Chapitre 73

966 125 6
                                    

Mettant de côté le problème Améo pour le moment, Michael et moi commençâmes à faire nos bagages. Vu qu'on ne pourrait pas rester trop longtemps au même endroit, il nous faudrait voyager léger. Heureusement pour moi, je n'ai jamais été du genre à m'encombrer de choses inutiles. Mes affaires furent donc prêtes en un rien de temps. Une valise de fringues et quelques bouquins auxquels je tenais étrangement, et trois remplies de flingues, couteaux et autres armes blanches en tout genre.

– On voit tout de suite ce qui est le plus important pour toi, rit Michael en me voyant refermer avec difficulté mon dernier bagage.

Roulant des yeux tout en me mordant la joue pour contenir mon sourire, je parvins enfin à rabattre la tirette avant de m'asseoir sur le sac pour pourvoir observer Michael.

– Chacun ses joujoux.

Secouant la tête, l'air amusé, il s'approcha de moi de sa démarche féline, me faisant me mordre la joue pour une toute autre raison cette fois. Sa bouche se posa juste à coté de la mienne, remontant doucement le long de ma joue jusqu'à ce qu'il puisse mordiller le lobe de mon oreille, me faisant frissonner.

– Moi j'aime bien mon joujou, assura-t-il d'un voix rauque de désir.

Ses mains partirent en exploration alors que ses lèvres reprenaient leur trajet en marche arrière jusqu'à se poser sur les miennes. Je ne perdis pas de temps à me plaquer tout entier contre lui, mes doigts s'enroulant dans ses cheveux colorés. M'écartant de lui juste assez pour pouvoir prendre une inspiration, je lui offris ensuite mon sourire le plus innocent.

– Et qu'est-ce que c'est, ton jouet ?

Arquant un sourcil, il baissa la tête, son regard se posant entre mes jambes, là où une jolie bosse tentait d'attirer son attention.

– Et bien, mon petit Lukey, ceci est une bonne question. Et si je te montra-

A mon plus grand détriment, des coups furent frappés à la porte de notre chambre restée entre-ouverte. Je grognai, suppliant intérieurement pour que l'idiot qui venait nous déranger s'en aille, mais évidement, rien ne se passait jamais comme je le voulais. Michael s'éloigna de moi pour se tourner vers le grand vampire chauve qui entra. Une autre vamp le suivait de près, ses courts cheveux blonds piquant dans tous les sens sur sa tête.

– Ah, Envy, viens t'asseoir s'il-te-plaît.

Voyant Michael prendre son rôle de maître vampire, je soupirai et me levai. Il me lança bien un regard désolé quand il me vit récupérer deux de mes sacs mais ne dit rien pour me retenir pour autant. Je savais bien qu'il n'avait pas trop le choix, après l'avoir fait chercher, il ne pouvait décemment pas la faire attendre pendant qu'il s'éclatait avec son copain, n'est-ce pas ? Surtout qu'il s'agissait d'affaires importantes. Mais cela ne m'empêchait pas de me sentir très, très frustré.

Mercier m'aida avec mes autres sacs et me suivit hors de la pièce, refermant la porte derrière nous. Nous déposâmes mes sacs à côté de ceux de Gabryelle et des siens. Les deux anciens Chiens avaient décidés de nous tenir compagnie pendant quelques temps, afin de s'assurer que les survivants du Conseil tiennent leurs paroles de nous laisser en paix. Ayant un moment seul avec eux et du temps à passer, je laissai libre court à une question qui me taraudait depuis un petit moment maintenant.

– Au faite, personne ne m'a jamais dit comment vous vous connaissez avec Mike.

Gaby leva ses yeux sombres vers moi depuis le canapé dans lequel elle était affalée, aillant l'air aussi innocente et inoffensive que son apparence le pouvait. Les deux vampires échangèrent un regard incertain avant que Mercier ne me réponde d'une voix hésitante.

– Je ne suis pas sûr que ce soit à nous de te raconter ça...

– Aller, ça peut pas être si terrible que ça, si ?

Après un nouveau regard partagé, Gabryelle haussa finalement ses frêles épaules avant de prendre la parole depuis sa place alors que je m'asseyais sur un tabouret, non loin d'elle.

– Et bien, Mercier et moi sommes, enfin, étions, des Chiens depuis près d'un millénaire maintenant. C'est notre maître qui nous avait nommé à cette position. Un ancien membre du Conseil. C'est le seule moyen pour être admit en temps que garde. Quand notre maître est mort, il a fallut le remplacer. Mercier et moi sommes évidement rester au service du Conseil.

Je secouai la tête de haut en bas, faisant signe à la vampire de continuer.

– Celle qui a remplacé notre maître était Célénaï. La créatrice de Michael. Comme elle ne faisait confiance à personne, elle a fait venir ses propres gardes avec elles. L'un d'eux étant Michael.

Attend, cela voulait dire que...

– Michael était un Chien du Conseil ?

Gabryelle acquiesça, visiblement amusé par ma stupéfaction.

– Un des plus efficaces et redoutés de tous. Célénaï a vite prit de l'importance grâce à lui. Tout le monde préférait les éviter. Si on déplaisait à la maîtresse, on pouvait être sûr d'avoir Michael sur le dos.

– Ça n'a pas duré très longtemps cependant, intervint Mercier, Au bout d'une dizaine d'années Michael a demandé à être libéré. Il était assez puissant pour être un maître. Personne ne pouvait le contester ni refuser sa demande, pas même Célénaï. Elle l'a donc laissé partir à contre cœur. On a jamais su pourquoi il avait soudainement voulu s'en aller. Avant ça, le fait d'être un maître ne l'avait jamais intéressé.

– Les rumeurs disent qu'il aurait rencontré quelqu'un, mais je n'y crois pas vraiment. Et il n'a jamais rien voulu nous dire.

Les deux guerriers n'ayant visiblement plus rien à dire sur le sujet, je me pris à essayer d'imaginer Michael en Chien du Conseil. Lui qui ne transformait que les humains sur le point de mourir pour leur donner une seconde chance. Lui qui interdisait de se nourrir d'un humain sans son consentement. Lui qui, même s'il ne le montrait que rarement, tenait à chacun de ses vampires. Lui qui était prêt à abandonner tout ça pour moi. Car oui, il se serait certainement battu jusqu'au bout contre le Conseil si ma vie n'avait pas été en jeu, elle aussi, plutôt que de partir en exil. Non, je n'arrivais vraiment pas à l'imaginer autrement que comme je le connaissais.

– Un innocent, annonça une voix depuis la porte, J'ai du tuer un parfait innocent.

Tout le monde relava les yeux vers Michael qui arrivait, Envy à ses côtés.

– Avant lui, toutes les actions de Célénaï étaient justifiées. Mais lui, il avait juste refusé de coucher avec elle. Et pour ça, j'ai du le tuer. Contrairement à ce que tout le monde pense, je n'ai jamais été qu'une machine à tuer contrôlée par elle. J'ai déjà refusé d'obéir à ses ordres. Jusqu'à ce qu'elle se mette à mentir sur la raison de ces assassinats.

Et bien, cela tombait sous le sens. Comme je le pensais, il était impossible de s'imaginer mon Michael autrement que comme je le connaissais.

– Très bien, le club est maintenant aux mains d'Envy et j'ai terminé de régler les derniers papiers. Si tout le monde est prêt, on peu partir dès ce soir.

Il ne restait plus qu'une chose à faire maintenant. Trouver où se trouvait mon enfoirée de mère.


Eternels // Muke ✓Donde viven las historias. Descúbrelo ahora