Podemos hacerlo

Chapitre 24

Attention, ce chapitre, nous changeons de narrateur. C'est Jorge qui raconte.

On arriva à l'hôpital quelques temps plus tard. L'état de Tini ne s'était pas amélioré. Malgré notre grosse dispute j'étais quand même très anxieux. Je n'aurais pas dû lui crier aussi fort dessus alors qu'elle était enceinte... Mais après cette nouvelle, comment aurais-je pu réagir d'autre ? Je l'aimais plus que tout au monde et elle avait fait un bébé avec je ne sais qui dans mon dos. Mon coeur était brisé en mille morceaux. Je croyais que je la connaissais mais je me suis visiblement trompé... Je croyais qu'elle était vraiment amoureuse de moi...
En même temps, quand j'y repensais, je trouvais cela normal. Une fille comme elle, vivre avec un homme comme moi... On était tellement différent. Je pensais que notre amour était fort et que celles-ci ne comptaient pas mais je m'étais visiblement trompé une nouvelle fois.

J'étais assis dans la salle d'attente et je faisais les cents pas car je n'avais encore reçu aucunes nouvelles. J'avais toujours cette rage au fond de moi mais je devais prendre sur moi, au moins jusqu'à ce que son état se stabilise et que je puisse partir et donc mettre terme à toute cette mascarade. Quatre ans de mariage foutu en l'air...

Je décida de descendre à la cafétéria me prendre un café et de quoi grignoter en attendant des nouvelles. Une fois muni d'un muffin et d'un café noir bien serré, je retourna jusqu'à la salle d'attente. J'emprunta les longs et larges couloir de l'hôpital. J'avais toujours détesté ce genre d'endroit. Ça me rappelait tellement de mauvais souvenirs...

Perdu dans mes pensés, je percuta une personne. Je releva la tête et découvris le gynécologue de Martina qui, je suppose devait travaillé certains jours ici ou était présent pour l'accouchement de l'une de ses patientes.

- Excusez-moi docteur, je ne regardais pas où j'allais ! m'excusais-je

- Monsieur Blanco, aucun problème ! Mais que faites-vous ici ?

- Martina a fait un malaise et ils ont préféré l'amener jusqu'ici pour lui faire quelques analyses mais je n'ai encore reçu aucunes nouvelles.

- Mais, que s'est-il passé ? Il y a un problème avec le bébé ?

- Je n'en sais pas beaucoup ! En réalité, c'est de ma faute ! Nous nous sommes fort disputé et c'est la première fois que je lui ai crié dessus ainsi et elle fait un malaise. C'est étrange ce que je ressens ; je suis en même temps en colère contre elle  et triste.

- Oh j'en suis vraiment navré. Mais, si ma question n'est pas trop indiscrète, pour quelles raisons vous êtes-vous disputé avec votre femme pour en arriver à ce point-là ?

- Pas de soucis ! Elle m'a menti ! Elle m'avait certifié que l'enfant était de moi mais les résultats de l'analyse que j'ai faite en disent tout le contraire !

- Le analyses ? Celles que je vous ai fait passé au laboratoire ?

- Oui. D'ailleurs les résultats sont arrivés avec beaucoup de retard.

- Je ne comprends pas... dit-il en semblant réfléchir

- Que se passe-t-il docteur ?

- J'ai en tête que vos résultats sont positifs, que vous n'êtes pas stérile pourtant ! C'est étrange ! Êtes-vous sûr de ce que vous avancez ?

- Oui, il était noté noir sur blanc ce que je vous ai dit !

- Je n'y crois pas ! Vos résultats sont arrivés en retard vous dites ?

- Oui, au moins deux semaines après la date prévue !

- J'ai pourtant reçu vos analyses quelques jours après qu'elles aient été effectuées et il était aussi inscrit que vous les recevriez quelques jours après. Il y a du avoir une erreur !

- Vous voulez dire que les résultats que j'ai reçu ne sont pas les bons ?

- Oui, j'en suis même presque sûr ! Écoutez, je connais Martina depuis qu'elle est adolescente et depuis que vous êtes ensemble elle me parle régulièrement de vous, même tout le temps. Elle parle de vous comme si vous étiez sa raison de vivre et elle a les yeux tout brillant ! Ce qui explique que votre histoire n'est pas fort crédible !

- J'avoue que j'ai moi même difficile d'y croire, docteur !

- On va faire ceci ; vu que je viens de finir mon service, vous allez m'accompagner jusqu'à mon cabinet et je vous montrerai les résultats que j'ai reçu à votre sujet ainsi que l'e-mail qui s'y rapporte et vous me direz si c'est semblable à ce que vous avez personnellement reçu ?

- Je veux bien mais j'aurai voulu rester ici pour avoir des nouvelles de mon épouse...

- Ça ne prendra qu'une demi heure ! Je vous en prie, je suis sûr que c'est une erreur et ce serait vraiment horrible de gâcher un aussi beau couple que le vôtre par un malentendu !

Je réfléchis un instant.

- Vous avez raison ! Je vous accompagne !