Son Sarcophage

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Titus transpirait, après une très mauvaise nuit. Il était encore tôt et bientôt, après des mois à jongler entre Poudlard et le Sénat, il aurait deux semaines de vacances au manoir, à l'abri, loin de la politique et surtout des regards des autres. Et pourtant, il était inquiet. Son père voulait l'entraîner à s'endurcir. Il n'avait aucune idée de ce que cela signifiait et ça lui faisait peur. Plusieurs fois, il avait pensé fuir, surtout après avoir vu la justice des centaures contre un moldu qui avait tué l'un des leurs. Les flèches ne l'avait pas tué. Elles avaient par contre trancher chaque tendon. Les hurlements du pauvre homme ne quittait plus Titus. Et comme si cette sanction n'avait pas suffit, Titus avait assisté pour la première fois au Baisser du Détracqueur dans la cour d'Azkaban, ranimant en lui une vive douleur aux poumons. Il avait osé pleurer.

Caius avait appliqué la loi. C'était tout. Et pourtant il était mécontent dans son bureau. Son fils ne réagissait pas comme il l'espérait. Son bureau d'habitude impeccable était à moitié détruit. Pour la première fois, il avait éclaté de colère, renversant tout, brisant son miroir, déchirant ses divans et fauteuil sous le regard moqueur du portrait de sa grand-mère.

— Je ne te reconnais plus.

Caius souffla. Le dernier coup d'état contre lui, les incursions de moldus si proches de son royaume, les rapports de ses espions et de ses alliés, le mettait sous une pression qu'il avait du mal à gérer pour la première fois de sa vie. Non... ce n'était que des excuses. Il avait bien vu dans les yeux de Titus un rejet pour le pouvoir. Son fils ne voulait pas être son successeur.

— Titus rechigne, dit-il. Même se défendre semble ne pas l'intéresser !

— Ce n'est que ton clone, dit la vieille dame. Pourquoi ne pas avoir un vrai fils, que tu formeras toi même et dès son plus jeune âge. Comme je t'ai préparé.

Caius ricana.

— Je vous rappelle que j'ai été castré, grogna-t-il. Je ne peux plus faire d'enfant !

— Toi, non.

Caius fronça des sourcils et leva les yeux sur sa grand-mère.

— Faire...

Il inspira, légèrement tremblant. Il attrapa un rapport. Et s'il se servait d'eux ? D'autres menaces qui espéraient le tuer. Ils n'avaient pas approché n'importe quel ancien détenu d'Azkaban. Un ancien Langue-de-Plomb qui serait sûrement ravi de terminer ce qu'il avait entrepris.

— Pit ! Appela Caius.

L'elfe de maison arriva dans l'instant, s'inclinant encore bien bas malgré son âge.

— Pouvez-vous aller chercher Pork discrètement et le ramener ici ? Demanda Caius. J'aimerais lui offrir l'opportunité de... se racheter pour son passé.

— Oui, monsieur, dit l'elfe. Tout de suite.

— Bien. Je vous attends alors. Merci.

Caius rangea son bureau, sentant le regard de la peinture.

— Un autre sera sûrement plus apte, dit-elle.

— Oh... non... pas un autre clone, murmura Caius. Il est temps pour moi de renforcer ma lignée... avec un sang... nouveau, un don qui renforcera celui de mon héritier. Comme nous l'avons toujours fait dans notre famille.

Il releva un parchemin, un vieux parchemin de note scolaire de Poudlard. Il fixa le nom de « Titus Snow ». Il sourit.

— Snow... Caius... Imperator Caius Snow, marmonna-t-il.

Peu de gens se souviendront de son nom. Pour eux, il était l'Imperator. Il pensa aux autres Selwyn. Il était peut-être aussi l'heure de couper les racines et de créer une nouvelle dynastie. Il fixa par la fenêtre les flocons de neige. Snow. C'était parfait.

Invisible II - Au nom de l'ImperatorTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon