De la poussière et des cendres dans mon coeur.

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Il m'arrive parfois de souffler avec ma respiration chaude, avec ma respiration moite, ton nom dans la nuit, dans le noir, dans l'air, en me réjouissant de l'écho des consonnes et du sifflement des voyelles, pour me rappeler que ce nom existe réellement, que ce nom n'est pas une musique que j'ai composé dans mon imagination. Il m'arrive parfois de vérifier sur le net ou dans une encyclopédie, les symptômes d'une démence précoce, soudainement terrifiée par ces souvenirs de nous qui ne semblent pas avoir de sens, qui ne semblent pas être à ma vie, qui ne semblent pas raconter un morceau de mon passé, soudainement terrifiée par ces souvenirs de nous qui assaillent, pénètrent, creusent ma mémoire, et ressemblent aux premiers signes d'un délire vivant : je pourrais croire que tu n'as jamais existé pour moi, que nous n'avons jamais existé dans ce monde.
Ton silence me presse à conclure que nos souvenirs sont des rêves.

Parle-moi... dis-moi que je n'ai pas rêvé, que je t'ai aimé. Je sens dans mon cœur comme de la poussière qui me gratte, comme des cendres qui me chatouillent : au milieu des restes d'un feu ardent, repose un tas de bois brûlé, de cendres sèches et de la poussière volante. Aide-moi... souffle sur mon cœur et aide-moi à rallumer les braises de mon amour. Souffle-moi quelques mots... le feu repartira.

Je me souviens tristement avoir souhaité un jour, éteindre ce feu, avoir commencé un jour, à écraser quelques étincelles au bout de mes doigts humidifiés de salive : j'avais oublié que d'un feu éteint, reste les cendres et les poussières. Des cendres et de la poussière obstruent mes poumons, embrument mes esprits. J'ai l'impression de ne plus savoir comment respirer correctement ou réfléchir à pleine turbine.

Cœur briséWhere stories live. Discover now