Déménagement.

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Astrid.

-Merci Astrid, grâce à toi et tes larmes, j'ai eu un A dans mon travail de philo, rigola Arthur en s'assoyant devant moi.

Je souris en riant, sortant mon carnet bleu et mon crayon noir, pour déposer tout ça devant moi.

-Tu veux un truc à manger, à boire? demandais-je en me levant de ma chaise, le regardant dans les yeux.

-Je prendrais bien de l'eau. Et peut-être une danoise, répondit Arthur en regardant le présentoir, tout près de nous.

Je me rendis donc près d'Harry, qui était en train de remplir la feuille de commande, pour recevoir ses produits. Il releva les yeux et me sourit.

-Mon ami et moi, on aimerait bien avoir deux danoises et deux grands verres d'eau, dis-je en souriant.

Il se leva de son tabouret et me tendit les pâtisseries, avant de me suivre jusqu'à la table, avec les deux verres d'eau.

Arthur le remercia en souriant et Harry fit comme lui, avant de nous laisser seul, ne manquant pas de m'envoyer un petit clin d'oeil.

-Alors... Mon cher Arthur, j'aimerais bien connaître l'histoire qui t'ait la plus chère, à tes yeux, dis-je en souriant, déposant le capuchon de mon crayon près de mon cahier.

Il sourit en me fixant. Je penchai la tête sur le côté, haussant les sourcils, pour qu'il commence.

-Tu n'es pas obligé de te censurer. Dis-moi tout ce que tu veux me dire. Ce livre est déjà classé 18 ans et plus, de toute façon.

Et Arthur se mit à me parler de la jolie Élise.

Elle n'est pas comme moi. Elle adore les mathématiques, elle préfère la musique à la philosophie et elle fait de la natation. Elle veut devenir médecin, c'est ce qu'elle a dit en classe.

Et moi, je voudrais bien devenir... artiste, peut-être. Philosophe. Enseignant d'histoire. Je ne sais pas encore, mais je sais qu'on ne colle pas ensemble.

On ne colle pas ensemble et pourtant, on colle ensemble.

Elle me déteste. Du moins, c'est ce que je pense. C'est ce que je pensais. Elle disait que j'étais trop rêveur et que dans la vie, il fallait être sûr de soi, il fallait avoir de l'argent et un très bon travail. Et je rigolais en disant qu'elle avait tout faux, qu'elle se trompait et qu'elle allait se pourrir la vie, avec toutes ses années d'études pour sauver des vies. Qu'on pouvait sauver des vies même en dessinant ou en philosophant, ce n'était pas nécessaire de faire dix ans d'études.

Elle me fixait quelques secondes, secouait la tête et replongeait le nez dans son cahier de partitions.

Et un jour, après un cours de mathématique, il y avait une activité, à l'école. Une activité nulle, je ne me souviens plus trop. J'avais pas envie d'y aller. J'étais debout dans le corridor, à la recherche d'un truc mieux à faire, lorsqu'elle est arrivée, devant moi, avec ses copines. Elle m'a fait un petit sourire et je l'ai suivi, jusqu'à sa case. Je lui ai demandé si elle voulait faire l'école buissonnière et juste... partir, pour l'après-midi. Je lui ai dit que j'allais lui montrer que la vie était meilleure quand on philosophait dans les rues.

Elle a soupiré en secouant la tête, avant de pincer les lèvres en me regardant. Les autres commençaient à monter vers la salle de théâtre, où l'activité se déroulait.

Je savais qu'elle hésitait, que ce côté de moi l'attirait, même s'il la dégoûtait, d'une certaine façon. C'était l'inconnu, la curiosité, peut-être un peu malsaine, de découvrir un autre monde.

Curiosité.Where stories live. Discover now