Chapitre 5

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Mathilde et Éléna se rendaient tous les jours à l'école d'infirmière de Glasgow. Elles se firent de nombreux amis avec qui elles organisaient des sorties au port pour y accueillir les voyageurs.

Lors d'une de leurs balades, Mathilde vit arriver des gens dont elle ne connaissait pas l'origine. Soudain, elle aperçut un jeune homme qu'elle trouva charmant. Elle voulut s'en approcher, mais il disparut rapidement, entraîner par son compagnon de voyage.

L'esprit de Mathilde flottait sans cesse vers le souvenir de ce jeune homme entraperçu plus tôt. Qui était-il?

v Éléna, dit Mathilde. As-tu vu le charmant jeune homme cet après-midi au port?

v Lequel? lui demande-t-elle.

v Hum, je ne sais pas comment je pourrais te le décrire. Il était de ma taille environ, il portait une veste marron. Tu sais, le garçon qui était avec un gentleman.

v Mathilde, il y avait beaucoup de jeunes gens. S'il est du coin, tu vas sûrement le revoir au port un de ces jours.

v Je vais demander à papa de faire des recherches. Il a visiblement des relations qui pourront le retrouver.

v Bonne idée. Je peux en parler à mon père aussi qu'il demande à ses gardes de vérifier. Chez nous au Danemark, lorsqu'il y a de nouveau venus mes parents organisent des bals pour leur souhaiter la bienvenue.

v J'adore les bals! J'y accompagnais souvent mes parents. Lors de leurs déplacements. Dans chaque pays visités, en tant que nobles, nous étions reçus par les dirigeants ou souverains.

v Tu ne restais pas avec ta nounou?

v Non, maman voulait m'avoir à ses côtés à tout moment. J'avais une gouvernante seulement quand c'était l'heure de mes leçons ou m'aider à faire ma toilette.

v Tu es chanceuse, moi je n'ai jamais accompagné mes parents lors de leurs voyages officiels. Mon père était le futur roi du Danemark, je devais rester au château avec ma nurse. Les seuls bals auquels je pouvais assister étaient ceux donnés au château.

v C'est dommage, car tu aurais aimé les pays que nous avons visités. Et si nous faisions un voyage lors de notre prochain congé?

v Pourquoi pas? Il faudrait que j'en discute avec mes parents. Je ne suis pas libre de voyager seule comme toi.

v J'avais oublié nos rangs. Depuis que nous sommes ici, nous sommes libres de faire ce que nous voulons, mais quand nous retournons à la maison, nous ne pouvons nous soustraire à nos obligations liées à notre position sociale.

v Ici, nous n'avons pas à nous soucier des devoirs que nous avons à accomplir. Nos seuls engagements sont liés à notre formation. J'aimerais me porter volontaire pour soigner les gens démunis. Nous avons tout tandis que d'autres n'ont rien.

v Tu as raison. Il y a des gens pour qui se faire soigner est un luxe, car ils n'ont pas assez d'argent pour recevoir accéder aux traitements. J'ai vu beaucoup de personnes dans le besoin lors de mes voyages et cela m'attriste énormément.

v Nous avons choisi la bonne vocation, celle d'aider notre prochain. Même si nous faisons partie de la noblesse, nous avons à cœur le sort des pauvres gens et nous allons faire en sorte qu'ils aient les meilleurs soins au monde.

Sur ces mots, Mathilde et Éléna firent le serment de servir tous les malades sans exception, quel que soit leur rang social.

Éléna écrivit au roi, afin de connaître la date du prochain bal des nouveaux arrivants. Elle lui demanda de lui faire parvenir une invitation pour son amie. Elle lui fit part du bonheur que lui procuraient ces cours d'infirmière et surtout ses nouveaux amis.

Ce soir-là, Mathilde décida d'écrire dans son journal.

Cher ami journal,

Depuis quelque temps, je t'ai négligé. Alors, pardonne-moi.

Les cours sont dispensés à l'hôpital de Glasgow me comblent de joie. Je ne suis présente que depuis quelques semaines, mais je compte déjà une bonne amie en la personne d'Éléna, princesse du Danemark. Nous partageons notre modeste chambre avec chaleur. C'est une jeune femme formidable! Comme moi, elle aspire à une liberté que notre rang nous refuse.

Dans notre groupe d'amis, il y a des gens sympathiques. Éléna est tombée sous le charme de Nicolas. Elle l'aime beaucoup, mais je crains que ses parents ne veuillent pas qu'elle le fréquente, car il ne fait pas partie de la noblesse. Parfois, je dois lui rappeler à quel rang nous appartenons.

Cet après-midi, à la fin de notre journée de formation, nous nous sommes rendus au port de Glasgow. Sur le quai, j'ai aperçu un jeune homme. Il avait l'air sympathique et charmant. Par contre, je l'ai trouvé timide. Il était accompagné d'un homme de la bourgeoisie anglaise, peut-être son père ou son employeur. Un autre pauvre domestique sûrement. Je ne sais rien sur lui, mais je vais trouver qui il est.

C'est l'heure de dormir, je te reviens bientôt, cher ami.

Mathilde

xxx

Mathilde ferma son journal et se coucha. En peu de temps, elle tomba dans les bars de Morphée.

L'EmpressDonde viven las historias. Descúbrelo ahora