Chapitre 47

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« Je m'inquiète beaucoup pour Shéhérazade » explique Selma à Ambroisine.

« Je trouve qu'elle te ressemble de plus en plus, ne t'es-tu pas amusée comme elle à changer d'hommes toutes les semaines ? »

« Je n'avais pas treize ans. »

« C'est vrai tu en avais seize mais c'était presque pareil. »

« J'ai peur qu'un jour elle tombe sur un sale type comme moi avec Rodolphe. »

« Raconte-lui ton aventure. »

« Je la lui ai déjà raconté mais elle ne m'a pas écouté. »

« Insiste ou prive la de sortie. »

« Elle sortirait quand même en désobéissant, ce ne sont pas les scrupules qui l'étouffent. »

« Ils ne t'étouffaient pas non plus autrefois quand tu t'amusais à séduire les hommes mariés. »

« Ce n'est pas de moi dont il s'agit, c'est de ma fille. »

« Je sais mais tu vois je crois que la meilleure solution ce serait de lui faire prendre la pilule. »

« Je devrais, tu as raison, imagine en plus qu'elle se retrouve enceinte. »

« Heureusement que je n'ai pas ce genre de problème avec mon fils, j'ai bien peur qu'il soit du genre à prendre ses jambes à son cou en cas d'accident de ce genre. »

« Tu penses qu'Alexis est comme cela ? »

« Malheureusement il tombe les filles, il couche avec et adieu, un peu comme Shéhérazade à part qu'il ne court pas les mêmes risques. »

« En fin de compte, il n'y a que Nicolas et Guillaume qui ont de la chance avec leur fille. »

« Au moins Mylène ne court pas après les garçons. »

« Elle est encore très petite fille. »

« C'est sans doute mieux. »

« C'est mieux » s'écrie Mylène en entrant, « je n'ai pas envie de grandir trop vite et de tout gâcher pour faire comme les autres, j'attends un garçon qui ressemblera à mes papas pour leur gentillesse et leur délicatesse, les hommes style gros muscles, petite cervelle, ce n'est pas mon genre. »

« Tu crois que cette perle existe ? »

« Evidemment. »

Ambroisine admire la belle certitude de Mylène.

« Je suis venue voir Caroline » reprend Mylène.

« Elle est dans sa chambre, tu peux y aller. »

Mylène quitte la pièce avec sa vivacité habituelle, elle secoue ses boucles rousses de façon machinale, elle a grandi et est devenue une belle jeune fille mais elle a gardé ses idées arrêtées et son enthousiasme communicatif.

« Caroline, c'est Mylène. »

« Mylène ! »

L'adolescente de onze ans qu'est devenue Caroline bondit pour embrasser sa cousine.

« Je viens t'aider pour les maths. »

« C'est gentil. »

« Je t'avais promis. »

« Mylène, j'ai quelque chose à te raconter mais il faut que tu me promettes de ne pas le dire à tante Selma. »

« Je promets. »

« Hier en sortant de l'école, je suis passée devant le planning familial et tu sais qui j'ai vu qui en sortais ? »

« Non. »

Pour l'amour d'AliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant