, plutôt qu'il vienne me voir en me demandant pourquoi y'avait un mec avec un concombre dans le cul sur l'ordinateur. C'est pas compliqué à comprendre, merde...

Elle soupira en faisant taper ses faux ongles sur la table de la salle à manger, avant de me regarder.

-De toute façon, ce n'est pas le sujet. Qu'est-ce que tu voulais me dire? maugréa-t'elle.

Elle était drôlement de mauvaise humeur, aujourd'hui. Avec Valerie, ça dépendait des jours. Parfois, elle pouvait être comme celle que j'avais aimé, plus jeune. D'autre fois, elle était une vipère.

-Je voulais juste t'aviser que j'ai quelqu'un, dans ma vie. Je ne suis pas en couple, mais je vois une fille, je m'entend bien avec elle et Eliott l'apprécie. Si je te le dis, c'est pour ne pas qu'Eliott t'en parle et que tu ne sois pas au courant, dis-je en la regardant dans les yeux.

Elle se mit à pincer les lèvres et elle croisa les bras sous sa poitrine.

-Une fille? Tu n'es pas encore en couple et elle a déjà rencontré notre fils? Je croyais qu'on s'était dit qu'il fallait un truc sérieux pour présenter quelqu'un à Eliott, Harry! Merde, pourquoi est-ce que tu fous toujours tout en l'air!

-Est-ce que tu peux te calmer? dis-je sèchement. Je peux tout t'expliquer, alors, calme-toi, Valerie.

Elle se leva de la table de la cuisine, pour aller boire un verre d'eau. Lorsqu'elle revint, elle s'assied et hocha la tête, me faisant signe de continuer.

-Vas-y...

-Cette fille, c'est Astrid. Elle a une boutique, tout près de la boulangerie, c'est ma voisine. Et au début, c'était purement amical, rien de plus. Eliott aimait lui rendre visite, elle lui donnait des petits cadeaux, il aimait quand elle lui lisait des histoires... Et peu à peu, j'ai appris à la connaître. Et elle à appris à me connaître, autant mon côté paternel, que mon côté... jeune adulte de 25 ans, si je peux dire. Et... je me sens bien avec elle. Vraiment bien. C'est la première fille avec qui je peux voir quelque chose de sérieux.

Curiosité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant