Chapitre 8 : L'entrée dans l'arène

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Enobaria et Brutus ne tarirent pas d'éloge à notre sujet. Nos interviews, à Cato et moi, s'étaient bien passées. Maintenant que la partie en lien avec l'obtention des sponsors, était en quelque sorte terminée, on pouvait passer à celle qui était là plus intéressante.
J'avais vraiment hâte d'être à demain. Je ne tenais plus en place. Toutes ces années d'entraînement allaient porter leurs fruits dès demain. J'allais rentrer dans l'histoire, nettoyer l'échec de ma sœur et gagner. Cato semblait serein, en apparence. Comme si tout cela allait être une promenade de santé. Mais dans le fond, nous n'avions jamais tués personnes. Quelle sensation ça pouvait être? Je l'ignorais.

Lors de notre dernier dîner, Brutus nous conseilla bien sûr de courir vers la Corne d'Abondance pour récupérer le maximum d'armes et provisions, avant qu'un overcraft ne vienne tout reprendre. Le premier jour des Jeux était appelé "Le Bain de Sang" en lien avec le fait que presque la moitié des tributs étaient tués à ce moment là. Il conseilla alors de tuer le maximum de tribut, mais de ne pas se séparer du groupe de carrières. Enobaria nous indiqua de bien faire attention aux autres carrières et de savoir quand nous séparer d'eux. Plus le Bain de Sang serait prolifique, plus l'alliance s'effriterait.

Le soir dans mon lit, je pouvais entendre les cris des citoyens de Panem, célébrer le compte à rebours des Jeux. Je pouvais ressentir toute cette effervescence en moi. Je sortis de mon lit et marcha jusqu'au salon pour mieux voir avec la baie vitrée, le feu d'artifice. Cato était déjà là, l'observant lui aussi. En silence, côte à côte, on regarda le spectacle fait par le Capitol, en notre honneur. Le show dura quelques minutes puis se termina en une dernière formation dans le ciel, reproduisant l'emblème de Panem. La fatigue commença alors par me prendre. Ne voulant pas partir comme une voleuse, je me mis à chuchoter:

-Je vais me coucher Cato, bonne nuit.
-Attends. Dit-t'il en essayant de m'attraper la main.
-Quoi?
-Ce que j'ai dit compte toujours, c'est nous deux contre le reste des tributs. Mais, il n'y aura qu'un vainqueur.
-Je sais.
-Il n'y a rien de pire que de tuer un membre de son district. Donc quand viendra le moment, on se séparera.
-En espérant que l'un de nous deux meurent de la main d'un autre tribut.
-Je ne veux pas te tuer. Tu restes mon amie, même si dans cette arène, tu deviendras mon ennemie.

Je n'avais jamais réfléchi à cette configuration, à cette possibilité. C'est vrai, il n'y a rien de pire que deux membres d'un même district qui se retournent l'un contre l'autre. Oui, Cato était mon ami et mon ennemi. Et même si j'avais hâte d'être à demain, la possibilité de savoir que je pourrais le tuer, ne me plaisait pas. C'était la première fois depuis bien longtemps que ressentait ça. Une boule d'appréhension grandissait dans mon ventre.

-Je ne veux pas te tuer non plus Cato.
-Je te l'avais dit, tu n'aurais pas dû participer cette année. Dit-il en souriant avec amertume.
-Je n'ai pas peur de mourir.
-Je n'ai pas peur non plus. Mais nos chances de rentrer ensemble dans le 2, sont négatives.
-Que ça soit moi ou une autre fille du 2, ça aurait été la même chose Cato.
-Non. Tu le sais bien, autant que moi. C'est notre problème dans ces Jeux.
-Comme pour les deux du district 12, jamais ils ne pourront se tuer.
-Mais là petite ne s'est pas portée volontaire.
-Tu m'en veux encore. Dis-je avec un rire nerveux.
-Je n'y peux rien.
-Tu verras, une fois dans l'arène, ton instinct de survie reprendra le dessus. Et on verra ce que le sort nous réservera.
-Ne m'en veux pas alors, si je te tue. Parce que je le ferai si je n'ai pas le choix. Et nous connaissons tous les deux le résultat.
-Ne crois pas que je me laisserai faire aussi facilement. Je te détruirai sur place.
-Donne tout ce que tu as alors. Que je ne gagne pas sans raisons.

Il sourit et je souris. On se souhaita bonne nuit et je repartis vers ma chambre et je m'endormis d'un coup.

Je fus réveillée par Enobaria qui m'amena ma tenue de tribut pour l'arène. Je pris une douche et me vêtis. Puis, Enobaria m'amena mon petit déjeuner, et je me mis à manger en silence, méditant avant d'entrer dans l'arène.
Enobaria récupéra mon plateau et moi, je mis le bracelet offert par mes parents. Je souris.

Les Jeux ne sont jamais favorables : Clove et Cato.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant