Épilogue - Ici ou dans une autre vie

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Après la victoire indiscutable de l'Élue contre l'armée du Cristal Noir, les Faeries d'Eel se sont tous assemblés pour faire honneur au sacrifice de la nouvelle Oracle. Tous ont rebâti leurs maisons. Ils ont reconstruit leurs villages, replanté les arbres dans la forêt dévastée des Toucheciels. Ils ont continué leur vie, savourant toujours plus chaque jour en hommage à ce don magnifique que leur a fait cette jeune terrienne qui ne leur devait rien.

Tous ont repris leur vie, sans toutefois oublier.

Tous sauf un.

Un seul n'a pas supporté la perte immense de ce jour-là. Un seul n'a pas réussi à voir en cette victoire une compensation pour la perte de son Amour. C'est ainsi que la Garde d'Eel a dû faire ses adieux à un de leurs précieux membres. Ce dernier ne se sentant plus capable de côtoyer qui que ce soit.

Ainsi, à la date anniversaire, on a pu découvrir un étrange poème écrit à la main sur un parchemin raffiné. La délicate attention a été posée au pied du Cristal Mère. Aucune signature n'y figurait mais, certaines personnes ont fait naître des rumeurs à propos d'un démon aux longs cheveux azur, aux oreilles pointues et aux doigts crochus.

Pourtant, aucune animosité ne pouvait être décelée dans ce poème. Ce n'était qu'une complainte, une supplication, une prière.

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Je respire où tu palpites

Je respire où tu palpites,

Tu sais ; à quoi bon, hélas !

Rester là si tu me quittes,

Et vivre si tu t'en vas ?


A quoi bon vivre, étant l'ombre

De cet ange qui s'enfuit ?

A quoi bon, sous le ciel sombre,

N'être plus que de la nuit ?


Je suis la fleur des murailles

Dont avril est le seul bien.

Il suffit que tu t'en ailles

Pour qu'il ne reste plus rien.


Tu m'innondes de bonheur

Quand ta peau touche la mienne.

J'ai agit comme un menteur

De peur que tu ne me tiennes.


Si tu pars, mon cœur se brise.

Je t'ai pourtant laissée fuir,

Je l'admets, quelle bêtise !

Ton absence me fait languir.


Que veux-tu que je devienne

Si je n'entends plus ton rire ?

Est-ce ta vie ou la mienne

Qui s'éteint ? Laisse-moi mourir.


Quand ma raison déguerpit,

J'en reprends dans ton cœur pur ;

Je suis le Pégase éprit

Qui vient boire au lac d'azur.


L'amour a brisé l'écu

De mon cœur, froid et meurtri ;

Ces moments qu'on a vécus

[Eldarya] Le Secret des MoraïDove le storie prendono vita. Scoprilo ora