9. Anna.

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La première chose qui me vient à l'esprit, alors que j'ouvre les yeux est qu'il y'a beaucoup plus de lumières et de bruit que sur le bateau. Ma seconde pensée est que j'ai mal, atrocement mal. Mon corps n'est qu'un amas de douleur. Je porte la main à ma bouche, en sentant la raideur dans ma gorge, et pousse un cri rauque, en ressentant la lourdeur de mon bras, je ne parviens pas à le bouger. Un court instant, je me demande ou je me trouve. Ce plafond blanc austère, ne ressemble en rien au plafond, de cette sordide cellule, et encore moins au plafond de la prison, alors ou suis-je ? Faisans un effort surhumain, je parviens à basculer la tête sur ma gauche, pour remarquer, un canapé beige vide. Un canapé ? A quel moment est-ce qu'un canapé est apparu ? Continuant du regard, mon exploration, je réalise en remarquant, le moniteur cardiaque, un rideau blanc avec des fleurs bleu, rendant cet endroit, plus froid, et plus déprimant qu'il ne l'est déjà. Ce n'est pas la prison, ce n'est pas cette horrible cellule... C'est l'hôpital.

A l'hôpital. Je suis à l'hôpital. Comment ? Comment suis-je arrivé ici ? J'étais dans cette cellule. Dans cette cellule, et j'ai entendu cette voix, cette voix qui me semblait si familière. C'était celle d'un homme, qui m'a dit que je n'allais pas mourir. Et ensuite. Je ferme les yeux, me forçant à me souvenir de ce qui a bien pu me conduire dans cette chambre d'hôpital, j'étais dans cette cellule, et après plus rien. La douleur atroce irradiait de mon bras droit. J'entrouvre les yeux pour découvrir mon bras droit posé sur mon ventre, enserré dans une sorte d'attelle. Il est maintenu en écharpe, étroitement contre mon cou, comme pour lui apporter un soutien supplémentaire.

Plus rien ne me revient à l'esprit. Fouillant activement dans ma mémoire, j'essaie de me souvenir, d'où j'ai pu entendre cette voix. Je veux savoir et me souvenir de qui était cet homme. Pourquoi m'a-t'il dit, que j'allais vivre et pourquoi m'a-t'il dit qu'il devrait laisser Juan Estivez me tuer ? Je sais et j'ai conscience de la haine de cette ordure et de ce monstre à mon égard. Il n'a manqué, aucune occasion pour me le faire savoir. Un souvenir douloureux envahit mon esprit, celui de son regard implacable dans cette hacienda. Une haine profonde me submerge, si intense que pendant un court instant, je ressens un désir ardent de me lever de ce lit et de le confronter. J'aimerais pouvoir lui infliger de la douleur, plonger un couteau dans ce cœur froid qui n'a peut-être jamais battu. Mes poings se serrent violemment alors que je réalise l'intensité de ma haine envers cet homme.

Et si c'était lui ?  Si c'était lui qui m'avait emmené à l'hôpital, pour me torturer et pour me faire de nouveau du mal ? Et si tout ceci n'était qu'une mise en scène destinée à me faire baisser ma garde. Il fait tout cela pour me torturer encore plus. Non. Non, je ne revivrais pas ça. Je refuse catégoriquement de revivre cette horreur, je me suiciderais si je devais encore une fois retombé dans les mains de cette ordure. Je dois sortir d'ici, je dois quitter cette chambre toute de suite. Je dois partir de cet hôpital. Je dois partir toute de suite.

Refoulant ma sensation de panique et la crise d'angoisse qui monte, je réfléchis, il faut que je parte, il faut que je m'enfuie de cet hôpital, il va encore essayé de me poignarder. Oubliant la lourdeur de mon corps, je me force à lever le bras gauche, pour retirer, les câbles, avant de forcer mon corps à bouger. Malgré toute la combativité dont mon âme essaie de faire preuve, mon corps, ne répond que difficilement. Je parviens à basculer mon corps, dans le vide.

Mon corps s'effondre lourdement, mon corps heurte le sol, le ventre contre terre, m'arrachant un cri de douleur. Une douleur encore plus forte remonte à mon cœur, m'arrachant des larmes, malgré toute ma bonne volonté, je hurle de douleur. Alors que je tente maladroitement de poser ma main sur mon ventre, une chaleur inhabituelle attire mon attention. Mes yeux se baissent instinctivement et se posent sur mon blouson blanc, taché de rouge sang au niveau du ventre. Un frisson d'effroi me parcourt à cette vue troublante.

Stronger than Hate, Hidden Love:ᎪΝΝᎪ. ᵐᵃᶠⁱᵃ ᵈᵃʳᵏ ʳᵒᵐᵃⁿᶜᵉ.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant