22. Anna.

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Deux mois plus tard.

Je fixe distraite mon reflet dans le miroir de mon placard. Malgré tout, je me sens belle. Même si pendant longtemps, j'ai détesté ce que la couleur de mes cheveux représentait, je reconnais que je suis différente lorsque j'arbore mes cheveux ainsi. Je me sens impatiente surtout, malgré la fatigue que je ressens. Je n'ai pas vraiment réussi à dormir, hier soir, et au cours des deux derniers mois, mes nuits étaient hantés par des cauchemars sanglants. Alors que je n'ai aucun problème, pour m'endormir. Il me suffit de m'allonger pour plonger dans un sommeil profond, tant mon esprit, refuse de s'attarder sur certains évènements, mais le plus compliqué est de rester endormie. Et cela, je n'y arrive pas. Que je le veuille ou non, Juan Estivez ou Léon Carvalho, arrivent l'un comme l'autre à entrer dans mon esprit. Mais tout ceci arrive car, je ne suis pas assez fatiguée, mais je suis sure qu'à partir d'aujourd'hui, les choses seront différentes, je rentrerais épuisée, si bien, que je n'aurais ni le temps, ni l'énergie de penser à quoi que ce soit d'autres qu'aux objectifs que je me suis fixée. Chassant une poussière imaginaire du pantalon de tailleur que je porte, j'ajuste le col de la chemise blanche fraichement repassée que je porte, avant de me tourner pour ramasser mon sac et de descendre dans la cuisine. Je rejoins mon frère qui est assis, seul, à table, en train de manger avec appétit son petit déjeuner. En me voyant, il m'indique de la tête, le siège à coté du sien. Un siège dans lequel, je m'installe avec grand plaisir.

⸻ Tu commences ton travail aujourd'hui n'est-ce pas ? Lance Eduardo en me tendant un grand verre d'eau. Tu te sens prête ?

Je me tourne vers mon cadet de cinq ans, et hoche la tête. Bien qu'il essaie de rester impassible, mon frère ne parvient pas à cacher son inquiétude. Je me saisis avec gratitude du verre d'eau, avant de reporter mon attention sur les œufs brouillées. Je devrais me dépêcher de manger. J'ai fait le trajet en bus, il y'a une semaine, jusqu'aux bureaux de Sébastian Villaréal, et il me faut environ quarante-cinq minutes. Il est sept heures quinze, et je commence à neuf heures. J'ai encore du temps devant moi.

⸻ Je suis plus que prête à l'idée de recommencer à travailler, pour tout te dire, je suis impatiente.

Je tiens à peine en place tellement, je suis heureuse et surexcité. J'ai hâte de découvrir, l'univers passionnant de la mode et de travailler aux cotés de cet homme. Sébastian Villaréal, est une légende, un véritable génie, et savoir que je pourrais apprendre tous les jours à ces cotés me remplit de bonheur. La seule ombre au tableau, c'est que j'ignore si Sébastian est au courant de mon passé et de mon casier. Et s'il ne le savait pas et qu'il décidait de me renvoyer ? J'ai signé mon contrat de travail, la semaine dernière, et je suis plutôt bien payé pour quelqu'un qui n'a pas une expérience directe dans l'univers de la mode. Avec cet argent, je pourrais d'ici quelques mois, me prendre un appartement.

⸻ Mange. Lance mon frère. Tu es si mince que j'ai peur que tu te casses.

Je souris à mon frère, il n'a aucune raison de s'inquiéter, c'est moi qui ait cuisiné, il n'y a pas de raison que je joue à la fine bouche.

⸻ Comment tu as décroché ce boulot déjà ?

⸻ Emmanuela... Je réplique en me tournant vers les escaliers. Elle a postulé ma place.

⸻ Tu es sure que tu ne veux pas que je vienne avec toi. Cette...

⸻ S'il te plait Eduardo. Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. Tu l'as bien vu hier n'est-ce pas ?

Je mens, c'est un mensonge éhonté, je peux comprendre son inquiétude, et je peux comprendre pourquoi, il tient à m'accompagner jusqu'au bout. Pour tout dire, je suis inquiète moi aussi. Après notre discussion, près de la piscine, il a disparu, sans me fournir aucune explication. Pendant les premiers jours, mon esprit, a tourné en boucle, les mots qu'il m'a lancé. Le téléphone qu'il a laissé sur la petite table, ce téléphone que je n'ai pas ramassé, mais que j'ai retrouvé dans le sac avec lequel, je suis rentrée chez moi. Si au cours des deux derniers mois, j'ai pu me consacrer pleinement à ma guérison, j'ai regardé chaque jour passer avec une inquiétude, sachant inexorablement que chaque jour qui passait me rapprochait du moment, ou je devrais le revoir. Car je sais qu'il n'est pas parti pour toujours. Au contraire. Maintenant que mes blessures sont guéris, il reviendra, et je crains chaque jour de le voir réapparaitre, au point d'en devenir extrêmement paranoïaque. A chaque fois, que je vois une grande voiture noire, apparaitre, même lorsque je marche dans la rue, je crains que ce ne soit lui. Et cette

Stronger than Hate, Hidden Love:ᎪΝΝᎪ. ᵐᵃᶠⁱᵃ ᵈᵃʳᵏ ʳᵒᵐᵃⁿᶜᵉ.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant