Chapitre 2

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Charles St-Pierre était né le 1er septembre 1884 à Trois-Rivières. Dès son jeune âge, il fût attiré par les bateaux. Tous les jours après l'école, il se rendait sur les quais afin de voir les embarcations. Il aimait dire à qui voulait bien l'entendre qu'il construirait le plus gros paquebot du pays.

Avec les bouts de bois qu'il trouvait, Charles aimait fabriquer des maquettes. Il travaillait bien de ses mains et ses parents étaient très heureux de voir la joie de leur fils lorsqu'il confectionnait ce qu'il appelait ses petits Charlots.

À la fin de son adolescence, il quitta le nid familial à la recherche d'une école ou d'un chantier de construction navale. En raison de son jeune âge, personne ne voulut l'embaucher et il n'existait malheureusement aucun établissement scolaire susceptible de lui apprendre les rudiments du métier.

Il retourna donc à Trois-Rivières. Ses parents auraient aimé l'aider, mais ils ne savaient pas comment ils le pourraient, en raison : la construction navale leur était étrangère.

Un jour en marchant dans les rues, Charles attendit qu'une compagnie navale fût à la recherche de jeunes gens qui aimeraient travailler. Il décida d'aller rencontrer les employeurs. Il apporta avec lui quelques-uns des petits Charlots qu'il avait fabriqués.

Les ingénieurs venus d'Écosse, furent impressionnés du travaille du jeune homme, ils lui offrirent donc un emploi au sein de leur compagnie.

v Comment t'appelles-tu? demanda William, l'un des ingénieurs de la compagnie maritime, avec son accent à couper au couteau.

v Mon nom est Charles St-Pierre.

v Tu es de quel endroit Charles?

v Je suis d'ici, de Trois-Rivières. Tous les jours, je promène ici, les bateaux sont ma passion et je rêve d'en construire.

v Charles, tu as beaucoup de talent. Cela fait longtemps que tu en fabriques?

v Ça fait environ trois ans. Mes petits Charlots sont uniques, il n'y en a pas deux pareils.

v Je trouve qu'ils sont magnifiques. Quel âge as-tu?

v 17 ans, Monsieur. Est-ce que je suis trop jeune?

v Pas vraiment. Par contre pour venir travailler en Écosse, il nous faudrait l'autorisation de tes parents, afin de te permettre de voyager.

v Si vous le voulez, vous pouvez venir avec moi à la maison, je vous présenterai à mes parents et je suis certain qu'ils accepteront.

v Ne perdons plus de temps, allons les rencontrer.

Charles et William se rendirent à la maison. Il présenta William à ses parents, qui leur expliqua qu'il avait vu ce que leur fils savait faire et qu'il aimerait que Charles et qu'il aimerait l'embaucher.

William voulait absolument engager des jeunes gens qu'ils formeraient afin qu'ils puissent un jour implanter un chantier maritime au Canada.

Jean-Louis et Marie, les parents de Charles, lui accordèrent leur bénédiction afin qu'il puisse accompagner William en Écosse. Ils connaissaient la passion de Charles pour les bateaux et c'est sans hésitation qu'ils acceptèrent de laisser partir le fils.

Charles était fou de joie, car il allait enfin réaliser son rêve. Certainement, il aurait mieux aimé le faire dans son pays, mais il promit à ses parents de revenir dès qu'il le pourrait.

Lorsqu'il quitta la maison des St-Pierre, William promit à Charles de revenir le chercher à la fin du mois. Ils embarqueraient au quai de Trois-Rivières. D'ici là, William demanda aux parents de Charles d'aller avec leur fils remplir les papiers d'autorisation de voyager. William promit à Monsieur et Madame St-Pierre de veiller sur leur fils, ce qui atténua leur inquiétude.

Les jours qui suivirent, Charles prépara son voyage. Il était très excité à l'idée de traverser l'Atlantique en bateau. Il allait enfin naviguer comme dans ses rêves.

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L'EmpressWhere stories live. Discover now