cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ɪx : ᴠᴇʀɪᴛᴇ

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Mᴀɴᴜᴇʟᴀ
𝟸𝟸ʜ

Mon plat d'une main,mon téléphone de l'autre, j'ouvre immédiatement le message de Ignacio.

Graciela Perika Jiménez, née le 20 avril 2004, perd sa mère suite à un cancer du sein à l'âge de 12 ans, quitte la Colombie pour s'installer avec son père dans une banlieue de Toluca plus précisément à Rancho la mora, elle poursuit ses études à l'université de Mexico. Elle ne possède aucun ami proche, ni famille en dehors de son père. Ce dernier a été renvoyé pour vol dans le magasin où il travaillait depuis il est au chômage.

Concernant Manolo, je me suis permis de faire des recherches.

Manolo Díaz alias Pepito, âgé de 35ans, a fait deux ans de prison pour vente illégal de stupéfiants près d'un établissement scolaire, aucune famille, encore moins des enfants.Il tient un bordel à Colonia Union situé à une heure de route de Toluca. Le nom du club est'' la fiesta ''. Son club est fréquenté par les plus grands hommes du Mexique ainsi que certains membres de différents cartels.

Mon cerveau essayant d'intégrer chaque information, je dépose mon plat sur la table. Prise d'effroi par ces informations, je monte dans ma chambre pour enfiler un jogging noir, un soutif et un sweat à capuche suivie de ma paire de Jordan noir,puis je prends un peu d'argent dans mon sac à dos. J'attache mes cheveux en un chignon vite fait avant de redescendre au salon.
Je jette mon téléphone dans l'une des poches de mon jogging, mes clés à main,je ferme la porte.

Putain, ça caille fort..

La route déserte, je croise mes bras sur ma poitrine comme pour me protéger du froid. Le silence de la nuit fait attendre des bruits de grillons aux alentours. Quelques minutes plus tard, les phares d'une voiture m'éclairent au loin, par instinct je tends mon pouce afin de faire arrêter le véhicule qui malheureusement n'est pas un taxi.
L'homme à l'intérieur baisse sa vitre et dit :

- Salut ma jolie, je te dépose quelque part ?

- Non merci..

Le mexique est hyper dangereux,peu importe l'heure, il y'a 90% de chance de croiser un mafieux à chaque recoin. Le bruit du moteur me fait comprendre que l'homme me suit :

- Je peux te déposer où tu veux, j'insiste. Continu t-il.

Au son de sa voix, je présume qu'il est ivre. Je presse mes pas sur le trottoir sans lui répondre. Le confort de mes baskets me simplifie la tâche. Soudain la voiture s'arrête, les phares se sont éteints, le bruit de la portière m'informe qu'il est sorti. Des sons de pas résonnent derrière moi,une main, s'agrippe à moi. Il me tire contre lui, rapprochant son visage du mien,son corps dégage une odeur d'alcool à des kilomètres à la ronde. D'un air espiègle,il dit :

- T'es sacrement jolie toi, tu sais ?

- Lâchez moi ! Prononçais-je en me débattant pour sortir de son étreinte.

- Qu'est-ce qu'une gamine comme toi va me faire ?

Son haleine d'alcool me donne une envie de vomir, son visage rempli de légères rides se dessinent sur la lumière de la lune. Il fait glisser son doigt sur le bord de mon jogging,malgré le tissu épais, le simple contact de son doigt sur moi me donne froids dans le dos mais de manière négative.

- Par pitié, laissez moi partir..

Laisse moi...

Sors de ma chambre..

Aidez-moi s'il vous plaît..

Des souvenirs reviennent les uns après les autres, me renvoyant dans ce passé que j'essaye de fuir. Il approche son visage encore plus près du mien, je recule instinctivement.

SINALOA Where stories live. Discover now