Chapitre 26

10K 468 29
                                    

Je ne me savais pas aussi émotif. J'ai toujours pensé que j'étais un homme fort capable de gérer et de contrôler n'importe quelle situation qui pourrait m'importuner, il est clair que j'avais tort.

- Et maintenant monsieur Muller, puis-je vous tutoyer ? m'interroge Lias en se séparant de mes lèvres.

- Je ne sais pas trop, sois plus convaincante et on verra, rétorqué-je en l'embrassant à nouveau.

Cette fois, c'est fougueusement que sa langue caresse la mienne. Nous demeurons ainsi jusqu'à ce que l'on manque d'oxygène.

- Tu peux me tutoyer.

- T'es le meilleur, chuchote-t-elle en me faisant un bisou sur le nez. J'arrive, je vais chercher mon téléphone dans la cuisine, vous...tu veux que je te ramène quelque chose ?

- Moi aussi j'ai eu du mal à te tutoyer au début, je me moque d'elle. Un verre d'eau s'il te plaît.

Lias franchit la porte de sa chambre sans me quitter des yeux. Elle paraît sincère, elle semble réellement m'aimer et ça faisait si longtemps qu'on m'avait donné autant d'attention que j'ai peur de m'y habituer. J'ai peur de m'attacher à elle plus que je ne le suis, je ne me le permets pas encore.
Ce soir, en l'embrassant, j'ai franchi une étape parmi plusieurs malgré ma conscience. Il y en a encore tant que j'espère dépasser.
Pendant l'absence de ma belle, mes yeux rencontrent un recoin de la glace sur la potière de l'armoire d'Amber, elle y a écrit "Mullias" encerclé d'un cœur dessiné au rouge à lèvres. Je souris timidement et elle me surprend.

- J'ose espérer que je suis l'élément déclencheur du magnifique sourire qui envahit ton visage.

- En effet, dis-je en désignant son miroir.

- Tu n'étais pas censé le voir, me gronde-t-elle gentiment en me donnant une petite tape sur l'épaule.

- Ça fait combien de temps que tu fantasmes sur moi ?

- Moi ? Fantasmer sur un homme ? Jamais!

Je feins d'être vexé et reste muet en m'asseyant sur son lit. Elle se tient devant moi et me regarde m'amuser comme un gosse avec une de ses peluches, puis, après quelques minutes plongés dans le silence, elle craque.

- Je dirais deux semaines.

- Quoi, tu fantasmais vraiment sur moi ? ricané-je doucement.

- Ça m'est arrivé, m'avoue-t-elle difficilement en me tendant mon verre d'eau.

- Tu sais flatter un homme toi.

Je l'attrape par la taille après avoir déposé mon verre sur sa table de chevet. Mes yeux fixant les siens, captivé, je tente de réaliser que tout ceci est vrai, réel. Que je ne suis pas en train de rêver, affalé dans mon lit. Mais tout ce que je parviens à réaliser, c'est que j'ai secrètement toujours désiré Amber. J'ai toujours voulu la posséder mais mes principes, mes valeurs, ma morale et surtout ma conscience réunis savaient me persuader que c'était malsain, contrairement à mon cœur qui seul, était impuissant face à mes valeurs. Maintenant que j'ai su les faire taire, grâce à Amber qui a tenu un discours on ne peut plus convaincant, je souhaiterai, malgré les risques et les répercussions, entamer une relation avec Amber Lias, avec mon élève.

Gênée par ma convoitise quelque peu exagérée, Lias passe une mèche derrière son oreille tout en se raclant la gorge.

- Oh, pardon, c'est juste que tu... tu es si belle.

- Vous trouvez ? Je veux dire, tu trouves ? se réjouit-elle en souriant à pleine dents.

- Je ne pense pas qu'il y ait de jeunes filles de 18 ans aussi belle que toi.

Broken I Where stories live. Discover now