Entre la pierre et le froid

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Dans les profondeurs glacées et humides de la forteresse d'Azkaban, Titus se retrouvait isolé, enfermé dans une cellule qui semblait absorber tout espoir. Autour de lui, les murs suintaient d'une froideur qui pénétrait jusqu'à l'os, tandis que les échos distants des cris des autres prisonniers se mêlaient à ses propres pensées tourmentées. Son esprit, épuisé par la terreur et hanté par l'image de son père disparaissant sous ses yeux, vacillait entre réalité et cauchemar.

Ailleurs, loin des sombres murs d'Azkaban, un sorcier luttait pour sa survie sous un autre genre de confinement. Les gravats de la Tête du Sanglier pesaient sur lui comme les années de secrets qu'il avait gardés. Chaque souffle était un combat, chaque battement de cœur, un rappel de sa quête inachevée. Dans un ultime effort désespéré, il parvint à murmurer un seul mot, un nom : « Titus ».

Ce nom, porté par une force inconnue, semblait traverser les murs et les barrières, promettant de réunir des destins éparpillés par le temps et les tragédies. En prononçant ce nom, le sorcier ne cherchait pas seulement de l'air ou un salut immédiat ; il invoquait une connexion, un appel à celui qu'il avait protégé au péril de sa propre vie.

Dans sa cellule, Titus tressaillit. Un frisson inexplicable le parcourut, comme si ce nom murmuré à des kilomètres de là avait trouvé son chemin à travers les ombres pour lui murmurer à l'oreille.

Là-bas, sous les décombres, le sorcier sentait que chaque seconde comptait. L'urgence de sa situation s'accentuait à mesure que l'air manquait. Il devait détruire la roche au-dessus de lui. Il tâtonna dans le noir, sa main gauche intacte après l'explosion cherchait frénétiquement une baguette magique introuvable. Son bras droit était brûlant, dans un piteux état, mais recouvert d'un tissu. Il fit glisser sa main valide sur son torse, gémit de douleur et fut surpris de constater que ses vêtements étaient aussi indemnes mais lourd de son sang. Il ferma les yeux et les dents serrés posa ses deux mains sur le rempart en face de lui. Il sentit la pierre vibrer, puis un craquement lui indiqua qu'il avait réussi à la briser. Il sentit alors de l'air frais, celui d'une nuit de juin. Il prit une grande bouffée puis usant sa magie, il repoussa non pas un morceau de gravât comme il l'avait pensé mais le socle d'une tombe.

Le bruit alerta immédiatement des gardes un peu plus loin. Ils restèrent à l'affût, l'air inquiet et effrayé, alors qu'ils voyaient une ombre surgir de la tombe encore fraîche du matin de l'Imperator.

L'ombre tomba dans l'herbe et toussa. Un des deux gardes fit un signe de tête à son collègue d'aller voir.

— Vas-y toi, chuchota l'autre.

— Non, toi ! Tu es le plus jeune !

— Justement ! Répliqua le garde. J'ai moins d'expérience que toi !

Un ricanement sortit de la silhouette qui s'était redressée lentement, pour s'asseoir contre la stèle.

— Sois vous m'aider, dit une voix fatiguée mais reconnaissable pour chacun, sois... je viens chercher votre aide et ça risque d'être douloureux.

— Im... Imperator ? Osa le plus jeune.

— Je ne sais pas, grogna Caius en tournant sa tête vers les deux hommes, tout dépend de qui tu as foutu dans cette tombe ?

Au ton casant, à la voix glaciale, il ne pouvait avoir de doute.

Caius, émergeant lentement de son inconscience, peinait à rassembler ses souvenirs éparpillés. Son dernier souvenir clair était le chaos à la Tête du Sanglier, et puis une vague de douleur avant un noir complet. Le nom de Titus avait émergé instinctivement, le lien entre un père et son fils transcendant même l'obscurité de l'inconscience.

Invisible II - Au nom de l'ImperatorWhere stories live. Discover now