Chapitre 21

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« Ca va Nicolas ? »

« Oui, ça va mieux merci. »

Guillaume a été obligé d'intervenir pour aider Nicolas que des garçons de troisième étaient venus embêter. Cette année, ils sont encore tous les deux dans la même classe et ce sont toujours les meilleurs amis du monde. Guillaume protège Nicolas dont il connait la sensibilité.

« Mais tu pleures ! »

« Non, ce n'est rien, tu sais ce qu'ils ont dit, ils ont dit que je n'étais pas normal, que j'étais un pédé, c'est quoi un pédé Guillaume ? »

« Ce n'est rien d'intéressant, c'est simplement un homosexuel, un homme qui aime les hommes mais ça n'a rien d'anormal, j'en ai parlé avec ta sœur et elle est de mon avis. »

« Moi, c'est ce que je suis, n'est-ce pas ? »

« Je ne sais pas Nicolas, tu aurais aussi pu naitre fille, c'est peut-être une erreur. »

« Tu m'aimerais si j'étais une fille ? »

« Je ne sais pas, ce que je sais c'est que je t'aime bien comme tu es et même si tu es homosexuel ça ne changera rien à mon amitié pour toi et maintenant sèche tes larmes, devant des gens comme eux il ne faut pas pleurer sinon ils croient qu'ils ont gagnés, regarde toi, c'est simplement la jalousie qui les fait agir, tu es cent fois plus intéressant qu'eux. »

« Tu crois ? »

« Sinon, je ne te le dirais pas. »

Guillaume tend à Nicolas un kleenex pour qu'il essuie ses larmes.

Guillaume a encore grandi mais Nicolas aussi et il le dépasse ainsi toujours d'une tête, il aura bientôt treize ans tandis que Nicolas qui vient d'avoir douze ans est resté d'une grande finesse. Le trouble est toujours présent entre eux et Guillaume se demande de plus en plus comment il est censé y répondre. Il se dit parfois qu'après tout si Nicolas était une fille, elle serait plutôt jolie et elle lui plairait, seulement le problème c'est que Nicolas est officiellement un garçon et cela gêne Guillaume, pourtant il lui prend de temps à autre l'envie de répondre à l'attente muette de Nicolas, il serait tellement heureux. Soudain une voix le tire de ses rêveries.

« Alors Guillaume tu protèges toujours cette mauviette ? »

C'est l'un des garçons de troisième qui est revenu à l'assaut.

« Je ne connais aucune mauviette désolé. »

Il attrape Nicolas par la main et l'entraine.

« Viens, nous allons retourner à l'intérieur du collège, nous allons allez attendre devant la porte que ça sonne. »

« Tu te dégonfles ? »

Guillaume ne répond pas et derrière lui il entend les moqueries de ces garçons stupides qui parlent de choses qu'ils ne comprennent même pas.

Guillaume sent que Nicolas frémit sa main dans la sienne et il sent son propre cœur qui accélère il se dit que ce n'est pas possible que... Si, Nicolas lui fait cet effet et une fois dans le couloir désert, Guillaume se sent gêné, ses yeux croisent ceux de Nicolas et il ne saurait pas expliquer ce qui se passe en lui en cet instant, son cœur qui bat très vite et soudain il prend Nicolas dans ses bras et le serre contre lui, il sent le cœur de Nicolas qui bat tout contre le sien.

« Guillaume » chuchote Nicolas qui ne comprend pas et qui ne croyait pas que cela arriverait un jour.

« Je ne sais plus, Nicolas... je crois que je t'aime. »

Le cœur de Nicolas est prêt d'éclater, ce n'est pas possible, il croit rêver, il se serre contre Guillaume, éperdu de bonheur et il ne cesse de répéter le prénom de celui qui vient de devenir son amoureux. Guillaume se dit que tout a été trop vite mais il n'a pas pu s'en empêcher, c'était trop fort pour résister à cet attrait qu'était Nicolas, là devant lui. Nicolas relève la tête et regarde Guillaume dans les yeux, Guillaume se penche et l'embrasse, ils frémissent tous les deux. Le premier amour de leur vie vient de commencer qu'importe ce qu'ils sont, ce qui compte c'est leur amour, qu'importe si le premier baiser est maladroit et si ça n'ira peut être jamais plus loin. Nicolas et Guillaume se sentent différents des autres garçons de leur âge en cet instant. La sonnerie interrompt leurs premiers émois et leurs deux corps se détachent l'un de l'autre à regret pourtant Guillaume prend impérieusement la main de Nicolas qui tourne vers lui un visage interrogateur. Guillaume se penche vers lui.

Pour l'amour d'AliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant