Chapitre 8

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- Martin vous trompe, je lui dévoile en la regardant droit dans les yeux.

Elle pouffe de rire nerveusement, puis éclate de rire avant de s'arrêter lorsqu'elle lit l'expression sérieux qui se trouve sur mon visage.

- Quoi ? Vous êtes sérieux ?

Je hoche la tête n'osant pas sortir le moindre mot de ma bouche qui vient peut être de commettre une énorme erreur. Quant à Lias, si je n'avais pas passé énormément de temps à essayer de détecter chaque émotion qui traverse son esprit, je n'aurais jamais deviné qu'elle est abattue tant elle s'efforce à rester impassible.

- Vous savez quoi? On va l'appeler, propose-t-elle.

- Quoi ? Non, non Amber, ce ne sont pas mes affaires, je...je n'étais pas censé vous le dire.

Elle pose verticalement son index sur ses lèvres afin de me faire signe de me taire.

- Martin, tu peux venir me voir dans la salle où on vient d'avoir cours? Elle est vide, on pourrait... tu sais ?

Beurk ! Elle raccroche sans me quitter des yeux et je suis certain qu'elle peut à présent voir l'angoisse qui me possède. Martin est là une minute plus tard et, je suppose qu'il devine ce qu'il se trame puisqu'il me dévisage. Amber ne perd pas une miette de la scène, elle nous observe chacun à notre tour dans le but de se faire une idée de ce qu'il se passe. L'expression furieux de son petit-ami le trahi car elle baisse les yeux, envahie par la honte.

- Avec qui ? demande-t-elle calmement.

Leurs regards finissent par se croiser brusquement et cela rend la tension palpable. Je peux sentir la colère et le dégoût qui règnent et j'aimerais disparaître, j'aimerais m'en aller, être invisible, mais lors de ma tentative, je suis arrêté par Amber qui m'attrape le poignet de la manière la plus douce possible. Voyant que le petit voyou qui lui sert de copain n'a aucunement l'intention de lui répondre, je décide d'abréger ce silence qui commençait à devenir atroce.

- Avec Sarah...Adolf, annoncé-je doucement.

Lias écarquille soudainement les yeux. Elle regarde Martin qui lui, serre méchamment la mâchoire en m'adressant son regard haineux.

- Sérieusement Martin ? Avec toutes les filles qu'il y a ici il a fallut que ce soit elle ? Pourquoi ? Tu pouvais te taper n'importe la quelle, mais pas elle !

Même déboussolée, cette jeune fille se tue à vouloir réprimer ses émotions et je suis époustouflé par la force mentale qu'elle contient. A seulement dix-sept ans, elle est plus forte que toutes les filles que j'ai côtoyé dans toute ma folle vie. En revanche, je ne peux m'empêcher de me faire du soucis pour elle, elle ne cesse d'encaisser chaque coup dur qui lui arrive. Je sais pertinemment qu'à un moment donné, elle explosera et quiconque qui se trouvera aux alentours sera la victime de cette explosion dévastatrice. J'aimerai la consoler,lui dire que si jamais elle a besoin de parler, je répondrais présent. Mais je ne peux pas, je n'ai pas le droit, à cause de mon métier. Je ne peux avoir ce genre de relation avec une élève.

Amber partie, je me retrouve seul avec cet élève que je ne porte pas dans mon cœur, Martin. Il a le culot de maintenir son regard contre moi après ce qu'il vient de se passer. N'a-t-il pas honte ? Comment fait-il pour ne pas culpabiliser d'avoir blessé une fille qui je suis sûre, est extrêmement loyale, douce et fidèle ?

- J'espère que vous êtes fier de vous, m'aboie-t-il rudement le sourire hypocrite aux lèvres, avant de s'envoler à grands pas.


Je suis réveillé par une panique qui me trouble après avoir sursauté au milieu de la nuit, ayant fait un affreux cauchemars. J'ai rêvé d'Amber. Elle sanglotait, submergée par la colère qui la consumait peu à peu. J'étais avec elle et, le plus étrange dans tout ça, c'est que dans ce rêve farfelu, Amber s'était laissée prendre dans mes bras. Elle pleurait dans mes bras alors que j'étais incapable de la consoler. Pourquoi ? Parce que j'étais rongé par la culpabilité d'avoir pris l'unique personne avec qui cette fille semblait passer du bon temps. Je lui ai pris Martin, j'ai détruis son couple. Ai-je vraiment détruis son couple, d'ailleurs ? Je l'ignore. Sur le moment, je pensais bien faire.

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