Chapitre trente cinq - Niall

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Nous attendions. Les chasseurs de sang allaient attaquer, nous le savions et nous attendions leur venue. Nous avions décidé de ne pas contre-attaquer, de ne pas aller contre leurs plans–de ne pas les surprendre, en réalité. Ils devaient se douter, d'après Guilia et Harry, que Liam nous avait prévenus. Ils savaient et j'étais sûr qu'ils jubilaient à l'idée de nous, nous jetant dans la gueule du loup–l'expression était très mal choisie.

Nous nous préparions comme nous le pouvions ; Harry entraînait Danielle plus proprement qu'ils l'avaient fait auparavant et je me battais contre Guilia régulièrement. Une semaine était passée, les nouvelles de Liam avaient été censurées à nouveau, nous rendant aveugles quant aux attaques de sa famille. Nous ne pouvions qu'espérer qu'ils ne nous tueront pas.

Aussi, plus ma nervosité augmentait, plus la lycanthropie était pénible à contrôler. En plus de la douleur physique qu'elle me produisait à présent, la force mentale dont je devais faire preuve lors de ces crises était intolérable. J'étais épuisé, continuellement, mes réserves physiques et mentales liquidées lors de ces prises de contrôles de la lycanthropie. Aucun des Alphas en contact avec Guilia n'avait jamais eu à subir cela, même sous une angoisse importante–nous ne savions pas comment le gérer.

J'étais installé dans mon lit quand je sentis que cela recommençait. Mes mains se mirent à trembler, les griffes devenant insistantes sous ma peau, produisant une douleur insupportable. La bête en moi était en fureur, je pouvais presque entendre ses grognements résonner dans mes oreilles ; elle s'égosillait en hurlant. Mon corps était pris de convulsions violentes, me donnant un air monstrueux : je ne pouvais plus me contrôler, l'animal prenait autant de contrôle que j'en avais, me rendant impuissant. C'était une affliction, mon corps était trop faible pour cela–je n'avais pas la capacité de me battre contre moi-même.

Personne ne pouvait m'aider, nous ne trouvions aucun témoignage et les autres ne pouvaient pas se confronter à cela ; ils se blesseraient probablement.

Au moment où une violente secousse ébranlait mon corps, je pus distinctement entendre un coup de feu résonner dans la maison. Ils étaient arrivés. Cette pensée me fit perdre ce qui me restait de conscience, laissant place à la seconde partie de mon esprit. Je pouvais encore apercevoir ce que je faisais, j'étais encore presque en possession de mon corps, mais dénaturé, mes pensées monstrueuses. Me sens étaient imprégné de la lycanthropie, mon champ de vision réduit à certaines nuances de rouge et le reste de mes sens étant décuplés.

Quelques informations m'arrivaient clairement, la partie cohérente de mon esprit les étudiant, sans pouvoir changer quoi que ce soit. C'était une sensation étrange : j'avais envie de tuer. Ce n'était pas simplement une envie, en réalité, mais un besoin. J'étais désireux de tuer les chasseurs de sang. De les faire souffrir.

Ils étaient réunis dans le salon, ayant enchaîné Harry, Guilia et Danielle au milieu de la pièce. Les autres humains étaient au fond de la pièce, regroupés en un amas craintif. Lorsque Guilia me vit, elle se mit à hurler à travers son bâillon, son regard dirigé vers moi. Ses yeux étaient écarquillés–elle avait l'air déchaînée. Ses traits étaient en train de corrompre, alors que la transformation opérait. J'étais satisfait qu'elle désire elle aussi les torturer. Au moment même où Guilia se métamorphosait, Danielle en fit de même : cela avait l'air douloureux.

Les chasseurs étaient éparpillés dans la pièce, leurs armes pointées sur moi ou sur les autres lycanthropes. Je souriais, le monstre souriait, presque avec compassion pour les chasseurs. La partie de mon esprit encore claire était impuissante, ne pouvait rien faire quant à ce qui allait arriver à ces hommes.

–– Nous ne pouvons pas vous laisser en vie, surtout pas toi, a dit le père de Liam dans ma direction, un air soucieux gravé sur son visage.

Je rugissais dans sa direction, ne reconnaissant absolument pas mon ton de voix. Les lycanthropes se mirent à remuer avec plus d'entrain, brisant bientôt leurs liens. Je restais un moment à ma place, mes mains croisées sur mon estomac, satisfait. Je détaillais les yeux bruns de Danielle, maintenant englobés d'un noir profond, entièrement, ne laissant aucune place au brun ou au blanc d'origine. Elle fut la première libérée et, en quelques secondes, se jetait sur quelques-uns des hommes présents avec frénésie.

Saccagé || Niam - en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant