Avancer... (Toujours Avancer)

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Lorsque j'entrouvris les yeux sur le plafond, je su immédiatement où je me trouvais. 

C'était ma chambre à la villa, mon lit. Pourtant, tout semblait si différent. Familier et étranger à la fois. Mon crâne me fit atrocement souffrir; comme le reste de mon corps, mes jambes plus encore. Une lumière tamisée, filtrée par les petits rideaux, m'indiqua qu'un nouveau jour débutait sans que je ne sache combien de temps j'avais passé dans ce lit. 

Les paupières mi-closes, je tentais de me rappeler. 

Poséidon... ses vagues déchaînées... leurs brûlures sur ma peau... Et... cette voix. Celle du Viking murmurant ces choses... ces choses que mon cerveau refusa d'imprimer. 

Fermant les yeux pour tenter de l'obliger à se souvenir et me révéler les secrets qu'il voulait tant garder pour lui, je pivotais, fuyant les rayons du soleil sur mon visage. Ça ne fut pas suffisant. J'emprisonnais mes joues de mes mains à plats, puis m'emparais de l'oreiller, espérant fuir la lumière, lorsqu'une voix, déjà présente depuis de longues minutes, perdue dans le chaos de mes pensées diffuses se clarifierait soudain :

...Ce n'est qu'une légère hypothermie, mais j'aimerai la garder en observation quelques jours...

Mouais, tant mieux. C'est qu'elle a le don de nous faire des frayeurs... murmura une deuxième voix féminine. Et pour ses blessures? 

Ilona s'en tire à bon compte, soupira la première femme. La plupart des plaies sont superficielles, ce qui résulte plutôt du miracle après ce qu'elle a vécue. Heureusement, les blessures physiques se réparent plus facilement que celles psychologiques...

Je mis un certain temps avant de comprendre qu'il s'agissait de Gail et Alice. Elles parlaient de moi, quelque part dans un coin de la pièce, à voix basse, comme si elles cherchaient à éviter de me réveiller. L'ironie ne la situation me tira un sourire crispé. Leurs stupidités, me tapait sur les nerfs.

Si elles tenaient tant à me laisser dormir, alors pourquoi rester dans ma chambre?! 

Plus elles parlaient et plus le sang bouillonnait dans mes veines. Je n'avais qu'une seule envie, forcer mon cerveau à révéler tous ses secrets. Pour ce faire, j'avais besoin de calme. Alors, je me redressais sous une fine couverture en satin, m'apprêtant à déverser ma rage, quand une rafale de couteaux transperça mon crâne, au moment-même où une troisième voix se mêla aux leurs:

Tu es médecin, non? Alors, gardes-là en observation pendant dix ans si tu veux, mais s'il lui arrive...

 Le Viking ne termina pas sa phrase, néanmoins j'en devinais la conclusion. Violente, Sadique. 

Tout comme lui. 

Nos regards se croisèrent un instant, le mien rivé sur sa gueule impassible. Le sien, sur le draps qui avait glissé sous mon mouvement, dévoilant un débardeur blanc dont je n'avais aucun souvenir. Le Viking détaillait mes courbes à peine dissimulées derrière le fin bout de tissu, puis esquissa un sourire ravi. 

Violent, sadique et pervers!! 

Hey, la Belle aux bois dormants !! s'esclaffa Alice. Encore un peu et je passais une annonce sur Tinder, du genre: Belle endormie recherche beau prince pour la tirer... d'un long sommeil, plaisanta-t-elle. En plus, il y a un gars plutôt pas mal qui n'arrête pas de me Swiper à droite, depuis une semaine. Mais bon... puisque tu n'as plus besoin, je pourrais lui rendre ses Swipe...

Ouais! bon! grogna Thomas dont je remarquais à peine la présence. Et si on en revenait aux choses sérieuses?! 

—Et... depuis quand es-tu... sérieux, toi? se moqua Alice. 

L'Albinos (DARK ROMANCE)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora