? chapitre 48 ¿

1.2K 177 9
                                    

 Pour trouver une position inconfortable, vous pouviez faire confiance à ma mère biologique. Sophia te moi nous retrouvions dans uns pièce plongée dans le noir, à genoux par terre, les poignets attachés dans le dos, une corde nouée à des poutres au niveau du plafond nous forçant à les garder surélevé , tordant nos bras à un angle presque douloureux. À force de nous tortiller, on avait fini par se rendre compte que si on se penchait en avant, la tension exercée sur nos bras diminuait un peu, mais comme il ne fallait pas qu'on perde notre appuis au sol, cela voulait dire que c'était nos abdos et toute la partie basse de notre corps qui travaillait. Il nous fallait donc alterner entre les deux positions.

« Regardez-moi ça, c'est qu'on s'amuse bien ici ! »

Je relevai la tête en entendant cette voix grave que je pensais avoir oublié à jamais. Ils étaient là tous les deux, nous souriant de toutes leurs dents, laissant dépasser leurs crocs pointus, un truc que les vampires les plus expérimenté évitaient de faire, surtout quand ils étaient face à des chasseurs. Ma mère lâcha le bras de mon père et s'approcha de nous, son visage se faisant de moins en moins visible à mesure qu'elle avançait, la lumière provenant de la porte ouverte n'étant pas suffisante pour arriver jusqu'ici. Une chose était sûre cependant, elle souriait toujours, l'éclat blanc de ses dents le prouvant. Elle avança sa main vers mon visage, me faisant reculer par réflexe et la fusiller du regard. Elle laissa donc retomber son bras mais ne s'éloigna pas pour autant.

« Il y a quelques années, tu aurais tout donné pour que je ne t'accorde ne serait-ce qu'un regard, et maintenant que je veux te toucher, tu refuses ? »

J'éclatai d'un rire amer devant son ton déçu, presque peiné. Elle avait toujours été une bonne comédienne, mais je ne me laisserai plus prendre à son petit jeu. Elle était puissante, bien plus que je l'avais imaginé jusque là. La preuve, elle était déjà réveillée et en mouvement alors que la nuit n'était pas tout à fait tombée. Les plus faibles, bien que conscients, ne pouvaient pas bouger avant que le soleil n'ai disparu. Et les vampires qui pouvaient se passer totalement de sommeil s'il le fallait, comme Michael était extrêmement rares. Ma mère en faisait-elle parti  ? Tant de questions, si peu de réponses.

« Il y a quelques années j'aurais été prêt à tout pour qu'on me sorte du nid d'Aaron, évidemment que je voulais que tu me remarques. »

Ma pique ne sembla pas lui plaire, car ses yeux laissèrent entrevoir la colère monstrueuse qui grandissait en elle. Je connaissais ce genre de haine, je gardais la même en moi. Celle qui est nourrie par tous les malheurs qui nous arrivent et qui se relâche sur la personne qui y verse la goutte de trop. Et cette personne, c'était moi. Elle me prenait pour le mal qui la suivait depuis de années. De son point de vue, j'avais détruit son amour avec mon père, j'avais détruit la vie de famille parfaite avec le clan d'Aaron, et maintenant, j'osais l'empêcher de mener sa vengeance comme elle se l'était imaginé.

Sachant qu'elle était pour moi ce que j'étais pour elle, ce dernier constat m'enchantait tout particulièrement.si je devais mourir de sa main, soit. Mais je ne partirai pas avant de m'être assuré qu'elle était elle-même mourante, et surtout, pas sans que je n'aurai pas réduit mon père en cendre sous ses yeux, comme elle l'avait fait avec ma vie d'enfant innocent.

« Luke... »

La voix faible de Sophia et son air apeuré devant moi me fit prendre conscience du sourire carnassier sur mon visage et de la réaction qu'il avait provoqué sur l'expression de ma mère. Elle semblait toujours aussi énervée, mais à cela s'ajoutait maintenant de l'excitation. Elle était une vampire, et une puissante, forcément elle aimait les défis, et celui que je lui présentais était de taille. Je pourrais peut-être en tirer profit...

« Ah, Lucas, Lucas, Lucas. » soupira-t-elle avec un petit sourire tout en secouant la tête de droite à gauche « A me regarder comme ça tu vas finir par me faire dérailler. Mon but n'est pas de te tuer où de te faire du mal, c'est même tout le contraire. Alors s'il-te-plaît, évite de me pousser à bout. »

Le ton de la fin de sa phrase me laissait clairement comprendre qu'il s'agissait d'une menace. Son agitation et cette menace à peine voilée détonnait vraiment avec ce qu'elle venait de dire. Elle ne voulait pas me faire de mal, mais elle en mourrait d'envie. Pourquoi ne me ferait-elle rien dans la mesure du possible dans ce cas ? Et avais-je plutôt intérêt à la pousser à bout ? Tout dépendait de ce qu'elle comptait faire de moi, de ce qu'était son plan. Je n'avais qu'un moyen de découvrir ce qu'était le plan en question dans ma position actuelle. La faire parler.

« Si ton but n'est pas de me tuer, alors c'est quoi ? Refonder la famille que toi et l'autre idiot qui me sert de père avez détruit ? Vivre tous les trois heureux comme si les douze dernières années n'étaient jamais arrivées ? »

Elle resta un instant figée avant de rejeter la tête en arrière et de se mettre à rire. Le son se répercuta sur les murs en béton, me faisant frissonner, mais pas de la bonne manière comme en était capable Michael, non, loin de là. Ce rire me donnait plutôt envie de me jeter sur elle et de la rouer de coup. C'était le même rire que j'avais entendu bien longtemps auparavant, quand Aaron avait accepté la proposition de mes parents et m'avaient échangé contre l'immortalité. Je dus faire un geste involontaire ou laisser échapper un bruit car elle s'arrêta brusquement pour me fusiller du regard, bien qu'on voyait qu'elle s'amusait comme une folle.

« Oh non Lucas, loin de moi cette intention. Non, ce que je veux c'est un nouveau maître pour nous protéger moi et ton père. Toute seule je pourrais survivre sans problème. Mais Andrew est si faible, regarde-le, un vrai zombie pendant la journée... je ne peux pas assurer sa sécurité seule. Et c'est là que tu entres en action mon fils. »

Je déglutis, comprenant enfin avec horreur ce qu'elle voulait de moi.

« Il n'est pas question que je te laisse faire. » soufflais-je, essayant de faire passer ça pour une menace, en vain, ma voix bien trop tremblante pour être crédible.

« Oh mais tu n'as pas le chois Lucas. Clifford viendra à nous pour sauver son précieux serviteur humain, et pour la même raison, il acceptera de nous prendre dans son clan et de nous offrir la protection dont Andrew à besoin. »

« Non, je ne te laisserais pas faire. » dis-je, bien plus sûr de moi cette fois-ci.

Si Michael prenait mes parents sous sa protection, cela voudrait dire que je me retrouvais dans l'incapacité totale de leur faire le moindre mal, au risque de déclencher une guerre intestine et de saper l'autorité que Michael avait sur tous ses vampires. Cela finirait par signifier non seulement ma mort, mais également la sienne. Si j'avais été le seul menacé, cela ne m'aurait pas fait hésiter mais Michael... je ne pouvais pas me résoudre à être la cause de sa mort. Plongé dans mes pensées, j'avais complètement oublié le fait que Sophia était toujours avec nous et avait tout entendu.

« Lukey, dit moi que tout ceci n'est qu'un stupide coup monté. » supplia-t-elle.

« Hein ? »

« Tu n'est pas le serviteur humain d'un des plus gros monstres de cette ville. C'est pas possible. Je préférerais te voir mort que... que comme ça ! »

Je sentis mes yeux s'écarquiller. Et meeeerde !

Eternels // Muke ✓Where stories live. Discover now