Boum

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Nous poursuivons notre route sans échanger plus de quelques mots. Le paysage devient de plus en plus nu. En histoire, nous avons appris que les grandes villes se prolongeaient pas des banlieues et des villes plus petites. Que des centaines, des millier de gens vivaient et travaillaient dans les alentours. Il n'en reste plus rien que quelques ruines sur une terre asséchée.

Le soleil a commencé à descendre à l'horizon quand nous repérons une petite structure nichée au milieu d'herbes hautes. Elle semble intacte. A-t-elle survécu à la guerre ou a-t-elle été bâtie par un rescapé? Clarke et moi nous consultons du regard et nous en approchons. Nous pourrions marcher encore un peu mais nous ignorons quand nous retrouverons un abri potentiel.

La construction est petite et carrée-à peine trois mètres sur trois. Le sol est en béton. Si les murs sont encore debout, la plus grande partie du toit s'est envolée. Heureusement, il ne pleut pas et le ciel est dégagé. Une tache noire dans un coin suggère que quelqu'un, probablement un candidat d'une année précédente, a allumé un feu à cet endroit.

J'aimerais en faire autant mais ni Clarke ni moi ne voulons prendre le risque. Nous partageons des fruits secs et du pain et quand nous terminons notre repas, l'obscurité est totale. Le clair de lune me permet à peine de distinguer l'encadrement de la porte. Je n'ai pas peur du noir chez moi mais ici, c'est différent. La nuit renferme des menaces pires que les monstres que j'imaginais sous mon lit quand j'étais petite. Au moins un des candidats en veut à notre peau.

La main de Clarke trouve la mienne et son contact me fait du bien.

-Tu devrais dormir, Lexa, murmure-t-elle. Je vais prendre le premier tour de garde.

Je suis épuisée mais je sais que mes cauchemars attendent patiemment que je ferme les yeux. Je préfère discuter.

-Tu crois que nous allons mettre combien de temps à rejoindre Mount Weather ?

J'ai comparée les coordonnées de notre abri de fortune à celle de mon point de départ. Nous avons marché toute la journée sans parcourir plus d'une trentaine de kilomètres. Notre but me paraît inaccessible.

-Je dirais 2 ou 3 semaines, estime Clarke. Plus nous nous éloignons de la ville, moins nous aurons de difficultés à nous déplacer. Et nous trouverons peut-être un moyen de transport. Ce que tu dois garder en tête, Lexa, c'est que si ton père a réussi, nous le pouvons aussi.

Je m'accroche à cette idée et je parviens à repousser mes inquiétudes concernant l'eau, la nourriture, les bêtes sauvages et les autres candidats. Je clos les paupières en pensant à mon père et à la main de Clarke toujours dans la mienne. Je sombre dans le sommeil sans m'en apercevoir.

Je me réveil en sursaut. Au-dessus de ma tête, le ciel est mauve et rose. Il me faut quelques instants pour me rappeler où je suis. Clarke est allongée près de moi, la tête sur son sac. Sa respiration est régulière. Elle n'a pas dû se rendre compte qu'elle s'endormait.

Un craquement de brindilles m'alerte. C'est sans doute ce qui m'a réveillée. Le cœur battant, je secoue doucement Clarke et dès qu'elle ouvre les yeux, je pose un doigt sur sa bouche. Elle écarquille les yeux et je lui montre la porte en articulant silencieusement :

-J'ai entendu quelque chose.

Un nouveau craquement et un bruissement de feuilles. Je prends mon revolver dans mon sac. Clarke a déjà dégainé son couteau. Nous attendons. Si c'est un candidat, il remarquera forcément notre abri. Peut-être voudra-t-il vérifier s'il peut y trouver quoi que ce soit d'utile. C'est ce que je ferais à sa place.

Je resserre mon étreinte sur la crosse de mon arme.

Mais personne n'apparaît dans l'encadrement de la porte.

L'Élite tome 1Where stories live. Discover now