Nouvelle vie, c'est partie

Chapitre 15

PAIN

En train de me réveiller, une sensation bizarre me retourne les entrailles. J'avais un mauvais pressentiment. Je me retourne et Joe n'est plus à côté de moi. Elle se réveille toujours la dernière, c'est une vraie marmotte. Je n'aime pas ça. Une fois sortie du lit et mon jogging enfilé, je me mets à sa recherche. Je regarde de partout, mais elle n'était nulle part. J'avais raison de la trouver bizarre hier soir.

J'appelle le Président et Gamer en leur disant que Joe est introuvable. Il ordonne à Gamer de regarder les caméras. Le temps me paraît durer une éternité, mais Gamer a enfin trouvé quelque chose. 

"Tiens, regardez là, on la voit à peine. Elle est forte et sait comment passer inaperçue. J'ai failli la louper."

"Elle nous avait prévenus de sa formation, on ne l'a juste pas écoutée."

 "Vous pensez qu'elle est partie?" demanda Gamer. 

"Non, j'ai vérifié, toutes ses affaires sont encore là. Elle ne serait pas partie sans, je le sens mal."

"Je ne le sens pas non plus." 

"Tiens, regardez, Gamer nous montre une camionnette blanche qui passe devant peu de temps après la sortie de Joe. 

"Je ne le sens vraiment pas, PUTAIN." Il était devenu tout blanc. Ça faisait bizarre de voir le Président des Dead Crown dans cet état.

 "Gamer, relève les plaques d'immatriculation et sers-toi des caméras pour voir dans quelle direction elle est partie." 

"Déjà sur le coup, Sergeant."

"J'envoie un message à tout le monde. Messe d'urgence." 

"Aucune piste pour les plaques, elles sont fausses, et après le croisement, la camionnette tourne à droite. On la perd à ce moment-là."

Une fois tout le monde arrivé, le Président ne perd pas de temps et explique la situation. 

"Des idées ?" Tout le monde reste silencieux, tout le monde, sauf Quiet, 

"On est tous d'accord que c'est Hugo." Tout le monde acquiesce. 

"J'aurais peut-être agi de la même façon, on a juste été trop cons pour le voir. Il n'aurait jamais pu nous attaquer de front, il ne pouvait pas s'en prendre à Joe, entourée de bikers. Il était seul contre nous tous, essayant de nous hacker, il voulait nous faire réagir et cela nous a mis sur nos gardes. Après cela, on l'a enfermé à l'intérieur du club. Elle ne pouvait jamais rien faire sans qu'une personne la suive. Tout le monde sait que les bikers sont très protecteurs envers la famille et le club. Elle nous a dit plusieurs fois qu'elle était à bout, on ne l'a pas écoutée. Il n'avait qu'à attendre le moment où elle allait sortir d'elle-même sans protection.

Je n'avais jamais autant entendu Quiet parler depuis que je le connais, mais tout ce qu'il a pu dire se tient.

 "On est une vraie bande de cons", nous dit Joker. Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. 

"On fait quoi maintenant?" Je pris la parole sans hésiter. Je donne mes directives. 

"On trouve n'importe quelle piste, on essaie de voir où il aurait pu l'amener. De préférence, chercher les endroits un peu excentrés. On doit voir depuis combien de temps il est ici, chercher les hôtels, les motels, tout ici ou dans les villes autour. 

"Au boulot, tout le monde, chacun sait ce qu'il a à faire. Allons retrouver ma fille et saigner ce bâtard."

                                                                                         *

JOE

Un seau d'eau en pleine tête me réveille. Je prends conscience de mon environnement. Je suis sur une chaise, les pieds et les mains attachés. Une fois que je lève la tête, je vois Hugo qui rigole comme une hyène. 

"Enfin je t'ai retrouvé. J'avoue que tu t'es bien débrouillée pendant un certain temps, mais retourner chez ton papouné était une erreur. Tu ne pensais quand même pas m'échapper éternellement ?"

"Vu comme tu es con, j'espérais un peu."

Premier coup, un coup de poing en plein visage, puis un autre, et pour finir, un coup de pied dans le ventre qui fit tomber la chaise en arrière. Il me releva en me tirant par les cheveux. Putain, ça fait un mal de chien. 

"J'apprendrais à fermer ma gueule si j'étais toi. Tu as pris de mauvaises habitudes. Je t'ai mieux dressé que ça." Une fois à ma hauteur, je lui donne un gros coup de tête. Vu le bruit et le sang, je lui ai pété le nez. Je souris,

 "Tu m'as juste dit de fermer ma gueule." 

"Je vais te le faire regretter, sale chienne." Il sort un couteau, se place derrière moi et commence à me taillader la peau. J'ai l'impression qu'il creuse mon corps. Je ne veux pas lui donner la satisfaction de crier. Il adore ça, mais je ne peux plus me retenir. Son rire me glace le sang.

Il se replace devant moi et je le laisse croire qu'il a réussi à me casser. Il me fallait un plan réfléchi Joe, réfléchit. Finalement, je n'ai pas eu besoin de réfléchir bien longtemps, il me l'a servi sur un plateau. 

"On fait moins la maligne maintenant. Tu vas attendre bien sagement. Je n'aurais pas trop d'espoir à ta place vu la façon dont tu es attaché. Il n'y a pas moyen que tu bouges et il n'y a personne qui pourrait t'entendre dans les alentours. Tu es seul au monde. Je vais aller chercher ta mère qui était trop conne pour avoir peur de ton père et ne voulait pas approcher du club. Je suis sûr qu'elle t'a manqué. Une fois réunis, on va aller tous les trois dans notre nouvelle maison. Une belle chambre/cave t'attend, tu vas adorer. Ton cher papouné ne pourra jamais te retrouver."

"Je ne comprends vraiment pas ton obsession"Autre coup en pleine gueule. 

"Tu en veux plus ou tu vas finalement fermer ta gueule"

"..." J'allais la fermer pour l'instant. 

"C'est bien ce que je pensais. Bon chien, papa revient bientôt."

Même pas 5 minutes après son départ, j'avais réussi à me détacher. Il est vraiment trop con et je filais sans me retourner. Mon dos me faisait un mal de chien et je pissais le sang. Je devais tenir le coup. Une fois dehors, j'ai marché pendant 10 minutes avant de trouver une voiture. J'étais à bout, c'était juste un emprunt, je la ramènerais. Merci encore à T de m'avoir appris à voler une voiture en cas de besoin. Une fois démarrée, je roulais à toute allure en direction du MC. Je connais quelqu'un qui allait bientôt souffrir.