La fille cachée de Lily Potter

Chapitre 22

Le lendemain matin Agathe fit ses au revoir à Ron et Hermione qui partaient passer leurs vacances au terrier avec Harry. Ce dernier ignora royalement la française qui fut une nouvelle fois blessée par le comportement de son demi-frère. Comment pouvait-il être aussi immonde avec elle alors qu'ils partageaient la même mère ? Agathe décida que si Harry ne changeait pas de comportement à la rentrée, deux semaines plus tard, elle rentrerait en France et reprendrait le cours normal de sa vie loin de Voldemort, des mangemorts et de son ingrat de demi-frère.

Lorsqu'elle traversa le château pour aller voir Dumbledore, Agathe nota que très peu d'élèves restaient à Poudlard pour Noël. Elle rentrerait peut-être en France au final si elle ne voulait pas mourir d'ennui pendant les jours à venir. Une fois dans le bureau du directeur qui, cette fois était seul, Agathe raconta tout ce qu'elle avait vu et entendu la veille. Dumbledore l'écouta patiemment en acquiesçant les mains jointes devant lui. Il resta impassible mais la française crut déceler une onde de colère dans son regard lorsqu'elle détailla les menaces du mangemort à l'encontre du jeune homme.

- Hum hum..., fit Dumbledore à la fin du récit, je veux d'abord te féliciter car cette découverte va vraiment aider nos agents.

- Merci, mais que comptez-vous faire ? Fermer cet endroit risque seulement de déplacer le problème.

- Pour l'instant je vais en discuter avec des agents de l'Ordre et nous aviserons ensuite. Je te tiendrai au courant des manœuvres que nous entamerons si tu le souhaites.

- Je suppose que vous êtes conscient qu'il existe certainement d'autres lieux –peut-être nombreux- comme celui-ci ?

- D'autres agents y travaillent, tu vas pouvoir passer un noël tranquille, si je puis dire. J'aimerai juste que tu effectues une dernière reconnaissance pour moi et tu n'auras qu'à me livrer le souvenir de ce que tu verras afin de ne pas perdre trop de temps avec moi et de profiter au mieux de tes vacances.

- Il n'y a aucun soucis...je n'ai que ça à faire étant donné que je reste dans le château jusqu'à la rentrée.

- J'ai effectivement cru comprendre que les relations s'étaient dégradées avec M. Potter...

- Un jour il faudra que vous me révéliez comment vous faites pour savoir tout ce qui se passe dans ce maudit château, dit Agathe l'air exaspérée, néanmoins il est vrai que nous ne sommes plus en très bons termes, je suppose que vous savez aussi pourquoi... ?

- Je respecte un minimum la vie privée de mes élèves (La française leva un sourcil l'air dubitatif) donc non je ne connais pas la raison de ce froid. Cependant je souhaitais simplement te proposer de passer les vacances au QG de l'Ordre. Ce n'est ni spacieux ni idyllique, mais c'est toujours mieux que de fêter Noël seule et ça te permettra de rencontrer quelques-uns des membres de l'Ordre.

La proposition du directeur étonna la jeune fille qui ne s'attendait pas à une telle offre. En même temps elle ne savait pas dans quoi elle s'embarquait... Peut-être que tous les membres de l'Ordre du Phénix étaient en réalité des fous furieux ou des gens chiants. Agathe réfléchit en tapotant le fauteuil du bout des doigts. Au pire cela permettrait de faire de nouvelles rencontres, se dit-elle, elle avait entendu dire que la mère de Harry –enfin la sienne aussi- avait fait partie de cette organisation, peut-être trouverait-elle quelqu'un l'ayant connu. La française accepta l'invitation mais tiqua légèrement devant l'air satisfait du directeur, Agathe avait de plus en plus l'impression qu'elle n'était qu'un pion sur l'échiquier dans la partie d'échec entre Dumbledore et Voldemort. Il n'était pas impossible que derrière ce regard bleu bienveillant se cache un grand manipulateur... Agathe se leva pour dissimuler son trouble et partit pour sa mission après avoir salué son aîné.

Pendant celle-ci la française devait s'infiltrer dans un pub dans lequel se réunissaient régulièrement une branche dissidente de mangemorts pour élaborer leur plan. Après plusieurs minutes assise à une table dans le fond de la salle à faire semblant de lire un journal, la jeune fille vit débarquer plusieurs sorciers qu'elle identifia immédiatement comme ses cibles –cheveux crasseux, robes élimées mais surtout chacun portait une bague indiquant leur appartenance au groupe-. Agathe gravait dans sa mémoire tout ce qu'elle observait afin de livrer son souvenir à Dumbledore ensuite.

Lorsque le tablée de sorciers maléfiques sembla avoir terminé l'élaboration de leur projet, au bout d'une heure, et qu'ils commencèrent tous à plaisanter méchamment sur les moldus et les sang-de-bourbes, la française décida que sa mission était terminée. Elle paya sa consommation puis ouvrit la porte pour sortir mais tomba nez à nez avec la personne qu'elle désirait voir le moins au monde : Drago Malefoy, accompagné de son père qui, lui, ne l'avait lui pas remarquée. Agathe contourna son ennemi et se mit à marcher rapidement, elle ne pouvait pas transplaner à cet endroit sous peine de se faire repérer.

De son côté, Drago, tout aussi surpris de cette rencontre, prétexta devoir acheter quelque chose dans une boutique voisine et sortit du bar pour suivre la française. Sa meilleure connaissance du dédale de rues lui permit de diriger sa proie vers une ruelle sans issue. Une fois Agathe prise au piège le serpentard dégaina sa baguette ce qui poussa la gryffondor à en faire autant et s'approcha de la jeune fille.

- Tiens tiens ! Regardez qui joue le rôle d'espion à la botte de Dumbledore, lança le blond.

- Tout le monde n'est pas aussi malfaisant que toi Malefoy, répondit la fille, j'étais simplement en train de me détendre autour d'un verre.

- C'est ça ! Prends-moi pour une bille ! Tu sais que je pourrais te dénoncer, dit-il lentement, surtout avec ce que tu m'as fait subir après l'extrême gentillesse dont j'avais fait preuve envers toi.

- Mais tu n'es pas allé courir dans les jupes de ton père, répliqua Agathe, pour quelle raison ?

Drago se tut quelques instants et dit :

- Parce que je suis prêt à t'aider dans ta mission.

- J'ai connu plus subtil comme tentative de piège, répondit la française néanmoins surprise.

- Je ne suis pas en train d'essayer de te piéger, je suis sérieux, je peux te fournir toutes les informations dont tu as besoin.

- Pourquoi te croirais-je ?

- Tout simplement parce que mon objectif comme toi est d'anéantir Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, dit le blond en rangeant sa baguette.

- Le coup de la baguette rangée pour me mettre en confiance est archi classique dans ce genre de tentative, nota Agathe.

Cependant la détresse et la détermination que lut la française dans les yeux du Serpentard la fit tout de même hésiter : soit Malefoy était un très bon acteur soit il souhaitait réellement la chute de Voldemort. Il fallait qu'elle en parle à Dumbledore. Et pour ce qui est de la sincérité du garçon il suffirait de lui faire subir un interrogatoire surprise au véritasérum et on serait fixé sur les sentiments réels du blond.

- Tu as de la chance Malefoy, annonça Agathe, je suis dans mon bon jour, je vais y réfléchir.

Drago eut un soupir de soulagement et se recula pour libérer le passage à la gryffondor bloquée jusque-là contre le mur de pierre. Néanmoins ce fut le moment que choisit Lucius Malefoy pour apparaître au bout de la ruelle en disant « c'est donc ici que tu te cachais fils ? ». Le jeune blond réagit au quart de tour en attrapant la jeune fille et en l'embrassant avant qu'elle n'ait le temps de réagir cachant ainsi le visage d'Agathe à son père. « Tu pourrais prévenir quand tu vas passer du temps avec les filles de joie» lui lança son père « ça m'éviterait de perdre du temps à te chercher alors que j'ai des choses bien plus importantes à faire ». Malefoy senior tourna ensuite les talons et disparut dans une autre rue. Agathe se détacha de Drago et lui décocha une gifle.

- Eh ! protesta-t-il, je viens de te sauver la vie !

- T'as surtout profité de la situation oui ! rétorqua la française avant de partir.

- On est quitte pour la dernière fois où tu m'as envoyé valser, lança Drago de loin.

Agathe lui fit un signe peu recommandable de la main de dos et disparut à son tour dans une rue transversale.