Broken I

Chapitre 3

Elle se retourne lentement et esquisse un sourire qui pour moi signifie qu'elle s'attendait à ce que je la retienne et ça a le don de m'irriter.

- Oui monsieur?

Je suis fortement embarrassé par cette situation, comme me l'a dit Samuel, si je la regarde trop longtemps, je finirais hypnotisé par ces beaux yeux verts clairs qui me privilégient en me prêtant de l'attention. Je détourne alors le regard en posant les yeux sur ma montre pour prendre connaissance du temps qu'il me reste, afin d'entamer la discussion que je compte avoir avec elle. Et c'est soulagé que je découvre qu'il me reste une dizaine de minutes, ça ne sera peut être pas suffisant mais je me lance tout de même.

- Écoutez, je sais que ça ne me concerne pas mais ma curiosité est si forte que j'ai peur qu'elle me sorte par les trous de nez.

Je marque une pause afin d'analyser l'expression de son visage qui, jusqu'à là, paraît toujours détendue voire même presque joyeux, ce qui m'encourage à reprendre.

- On m'a vaguement raconté ce qu'il s'est passé avec votre ancien professe...

- Vous avez raison, ça ne vous regarde pas, m'interrompt-elle d'une intonation presque insolente.

Elle prend aussitôt la porte avec l'air énervée, comme si je venais de parler d'un sujet sensible. Malgré sa réaction exagérée, je ne parviens pas à me sentir coupable. C'est à elle de culpabiliser d'en être arrivée là avec un professeur et d'ensuite tenter de le faire emprisonner. Je ne connais pas Paul, mais une chose est sûre, je ne ferai pas la même erreur que lui, même si Amber a tout ce qu'il faut pour plaire à n'importe quel homme hétérosexuel.

   La fin de la journée tombée, je sors le dernier et me dirige vers ma voiture garée dans le parking privée du lycée. Je commençais à démarrer lorsque Samuel me rejoint, me demande où est-ce que j'habite pour savoir si je pourrais l'accompagner après s'être abaissé au niveau de la portière. Sa voiture l'aurait lâché et il n'habite pas près du lycée. Heureusement pour lui que je conduirais dans la même direction, même si je sais que dans tous les cas je n'aurais pas refusé de le déposer.

    Nous roulions tranquillement jusqu'au moment où je me souviens que Samuel avait sous entendu qu'il s'était passé quelque chose entre Lias et lui. Ce qui pousse ma curiosité à le questionner à ce propos.

- Amber et toi, il y a eu quelque chose ?

- Hum mon pote je crois qu'elle t'a déjà ensorcelé, sa magie a été beaucoup plus rapide sur toi. Elle a mis cinq mois pour parvenir à séduire Paul.

- Non, c'est juste que je suis curieux, elle...,elle est très étrange tu vois.

Il reste silencieux et je saisi le fait qu'il ne soit pas prêt de partager ce qu'il s'est passé entre Lias et lui avec moi. Nous ne sommes pas assez proches, qui plus est, nous nous connaissons que depuis aujourd'hui. Nous ne sommes pas amis, alors me faire ce genre de confidence dès le premier jour, serait assez saugrenu.

Ma réflexion faite, je me résous alors à lui poser une toute autre question qui je pense, sera moins personnelle.

- Tu étais ami avec ce Paul ?

Il se racle la gorge avant de se gratter le crâne pour finalement daigner me répondre.

- Oui, au début nous étions inséparables. Quand ce lycée a été construit il y a cinq ans lui et moi étions les premiers à être embauchés. Notre amitié a pris fin quand...quand il a trompé Marine avec Amber. Je...j'ai jugé que Marine avait besoin d'un soutien moral alors je me suis rapproché d'elle et ça ne lui a pas plû. Je n'ai pas été là pour lui, pour le défendre lors de la réunion où il a été décidé qu'il sera viré,j'ai...j'ai pris parti pour Marine.

La tristesse qui habite ses yeux, son intonation lorsqu'il me relate ces événements me fend le cœur, me faisant alors culpabiliser d'avoir été aussi curieux.

- Ça c'est avant que tu aies fréquenté Amber ? je demande sans m'en rendre compte.

- Je n'ai jamais fréquenté Amber, c'est beaucoup plus compliqué que ça.

- Marine et Paul étaient mariés ?

- Amants, Marine est mariée, répond-il l'air ailleurs.

- Amants ? C'est elle qui a trompé son mari et c'est elle qui a besoin de soutien moral alors que ton ami avait besoin de toi pour peut-être éviter de perdre son travail ?

- Je suis arrivé, dépose-moi ici, déclare-t-il sèchement, toujours l'air ailleurs.

Il descend de ma voiture après m'avoir serré la main encore une fois fermement et me remercie. Stupéfait, je continue de conduire tout droit pour rentrer chez moi en pensant à cette folle journée dans ce lycée qui ne risque pas d'être ennuyeux.

  Alors que je montais paisiblement les marches de mon immeuble menant à mon appartement, je croise à nouveau ma jolie voisine du quatrième qui semble ravie de me voir puisque ses pommettes ont rosi d'une vitesse phénoménale. Elle passe une de ses courtes mèches blondes derrière l'oreille tout en me lançant un regard rempli de désir et d'envie. Désir que j'ai l'intention de satisfaire.

Je lui attrape la main, qui est déjà très moite. En suis-je responsable? Nous entrons dans l'ascenseur qui ne s'est pas fait attendre et, une fois les portes fermées, elle me saute dessus et m'embrasse sensuellement, comme si elle me voulait depuis la première fois qu'elle m'a vu. Sa langue sucrée parcours chaque moindre recoin de ma bouche ce qui engendre en moi, un désir davantage intense. Une seconde avant l'ouverture des port à de l'ascenseur au sixième étage, nous arrêtons de nous embrasser, ce qui nous amuse sans pour autant pouvoir expliquer la raison de cette rigolade. Je la traîne sans plus tarder dans mon appartement et nous reprenons ce que nous faisions une fois ma porte verrouillée. Puis, après les préliminaires, je la saute.