Le calme des habitudes

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Bien évidemment, Castor avait réussi à entraîner Caius dans une bagarre. Bien sûr, Caius avait dû calmer les ardeurs des alcooliques qui s'en prenaient à son ami. Et comme toujours, Caius avait ramené Castor chez lui juste avant les premiers rayons de soleil, devant supporter des chants braillards et insupportables.

— Tu fais la nounou encore une fois ? Pouffa Hermione en récupérant son mari.

— Mets lui une laisse, répondit Caius fatigué.

Il repartit dans les rues de la ville qui se réveillait, sachant qu'il avait juste le temps de se préparer pour une nouvelle journée de travail.

Combien de ses concitoyens étaient au courant de ce qu'il faisait pour eux ? Combien savaient que chaque mort était pour lui, un de trop ? Sûrement très peu, et certainement pas ses nouveaux ennemis : les Phénix de sang comme les appelait la presse.

Caius attendait le dimanche avec encore plus d'impatience.

Et évidemment, Titus était derrière le portail, encore en pyjama, à l'attendre.

— Bonjour, père, dit-il en articulant avec soin.

Caius enleva son manteau, le mit sur les épaules frêle du garçon puis le souleva.

— Après tes cinq ans, je ne te porte plus, prévint Caius.

— D'accord.

Titus était né un 25 février, si on pouvait parler de naissance dans son cas, si particulier.

Livia sourit en les voyant rentrer ainsi. Elle annonça juste que le petit-déjeuner était prêt et tenta de faire parler Titus, qu'il raconte ce qu'il avait fait pendant la semaine, mais le garçon était très peu bavard.

— Et si tu...

Caius l'interrompit alors en posant ses couverts et en baillant.

— Pardon, dit-il. J'ai eu une semaine... difficile.

— Tu as une chambre, ici.

Caius hocha de la tête. C'était vrai. Après tout c'était son manoir. Un manoir caché en plein cœur d'une sombre forêt. Il se leva donc et annonça qu'il allait se reposer quelques heures.

Titus le regarda partir vers le couloir et l'entendit gravir l'escalier en marbre blanc. Puis plus rien. Les chaussures de Caius avait atteint l'étage recouvert de moquette depuis que Livia était en charge de Titus -elle avait eu peur qu'il tombe et se blesse, obligeant Caius à remplacer le parquet.

Caius avait dû faire beaucoup de concessions, comme être présent le soir du réveillon, après le festin où il était invité à Poudlard. Livia le voulait aussi au manoir chaque 25 février, pour fêter l'anniversaire de Titus. Caius oubliait alors le cadeau et Livia en sortait toujours un de secours. Caius avait un vrai problème avec le concept d'anniversaire. Il ne fêtait pas le sien, d'ailleurs.

Il se serait bien passé de fêter Yule aussi, même si ça lui permettait de revenir à Poudlard et de profiter d'un excellent festin.

Et comme promis, car Caius n'avait qu'une parole, il fit un détour au manoir. Il fut surpris de voir alors Titus endormi sur le tapis du salon entre un sapin et la petite table basse, recouverte de parchemin taché d'encre, mais aussi avec des lettres. Livia s'était assoupie sur le divan et se redressa en entendant le pas de son cousin.

— Il écrit bien, non ? Dit-elle en regardant le petit garçon qui dormait paisiblement.

— Pourquoi le laisse tu par terre ? Demanda Caius.

Livia rassura Caius que Titus ne s'était endormi que très récemment, refusant de ce coucher pour ouvrir ses cadeaux avec son père.

Caius resta indécis sur ce qu'il devait faire. Il regarda l'heure à sa vieille montre à gousset, et étant lui-même fatigué, s'approcha de l'enfant et le souleva avec douceur dans ses bras. Titus ne se réveilla pas. Lui aussi avait des journées chargées à jouer dans la neige, apprendre l'alphabet, les chiffres, à écouter des histoires ou encore à s'intéresser à la pâtisserie avec Livia. Et bientôt il aurait moins de temps d'amusement. Ne pouvant l'inscrire dans une école, Caius réfléchissait déjà à trouver des précepteurs pour le garçon.

Invisible II - Au nom de l'ImperatorWhere stories live. Discover now