Chapitre 17 : Capitol Replay

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Il me sembla que je fus consciente quelques instants, assez pour savoir que je n'étais plus dans l'arène. À moins que ce ne soit un rêve, je crus voir Enobaria faire les cent pas et remarquer que je venais d'ouvrir les yeux. Le reste fut confus et flou mais elle courut vers une porte, et le son de sa voix me parut lointain. Tout ce que j'avais c'était des "bip bip bip" interminables dans les oreilles. Une femme arriva, en blouse blanche et se dirigea directement vers des ustensiles médicaux à côté de moi. Il me sembla qu'elle regardait mon électrocardiogramme et d'autres courbes sur un écran. Mais je fus tout de suite happée par l'inconscience et je perdis connaissance.

Je revins à moi avec un peu plus de facilité cette fois-ci. Je ne savais pas combien de temps j'étais restée inconsciente. Je pus, cette fois-ci, entrevoir la pièce dans laquelle j'étais. Des murs blancs, un lit plus élaboré que celui de l'infirmerie du centre, un canapé dans lequel Enobaria somnolait, une télévision accroché en face du lit, une table de chevet avec une sonnette dessus, dans un renfoncement des toilettes et une salle de bain. Il y avait une fenêtre aussi mais je savais très bien qu'elle était fermée. Avec tout ce temps passé dans l'arène, je savais maintenant reconnaître un vrai paysage, d'un faux. Et le "dehors" représenté par cette fenêtre n'était qu'une illusion. On m'avait coupé du monde.
Le bruit de la machine à ma gauche m'insuportait et commença à me monter sur le système rapidement. J'étais dans un inconfort total et je ressentais des choses que je n'avais jamais ressenti avant. Je me sentais totalement perdue. Des flash-backs me revinrent d'un seul coup... Du sang, juste du sang... Que du sang et des morts. Si j'étais là, c'est que j'avais gagné. Alors pourquoi, je me sentais mal?

Je tentai alors de me relever, mais je n'avais aucune force dans mes bras. Mes jambes ne répondaient plus vraiment et j'étais à bout avec mon cathéter dans la main gauche. Je grognais de frustration, ce qui impacta la somnolence d'Enobaria. Elle ouvrit les yeux et me regarda me dépêtrer dans mes problèmes et ma frustration. Elle se leva rapidement et m'aida à me relever en redressant mon oreiller. Je voulus la remercier, mais aucun son ne sortit. Juste une sorte de sifflement aigu et rauque à la fois. Je fus choquée. Est-ce que j'étais devenue muette?
Elle me fit signe de ne pas me forcer et elle alla vers la porte d'entrée. Je l'entendis alors appeler un médecin. La même personne que la dernière fois arriva et entra rapidement dans la pièce. Quand Enobaria ferma la porte, je pus entrevoir deux Pacificateurs encadrer ma chambre. Quelque chose n'allait pas.

La médecin observa rapidement mes constantes puis elle m'examina les yeux, les oreilles, la bouche puis, elle observa mon corps rapidement et testa mes réflexes. J'avais la cuisse et le ventre bandés, solidement, mais je ne ressentais rien, aucune douleur. J'étais éloignée de mon corps, une étrangère vivant toute sa vie avec passivité. Pendant tout ce moment, elle ne m'avait aucunement adressée la parole. Elle m'avait ignorée, de la meilleure façon possible.
Après m'avoir examinée, la médecin sortit et un infirmier entra à la seconde près, avec un plateau avec dessus, une cruche d'eau, un verre et une soupe. J'étais incapable de mâcher quoi que ce soit de toute façon.

On me plaça le plateau sur le lit et on m'observa boire et manger. Bien sûr, je fus loin d'être propre en mangeant, j'en mettais partout. J'avais surtout soif en fait. J'étais assoiffée et déshydratée comme jamais je ne l'avais été. Je finis la cruche rapidement, si bien que l'infirmier dû la remplir une seconde fois. Dès que je mis une cuillère de soupe dans ma bouche, une faim immense et insatiable me remplit le corps. Je mangeais comme si je n'avais jamais mangé de ma vie. La soupe rentrait dans mon corps, mais ne remplissait rien. Il n'y avait qu'un vide dans mon estomac. Si j'avais pu manger mon plateau, je l'aurais fait. Je voulais juste que la fin qui venait de se réveiller, s'arrête. J'étais insatisfaite de pleins choses sans savoir lesquelles.

Une fois que j'eus terminée de manger, l'infirmier reprit le plateau repas et quitta les lieux, tel un robot. La médecin rentra ensuite dans la pièce et sans m'adresser un mot, elle observa mes constantes de nouveau. Sans, même me regarder une seule fois, elle retira le cathéter de ma main gauche. Violemment.
Un filet de sang s'écoula et elle mit un pansement dessus. Le sang, si liquide, avait perlé le sol gris de la chambre. Une sorte de malaise me pris et un écœurement m'attaqua le corps. Je crus que j'allais vomir mais rien ne sortit.

Les Jeux ne sont jamais favorables : Clove et Cato.Where stories live. Discover now