Chapitre 19 : Être du district 2

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Les deux roses blanches finirent dans un vase, n'ayant pas d'autres choix que de les conserver. Je pouvais les voir depuis ma chaise lors du dîner. Silencieusement, on mangea en se jetant chacun des regards. Il fallait bien que quelqu'un parle et qu'on agisse rapidement. Les Jeux ne seraient pas terminés, tant que les couronnes de laurier ne seraient pas sur la tête de Cato et la mienne.

-Qu'est-ce qui t'as pris? S'énerva Brutus en posant fortement ses couverts sur la table en verre.
-Que voulais tu que je fasse? Contre attaqua Cato en n'ayant pas perdu de sa force mentale.
-Exactement ce qu'il voulait!
-C'est trop tard maintenant pour se plaindre. Intervint Enobaria en tentant de calmer les choses.
-Aria! Ce morveux nous a tous mis en danger! Dans une grosse merde! Dois-je rappeler que la Grande Purge des vainqueurs a eu lieu il n'y a pas si longtemps que ça?
-Rien de tout cela ne recommencera Brutus. Ce n'est pas la même situation. Ils ne sont pas accusés de trahison.
-Juste de vivre. Répliqua Cato en se laissant tomber dans sa chaise.
-Toi! S'énerva Brutus en pointant Cato avec son doigt, en étant extrêmement menaçant.
-De toute façon, tout sera fixé demain soir. Répondis-je froidement en toisant Brutus du regard.
-Tout est de ta faute! Me menaça Brutus en me pointant cette fois-ci son couteau.
-Brutus ! S'énerva Enobaria en lui prenant son couteau rapidement des mains.
-Si elle l'avait laissé crever, on n'en serait pas là ! Reprit Brutus en buvant d'un coup son verre.
-Elle l'a fait! Même si je n'étais pas d'accord avec cette décision, elle l'a fait. Désormais nous devons trouver une solution pour calmer les districts.
-Comment? Demanda Brutus avec étonnement. Ce n'est pas un tribut de carrière qui a gagné, reprit-il, mais deux! Déjà un pour ces districts, c'est trop! Alors deux?
-À les rendre humains... À les rendre vulnérables.
-Des tributs du 2... Vulnérables? C'est inacceptable ! Personne n'y croira.
-On n'a pas le choix. Soit ça fonctionne, soit Cato meurt demain soir.
-Comment une interview fera changer 12 districts d'avis? Mais... De toute façon... Si le Président Snow veut un vainqueur, il l'aura.
-On ne va pas abandonner! M'énervais-je. Seul les faibles abandonnent. Et aucun de nous n'est faible. Autant tuer Cato maintenant, que de se déclarer vaincu.
-Fais-le alors. Fit Brutus en se levant de table, attrapant sa bouteille et se dirigeant vers sa chambre.

On regarda Brutus s'éloigner, sans pouvoir répliquer. C'est vrai... Comment une interview allait-elle pouvoir changer les choses. Comment allions-nous réussir à convaincre 12 districts que notre victoire était légitime? Comment le faire sans détruire le district 2? Sans détruire le Capitol ? Brutus avait raison dans un sens, tout semblait perdu dès le départ. Mais on nous avait appris au centre à ne jamais baisser les bras. Plutôt mourir que de déserter un combat, même s'il était perdu d'avance. Il s'agissait tout de même de calmer des districts à la suite d'une double victoire de tributs de carrière ! Il est vrai que nous avions beaucoup plus de chance de gagner par rapport aux autres. Mais deux gagnants... Je comprenais que ça puisse faire enrager, et, on gagnait presque tout le temps. Vu le problème que notre victoire représentée, on devait rapidement trouver une solution, une stratégie et s'y tenir. Mais personne ne prononça un mot depuis le départ de Brutus.

Après manger, je me mis à me démaquiller, n'ayant plus besoin de cacher mon visage abîmé de toute façon. Les bleus commençaient à tourner, au niveau de la couleur, c'était bon signe. Mais lorsque je touchais mon visage, une douleur lancinante me prenait. D'ailleurs, j'avais mal partout, la morphine ne faisait plus vraiment effet.
Enobaria toqua et entra dans ma chambre tranquillement. Elle me tandis d'abord une crème pour me visage, qui pourrait me permettre une guérison plus rapide de mes bleus. Ensuite elle me tendit une ampoule de morphine que je fixais, sans la prendre. Enobaria me regarda avec intensité, m'ordonnant d'en avaler le contenu. J'avais beau lui dire que je n'avais pas mal, elle ne semblait pas le comprendre. Elle insista en me disant qu'à moins que je sois atteinte de ICD (Insensibilité Congénitale à la Douleur) je devais la boire. Je résistais toujours à ses ordres, ce qui l'énerva. Elle retira le capuchon, m'attrapa le visage d'une main, puis d'une autre me fit boire la morphine. Je suppose que sa période "tendre" était terminée. Elle partit ensuite rapidement de ma chambre en faisant claquer la porte. Bon, tout le monde était sur les nerfs.

Les Jeux ne sont jamais favorables : Clove et Cato.Where stories live. Discover now