Chapitre 11

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 JOE

j'attendais au bar, ma bière à la main. Raconter mon histoire m'avait replongé dans mes souvenirs. Quand j'étais aux portes de l'enfer, je n'avais pas peur d'être retrouvé. Personne ne savait où se trouvait l'organisation, personne ne savait qui j'étais réellement. Je ne sortais pas souvent, passant la plupart de mon temps enfermé dans mon antre devant mes ordinateurs. J'adorais mon métier, et même si cela ne faisait que quelques jours, j'étais déjà en manque. Mais ce n'était pas le moment. Personne n'était au courant de mes capacités, et je voulais que ça reste ainsi. Me retrouver ici me mettait plus en danger, tout comme le club. Je savais très bien qu'ils étaient plus nombreux, que certains étaient des tueurs nés. Je n'étais pas naïve. J'avais déjà travaillé pour des clubs de bikers, je savais tout de leur fonctionnement. Mais même en étant seule, Hugo restait plus psychopathe qu'eux et capable de tout pour obtenir ce qu'il voulait. Moi.

 Depuis toutes ces années, j'ai toujours eu un œil sur lui. Il n'avait jamais abandonné ses recherches. Je lui appartenais. Pour finir, ma génitrice, elle, n'en avait rien à faire. Elle était des plus heureuses quand je me suis barrée, heureusement. J'étais plus forte maintenant et entourée, mais une peur irrationnelle restait tapie au plus profond de moi.

Le bruit du tabouret à côté du mien me fit lever la tête. Mon père s'installa, son visage rongé par l'inquiétude. 

"Joe...

"Non" 

"S'il te plaît, écoute-moi. Je sais que tu ne nous connais pas depuis longtemps et que tu es indépendante, mais je ne veux pas te perdre. On vient juste de se retrouver, on pourra affronter ce psychopathe ensemble. Nous sommes plus forts ensemble." Une main se posa sur mon épaule. Papi me sourit et continua. 

"Tu es avec nous pour nous permettre de mieux faire connaissance, d'apprendre à nous connaître. 

"Et puis on doit nous faire tatouer, bestie. Tu ne peux pas partir comme ça et me briser le cœur." Elle savait toujours quand il la regardait, comme s'ils étaient reliés par un lien invisible. Il ne lui fit pas de longs discours comme les autres, mais dit simplement : 

"Reste"

 Rester est une décision difficile pour moi, car cela pourrait les mettre en danger. D'un autre côté, je dois arrêter de fuir et enfin affronter mes problèmes. Rester avec eux me donnerait le courage nécessaire pour y faire face, et je ne veux pas les quitter alors que je viens juste de les trouver. Retourner dans ma vie où j'avais commencé à sombrer n'était pas une solution non plus. Ma décision était prise, j'allais rester avec eux, et si la situation devenait incontrôlable, je partirais...

"Très bien, je reste." Ils paraissent tous soulagés. 

"Pain et Jocker vont te raccompagner pour récupérer tes affaires à l'hôtel." 

"Toutes mes affaires sont dans le coffre de ma voiture, e ne voulais pas vous donner la chance de fouiller ma chambre." Il éclate de rire, ce qui me prouve que c'était sûrement leur prochaine action."

Une fois mes affaires récupérées, ils m'emmènent dans ce qui allait être ma chambre pour les jours à venir.


                                                                                            *


Je n'étais qu'un con. Comment pouvais-je penser une seule seconde que je pourrais m'éloigner d'elle ? Essayer de ne pas céder à cette attirance n'était plus une option. A partir du moment où elle nous avait raconté son histoire et que je l'ai sue en danger, tous les doutes que je pouvais avoir à son encontre se sont envolés et ont été remplacés par un besoin viscéral de la protéger. Je la voulais ; je voulais la posséder corps et âme.

Quand elle avait embrassé Jocker sur la joue, même si je savais qu'il n'y avait que de l'amitié entre eux, une jalousie irrationnelle s'était emparée de moi. Elle m'appartenait. Je voulais qu'elle reste ; je la voulais près de moi, en sécurité, dans tous les cas, même si je devais l'enfermer pour l'empêcher de partir, je le ferais.

Tout le monde essayait de la convaincre, puis elle me regarda. Je lui dis tout simplement : "Reste". Je voulais lui dire plus, lui dire tout ce que je ressentais, mais ce n'était pas le moment. Ils la placèrent dans la chambre en face de la mienne. Je savais que Gun l'avait mise aussi près de moi pour que je puisse la protéger, mais s'il savait à quel point je la désirais, il n'aurait pas pris cette décision et m'aurait défoncé la gueule sur-le-champ.

Nous devions aussi nous renseigner davantage sur Hugo. Ce qu'il lui avait fait était impardonnable. Une fois entre mes mains, il allait regretter d'être venu au monde. Imaginer toutes les tortures que j'allais lui infliger me faisait kiffer au plus au point. Il allait venir de lui-même dans la gueule du loup. Nous devions aussi retrouver Maeva pour lui faire payer tout ce qu'elle avait fait.

Pour l'instant, les affaires du club étaient assez calmes, donc nous allons pouvoir nous occuper pleinement de cette affaire.



Nouvelle vie, c'est partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant