Chapitre vingt quatre - Niall

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Je viens de me réveiller d'une nuit peu reposante. Je sors de mon lit, balançant mes pieds sur le sol avant de commencer à avancer vers l'extérieur de la chambre. Mes oreilles sifflent et mes mains tremblent. Je ne me sens pas bien. Tout semble être étrange et mouvant. Le parquet créé de petites vagues, comme s'il était sur le point de se dérober sous mes pieds. Je prends une grande respiration, relevant brusquement la tête lorsqu'une personne fait de même au bout du couloir.

Ce n'est pas une personne, il s'agit de la même chose que la dernière fois. Une sorte d'hybride entre l'humain et le loup, écoeurant, monstrueux. Je recule brusquement, me cognant contre le mur derrière moi. Je le vois bouger en face de moi, se retournant en même temps que moi. Le sang bat douloureusement contre mes tempes, créant une douleur importante dans mon crâne.

Lorsque je réussis à apercevoir le couloir derrière moi, aucun mur ne me stoppe. Un miroir se trouve devant moi. Je tends la main, touchant vaguement le miroir pour être sûr que s'en est bien un. Mon reflet n'apparaît pas dans celui-ci, il y a le reflet de ce monstre à la place. Je fronce les sourcils, bougeant mon visage vers la droite, observant l'hybride faire de même. Puis, je me retourne, regardant la supposée chose en face de moi. J'approche, voyant le reflet faire de même. Il n'y a que des miroirs.

Je suis cette chose.

Je recule brusquement, mes muscles tendus au maximum. Je ne peux pas l'être. Je ne peux pas être cela. J'avance, envoyant mon poing dans le miroir, avant de le reculer lorsqu'il se brise. Mon poing est toujours tendu devant moi, ma peau noire et couverte de poils répugnants. J'écarte mes doigts, les yeux écarquillés, observant attentivement les longues griffes étendues aux extrémités de mes doigts. Je baisse ensuite le regard sur le reste de mon corps, sur mes jambes tendues, dont l'apparence est aussi étrangère que celle de mes mains et bras.

Je suis cette chose.


Le réveil que je subis brusquement par la suite est désagréable. Je déglutis plusieurs fois, essayant de reprendre mon souffle, alors que mes yeux cherchent un point d'accroche dans la pièce. Je ne me sens pas à ma place, je sens mes muscles se tendre et se détendre plusieurs fois, créant de désagréables sensations de crampes à travers mon corps. Abby se trouve près de moi, me faisant réagir. Je me lève, sortant en vitesse de la chambre, sentant le sang pulser contre mes tempes, me faisant fermer les yeux un instant. Dans le couloir, je croise Harry, qui à l'air de s'être juste éveillé. Il me regarde un instant, avant d'écarquiller les yeux.

–– Tu dois t'enfermer quelque part, articule-t-il rapidement, me poussant à travers le couloir.

Je me sens agacé et énervé par lui. J'ai une terrible envie de le frapper, de lui hurler de me laisser tranquille. La seule chose me retenant est la douleur dans ma tête, captant toute mon attention. J'entends Harry fermer les fenêtres, mais je ne fais que grimacer, me courbant pour pouvoir m'appuyer sur mes genoux, ma respiration accélérée. Je ne vois que rouge. J'ai envie de tuer Harry pour le bruit qu'il produit et la douleur qu'il rajoute à mon état. Je grogne plusieurs fois dans sa direction, en espérant qu'il comprenne, jusqu'à ce que je sente ses mains attraper mes bras. Je le repousse violemment, ignorant le bruit sourd suivant mon geste. Mes mains sont agrippées à mes cheveux, tirant sur les pointes de ceux-ci, ressentant une douleur s'étendre de mon estomac à mes épaules.

La souffrance que j'éprouve est croissante, gagnant en intensité au fil des minutes, me faisant gémir de douleur. Je sens distinctement mon estomac se contracter plusieurs fois, ainsi que la bille remonter dans ma gorge. Je relève vaguement le visage, directement sur le corps d'Harry, gémissant et recroquevillé sur lui-même, au bas d'un mur. Puis, mon attention dévie sur les toilettes. Je ne sais pas réellement à quel degré se situe ma douleur jusqu'à ce qu'une sensation de déchirure apparaisse dans mon ventre, me faisant hurler. Je me penche en avant sur les wc, déversant mon estomac à l'intérieur de ceux-ci. Mes hauts le cœur arrivent par dizaine, ponctués de bruits gutturals.

Saccagé || Niam - en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant