L'Empress

Chapitre 03

Mathilde Thompson est née le 21 avril 1885, d'un père anglais et d'une mère française. Elle réside en Écosse, sur les rives de la rivière Clyde. Elle était fille unique.

Mathilde avait le goût de l'aventure. Son père, Matthew, voyageait beaucoup. En tant que comte anglais, Matthew se rendait souvent en France où il fit la connaissance d'Anne Charrette, descendante d'un baron français.

Matthew et Anne étaient très stricts avec leur fille. Comme la famille de la jeune femme était issue de la noblesse française, elle avait reçu une éducation rigoureuse. Comte anglais, Matthew doit faire en sorte que tout soit à la perfection.

Ses parents l'avaient inscrit Mathildeà des cours d'équitation, ce qui ne correspondait pas à ses goûts aventureux, surtout ceux en rapport avec la mer. Depuis son jeune âge, elle sillonnait différents pays de l'Europe. Lors chaque voyage, elle espérait pouvoir se promener sur les berges des lacs et rivières.

D'extraction noble, Mathilde ne pouvait choisir librement une carrière. Son plus grand souhait était d'aider son prochain, peut-être en devenant infirmière. En raison de la classe sociale de ses parents, ce rêve lui était inaccessible.

Un jour, elle décida de son avenir. Elle alla rencontrer ses parents.

v Père, mère, dit-elle, j'ai à vous parler.

v De quoi s'agit-il? demanda Matthew.

v J'ai pris une décision. Depuis mon enfance que je fais tout ce que vous me demandez. Si vous me le permettez, je ne vous accompagnerai plus lors de vos déplacements.

v Ma chérie, dit Anne. Tu ne peux pas décider seule de ce que tu feras ou pas. Si nous décidons que tu viens avec nous, alors tu devras nous suivre.

v Mais maman, je veux travailler à l'hôpital. J'aurai bientôt 16 ans et je voudrais aider les gens, les soigner. Je me suis inscrite à l'école d'infirmière de Glasgow.

v Ça alors, tu ne passeras ta vie à prendre soins des étrangers. Tu es destinée à épouser un jeune comte, dit Matthew.

v Je ne peux pas reculer, j'ai fait mon inscription et j'ai été acceptée.

v Cesse de faire l'enfant, dit Anne. Nous t'avons inculqué une discipline et tu devras t'y soumettre.

v Si c'est comme ça, je vous quitte. J'irai vivre près de l'hôpital où se donne la formation.

v Mathilde, dit Matthew, peux-tu nous laisser seuls ta mère et moi, nous devons discuter.

v D'accord.

Lorsque Mathilde eut quitté ses parents, Matthew et Anne discutèrent à nouveau de l'avenir de leur fille. Matthew voulait donner une chance à Mathilde, si elle veut devenir infirmière, il la laissera le devenir à condition que lorsqu'elle sera en âge de se marier, elle devra épouser le jeune comte qui lui est promis.

Mathilde était heureuse, lorsqu'elle apprit que son envie d'aider les autres allait se réaliser. Son père lui fit remarquer que pendant leur absence, Mathilde devrait demeurer chez sa grand-mère Thompson.

À la fin de l'été 1901, Mathilde entra à l'école d'infirmière de Glasgow. Elle fit la rencontre de jeunes gens de son âge, avec qui elle se lia d'amitié. Au nombre d'entre eux, elle fit la connaissance de la princesse Éléna du Danemark. Tout comme Mathilde, les parents d'Éléna s'opposaient à ce qu'elle travaille avec des gens malades. Éléna les avait mis devant le fait accompli et ne leur avait pas laissé le choix de la laisser suivre ce cours qui lui tenait à cœur.

Lorsque les parents de Mathilde apprirent que la jeune princesse Éléna suivait la formation d'infirmière, ils demandèrent aux autorités de l'école d'installer les deux jeunes filles dans la même chambre.

Mathilde et Éléna s'entraidaient dans leurs devoirs. Elles avaient beaucoup de plaisir à travailler ensemble et souhaitaient être embauchées dans le même hôpital. Tous les jours, elles se rendaient à l'école et passèrent leur journée en compagnie des autres étudiants. Dans leur temps libres, elles se rendirent faire se promenaient dans le port de Glasgow, en compagnie des gardes qui leur avaient été désignés. Lors d'une balade, Éléna s'ouvrit à Mathilde.

v Mathilde dit Éléna, j'aimerais bien partir un jour pour découvrir de nouveaux horizons.

v Je ne comprends pas Éléna, répondit-elle. Tu es princesse et tu n'as jamais voyagé.

v Pas beaucoup, mes parents m'ont tenu à l'écart de leur devoir de monarques. Pour un roi et une reine ce n'est pas toujours évident, car ils ont peur qu'ils nous arrivent quelque chose lors de leur déplacement.

v J'ai souvent accompagné mon père dans ses voyages. Je suis allée dans plusieurs pays, mais mon préféré est l'Espagne. J'y ai fait la rencontre d'un jeune prince et je crois qu'il est amoureux de moi.

v Un prince ne peut tomber amoureux d'une roturière, à moins que tu sois de descendance noble.

v Ma mère est la fille d'un baron Français et mon père est un comte Anglais. Ils se sont rencontrés lors d'un bal auquel mon père était convié. Mes grands-parents n'étaient pas consentants de leur union, mais voyant le bonheur que mon père apportait à leur fille, ils ont accepté qu'il épouse ma mère.

v C'est une belle histoire. Moi aussi, mes parents se sont rencontrés lors d'un bal masqué. Ma mère n'était pas une princesse, mais elle était issue d'une famille noble, elle était comtesse. Les parents de mon père ont immédiatement consenti au mariage. Comme mon père est le plus vieux de la famille, il était l'héritier du trône, au décès de mon grand-père, il lui a succédé. Ils ont eu deux enfants, mon frère Andrew et moi. Et toi, as-tu des frères et sœurs?

v Non, je suis fille unique. J'aime beaucoup visiter mes cousins et cousines. Cela me permet de me sentir moins seule.

v Dorénavant, tu ne le seras plus, car je te fais la promesse d'être ton amie pour la vie, quoi qu'il arrive.

v Merci Éléna, tu es une âme sœur pour moi et j'ai hâte de te présenter à ma famille.

v Moi aussi, tu vas adorer mon frère.

Sur ce, Éléna et Mathilde retournèrent au campus pour y faire leur devoir. Elles eurent beaucoup de plaisir et firent des projets d'avenir. Éléna, rêva de faire le tour du monde et prodiguer des soins aux démunis. Par le biais de la croix rouge, elle pourrait réaliser ses projets. Mathilde aussi voulait soigner les pauvres, elle voulait s'éloigner de la vie mondaine. Lorsque le temps viendrait pour les deux amies de prendre leur service, elles parleraient à leur parent.

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