Chapitre 7

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Cet après-midi, Marie est triste, on commémore aujourd'hui les huit ans de la mort d'Emeline, sa chère Emeline. Les yeux fixés sur une photo de la trop belle enfant, elle pense à lui, lui qui avait les mêmes cheveux sombres et bouclés, lui qui avait les mêmes yeux bleus clairs, lui qui lui faisait partager la magie des voyages où elle ne l'accompagnait jamais, la magie de son pays si loin et puis elle a toujours en mémoire et sur le cœur cette lettre qu'elle a reçu alors qu'elle était enceinte de quelques semaines. Cette lettre, elle l'a connait par cœur tant elle l'a lu et relu pour y croire.

« Chère Marie, je viens de faire la connaissance de ma future épouse et je suis tombé follement amoureux d'elle. Il est mieux de ne pas se revoir, pardonne-moi. »

Le cœur de Marie avait failli éclater, elle n'avait que dix-sept ans, il était son premier amour. Aujourd'hui leur enfant, leur petite  Emeline aurait dix-neuf ans, ce serait une femme. Marie se souvient aussi d'une autre lettre arrivée bien plus tard après la naissance d'Ambroisine, peu avant la mort d'Emeline, une lettre venant de sa femme et celle-ci aussi elle l'a connait par cœur.

« Madame, dans son testament mon époux m'a fait part de votre existence et de celle de votre enfant dont pourtant vous lui aviez caché la naissance et je me fais donc un devoir de vous informer de son décès. Avec tout mon respect. »

Avec colère, Marie se rappelle également les deux photos jointes à la lettre, celles de deux enfants, la femme disait que c'était leurs enfants et qu'en retour elle aimerait recevoir les photos d'Emeline et d'Ambroisine, ce que Marie avait fait.

Les photos envoyées il y a huit ans sont là sous ses yeux, la première est celle d'un petit garçon, portrait craché de son père et d'Emeline et la seconde celle d'un ravissant bébé, une petite fille de l'âge d'Ambroisine. La femme avait ajouté et Marie n'avait su quoi en penser, qu'un jour les trois enfants sauraient qu'ils avaient la même demi-sœur et en y repensant on aurait dit que cette femme faisait déjà comme si Emeline n'existait plus et comme si elle pouvait agir sur la vie d'Ambroisine. Un frisson désagréable parcoure l'échine de Marie, un moment elle se dit qu'elle se fait des idées mais son intuition lui dit qu'il y a autre chose là-dessous et que derrière le limpide prénom de Claire se cache surement une femme machiavélique et l'idée lui traverse un instant l'esprit qu'Ambroisine est peut-être encore vivante....

Pour l'amour d'AliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant