Chapitre 23 : La Faim et la Gloire

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Me prenant la réalité de plein fouet, je sentis une montée d'adrénaline comme celle de l'arène. D'un seul coup, je pris un des couteaux et déchirai un morceau de mon sweat pour me faire un garot autour de ma cuisse. Je me relevai vite et courus jusqu'au douche du gymnase pour nettoyer mes mains et les couteaux trempés de sang. Une fois que tout fut sec, je recourus vers le stand de couteaux pour tous ranger dans la boîte. Ensuite, je repartis de l'autre côté du gymnase cherchant le placard à nettoyage où j'y trouvai un saut et une serpillière. Fort heureusement, il y avait aussi du produit pour nettoyer. Je pus alors tout diluer dans de l'eau ce qui me permit de récurer le sol. D'abord avec un chiffon pour absorber le sang avant de passer la serpillière. Ensuite, quand tout fut propre, je rangeai tout dans le placard, faisant bien attention à ne laisser aucune trace, à n'importe quel endroit du gymnase.
Mon garot tenait bon, mais je devais déjà désinfecter la plaie et la panser histoire de ne pas refaire tomber du sang. Je courus encore fois dans un autre sens pour trouver une trousse de secours. M'installant dans un coin, je posais mon sweat déchiré sur le sol et y installais ma cuisse délicatement. Je desserrais ensuite mon garot et découpai au ciseau mon jogging pour regarder où je m'étais indirectement poignardée. De ce que je constatais, la blessure était profonde, mais pas trop grande. À première vue, simplement désinfecter et panser la blessure ne suffirait pas, il fallait recoudre. Mais déjà, dans un premier temps, je pris le désinfectant et une compresse, puis commençai à nettoyer la plaie. Même si mon avenir ne se trouvait pas dans la médecine, pour des raisons évidentes, j'étais capable, quand même, avec mes notions, de savoir si j'étais entrain de faire une hémorragie ou non.
Une fois que la plaie fut bien nettoyée et désinfectée, je pris une grande respiration et attrapai une aiguille stérilisée, la retirai de son emballage, passa le fil et commençai à me recoudre. Sans anesthésiant, cela faisait un mal de chien, mais je devais tenir. Et surtout, je devais aller vite, car si quelqu'un me trouvait ainsi, je me sentirais honteuse. Je devais donc tenir contre la douleur à l'intérieur de moi, et recoudre, sans m'arrêter et me plaindre. De toute façon, tout était de ma faute. Je n'avais pas le droit d'en vouloir à la terre entière. Alors, ma main ne devait pas trembler et je devais endurer la douleur, et surtout l'assumer.

Je terminais de me recoudre, observant le résultat avec une certaine fierté. Il est vrai que j'avais appris à me recoudre au centre d'entraînement, mais je n'avais pas eu l'opportunité de le faire dans ces circonstances.
Je pris soin de poser un bandage par dessus avant de tout ranger. Je me remettais à boiter... Parfait! Juste parfait Clove! Je ramassais mon sweet et mon morceau de jogging découpé, puis quittai le gymnase discrètement. Je boitais bien, comme avant, sauf que je n'avais rien pour me soigner comme au Capitol. Je fis donc extrêmement attention à ce que personne ne me voit, avant de m'enfermer dans ma maison et de me laisser tomber sur le canapé.

Le soir arriva, comme si le reste de ma journée n'avait jamais existé. La seule chose que je fis, fus de prendre mon temps pour monter les escaliers, me rendre dans ma chambre, me mettre en pyjama et m'endormir.

Je courus alors vers lui, il ne fallait pas que je réfléchisse. Plus j'attendrai, plus je perdrai des forces pour attaquer. Il redonna des coups d'épée que j'évitais. Je réussis à le contourner et à enfin faire ce que j'avais voulu entreprendre depuis le début. Je pus décrocher la seconde épée de Cato, pour faire un face à face à arme égale. Le dernier combat. Il fit alors tomber son porte-épée au sol, pour faciliter ses mouvements.
Nos aciers se percutèrent dans un combat d'une telle violence, que seul le son des épées occupa l'arène. On y était, il y avait eu des épées dans le corps, du sang et de la sueur. On y était, sur le carnage, sous le tonnerre et les clameurs du Capitol. Notre mort héroïque, notre mort légitime.
Rien. Aucune once d'humanité existait en nous. On frappait nos épées l'une contre l'autre avec une telle violence qu'on hurlait pour accompagner chacun de nos mouvements. Malgré les blessures, nos mouvements étaient fluides, on se tournait autour, on attaquait de dos, on évitait des coups in extremis. Le sang volait sur la plaine et entachait le métal de la Corne d'Abondance.

Les Jeux ne sont jamais favorables : Clove et Cato.Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz