Chapitre 30

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Aujourd'hui ce sont les seize ans de Guillaume et il a invité Nicolas et Emeline. Esther et son amie sont vite parties se réfugier dans la chambre de la première pour parler des garçons et de vêtements comme d'habitude.

Guillaume et Nicolas sont restés d'abord dans le salon puis sont partis dans la chambre de Guillaume.

Bien vite, Guillaume serre Nicolas contre lui, tous deux se laissent tomber sur le lit et c'est alors qu'ils sont en pleine étreinte que la porte s'ouvre brutalement. La mère de Guillaume pousse un cri de surprise. Nicolas et Guillaume tournent leurs regards vers la porte au moment même où elle part en courant.

« Maman » crie Guillaume en se levant, « reste là je vais aller lui parler » dit-il à Nicolas et il se précipite à la suite de sa mère. Elle est dans sa chambre visiblement choquée et peinée.

« Maman, il faut que je t'explique. »

« Il n'y a rien à expliquer Guillaume, j'ai très bien vu ce que j'ai vu, tu faisais l'amour avec Nicolas, c'est simple, non ? »

« Oui maman, j'aime Nicolas. »

« C'est un garçon ! »

« Quelle importance ? Ce qui compte c'est que je l'aime. Maman essaie de comprendre... »

« Je ne peux pas, tu ne peux pas être homosexuel, je ne peux pas comprendre. »

« L'homosexualité n'est pas une maladie, c'est aussi naturel que l'amour d'un homme et d'une femme. »

« C'est Nicolas qui t'as dit ça ? »

« Non, Nicolas ne m'a jamais forcé à faire ou à dire quoi que ce soit, je suis assez grand pour savoir ce que j'ai à faire et je peux même te dire que c'est moi qui lui ai dit en premier que je l'aimais et c'est encore moi qui ait pris la décision la première fois que nous avons fait l'amour ensemble. »

Sa mère le regarde mais il lit l'incompréhension dans ses yeux. A ce moment-là, Nicolas apparait dans l'embrasure de la porte.

« Je crois que je vais y aller. »

Mais Guillaume se précipite.

« Tu restes, je veux que mes parents comprennent et j'ai besoin de toi pour leur expliquer. »

« Tu crois ? »

« Oui » puis se tournant vers sa mère, « maman, regarde le en face, c'est lui que j'aime et jamais je ne pourrais aimer une fille comme je l'aime. »

Elle les fixe, ses yeux vont de l'un à l'autre mais elle ne veut pas comprendre, Guillaume est son fils et il couche avec un garçon. Elle ne peut pas comprendre.

A ce moment-là, la porte d'entrée s'ouvre et le père de Guillaume apparait suivi d'Ambroisine qui vient chercher son frère et sa sœur en voiture. Ils sentent tout de suite que quelque chose ne va pas. La mère de Guillaume se précipite sur son époux.

« Maxime, c'est horrible, notre fils est homosexuel, Nicolas et lui couchent ensemble. »

« Qu'est-ce que tu dis ? Tu divagues ma chérie. »

« Non, je les ai surpris. »

« Guillaume, est-ce que ce que ta mère vient de me dire est vrai ? »

« Oui papa. »

La gifle est partie et Guillaume n'a pas bougé du haut de son mètre quatre-vingt, il toise son père avec assurance.

« Papa, j'aime Nicolas et jamais rien ne me fera changer d'avis et surtout pas une gifle. »

Le père de Guillaume ne sait plus quoi répondre. Il regarde son fils, sa femme puis Nicolas et enfin Ambroisine.

« Vous étiez au courant ? »

« Pour leur amour oui, pour l'acte sexuel non. »

« Vous saviez qu'ils s'aimaient ? Vous trouvez cela normal pour deux garçons ? »

« Monsieur, cela a toujours été une évidence pour mon petit frère, je n'ai jamais trouvé cela anormal, pour moi l'homosexualité n'est pas une chose tabou et interdite, si ils s'aiment et sont bien comme cela, pourquoi pas ? »

« L'homosexualité, c'est... c'est dégouttant, ça me donne la nausée rien de penser que mon fils ait pu... Non, je ne peux pas comprendre, comment en es-tu arrivé là Guillaume ? »

« Papa, j'en suis arrivé là par amour c'est tout, mon amour pour Nicolas » et il attire ce dernier contre lui.

Le père de Guillaume saisit brutalement Nicolas et l'éloigne de son fils mais celui-ci bondit à la rescousse de Nicolas et il l'arrache des mains de son père.

« Laisse le, il ne peut pas se défendre, il est fragile » et il le protège de ses bras. Nicolas s'est mis à pleurer.

« Laisse, Guillaume, je vais m'en aller ce sera mieux. »

« Non » crie Guillaume et des larmes commencent à couler sur ses joues, « mais comment faut-il vous le dire pour que vous compreniez que je l'aime et que sans lui je ne peux pas vivre, comment ? Expliquez-moi. »

Ambroisine intervient à cet instant.

« Je crois que cette scène pénible a assez duré, j'aimerais avoir une discussion avec vous si vous le voulez bien. »

« A quoi bon discuter, vous allez me prendre votre frère et votre sœur et je ne veux plus jamais voir ce jeune garçon chez nous. »

« Papa » crie Guillaume.

« Toi, tu te tais, tu vas dans ta chambre, nous allons avoir une explication en privé. »

Guillaume doit obtempérer mais il fait l'affront à son père d'embrasser Nicolas devant ses yeux et lui chuchote.

« A demain, je t'aime. »

Quelques instants plus tard, la voiture d'Ambroisine démarre avec à l'intérieur un Nicolas en larmes.

Pendant ce temps, le père de Guillaume l'a rejoint dans sa chambre.

« Guillaume, je t'interdis de revoir ce garçon, désormais tu rentreras directement à la maison et si tu désobéis, fais attention à toi. »

« Mais papa... »

« Tais-toi, je ne veux pas entendre ce que tu as à dire, ça ne m'intéresse pas. »

« De toutes façons, tu peux m'interdire de le voir, je le verrais quand même et dans deux ans j'irais vivre avec lui et plus personne ne pourra nous séparer, personne... »

Les sanglots étouffent la voix de Guillaume qui parle dans le vide son père ayant quitté la pièce depuis plusieurs minutes. Il tombe sur son lit et il pleure, ils n'ont pas compris son amour pour Nicolas, rien compris mais il s'en fiche, bientôt il partira avec Nicolas et ils s'aimeront pour toujours.

Ambroisine a consolé Nicolas et expliqué à ses parents ce qui est arrivé, ils ont tous deux été voir leur fils mais personne ne sait ce que peut être la condition de Nicolas, on lui a dit une fois de plus comme lorsqu'il était petit qu'il était anormal et ça lui a fait mal. Il sait maintenant que toute sa vie il devra se battre contre l'incompréhension des autres pour faire reconnaître sa différence et avoir le droit d'aimer de la façon dont il veut et qui il veut.

Pour l'amour d'AliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant