Curiosité.

Départ.

Elle rigola en secouant la tête, avant de me poser une question.

-Il a quel âge?

-Il aura six ans, dans quelques jours. Le 23 octobre.

-Tu es un jeune papa, alors! dit-elle en souriant, me regardant.

D'habitude, lorsque des gens me posaient des questions sur Eliott, j'avais un peu de difficulté, puisque le jugement venait facilement. Il fallait l'avouer: Eliott était un accident et c'était facile à comprendre, en voyant mon âge.

Jamais, dans ma tête de dix-neuf ans, je n'aurais penser que j'aurais créer un humain, dans un tente de camping durant une fête pour célébrer l'été. C'était totalement inattendu. J'avais oublier de me protéger, dans la furie du moment.

Mais même si Astrid insinuait que j'étais effectivement jeune, je n'avais pas de problème. Peut-être parce qu'elle était gentille avec Eliott et qu'il l'aimait bien.

-Ça dépend, peut-être que j'ai trente-ans, trente-cinq ans, dis-je en rigolant.

-Oh! Arrête, tu as... vingt-six ans maximum, rigola Astrid en se retournant vers moi.

Je souris en tournant à gauche, avant d'hocher la tête.

-J'ai vingt-cinq ans, avouais-je en hochant la tête. Alors, je te l'accorde, je suis un jeune papa. Mais c'est bien que ce soit arrivé alors que j'avais dix-neuf ans... Ça m'a remis sur le bon chemin. Autant pour sa mère que pour moi. J'ai pris mes responsabilité, je me suis trouvé un boulot dans une boulangerie, j'ai essayé d'aider Valerie à payer les effets pour le bébé... Si Eliott ne serait pas venu au monde, je serais peut-être en train de faire un tas de conneries, dis-je en haussant les épaules.

Je me tournai vers elle. Elle m'observait, un petit sourire sur les lèvres.

-Je comprend, dit-elle en hochant la tête. Ça te force à devenir adulte, j'imagine, d'avoir un enfant. Tu ne peux plus être un enfant, parce que tu en as un entre tes mains.

-C'est en plein ça, murmurais-je en me garant dans l'entrée de la maison de son amie. C'est bien ici?

Je me tournai vers elle, pour la voir hocher la tête, un sourire aux lèvres.

-C'est ici! Merci beaucoup, Harry. J'ai été ravie de faire ta connaissance. Et merci pour les croissants, dit-elle.

Astrid avait toujours un sourire, je venais de la remarquer. Elle parlait en souriant, elle regardait la pluie en souriant, elle rangeait ses livres en souriant... Elle était continuellement heureuse.

-Ravi aussi, Astrid. Bonne soirée, dis-je lorsqu'elle ouvrit la portière.

J'attendis que son amie ouvre la porte, avant de retourner chez moi, le coeur un peu plus léger. Ça m'avait fait du bien de parler d'Eliott et de mon rôle de papa, pour une fois.

***

Mercredi.

Je venais d'ouvrir la boulangerie. L'odeur de café embaumait la boulangerie, ainsi que celle du pain frais.

J'étais en train de vérifier la cuisson des croûtes de tartelettes, lorsque la petite cloche, près de la porte d'entrée, tinta.

Je relevai les yeux, avant de sourire en voyant Eddy, mon ami d'enfance.

Je sortis de la cuisine en allant le voir, lui donnant une poignée de main bien masculine. Eddy, il travaillait dans le milieu des films. Il écrivait des tas de scénarios, en espérant pouvoir les créer, un jour. Pour l'instant, il n'était qu'un assistant technique.