Nouvelle vie, c'est partie

Chapitre 7

JOE

Joker s'approche de moi et m'entraîne directement à une table. 

"Bon, comment va ma nouvelle meilleure amie ? Tiens, cadeau." Il me tend un joint que je prends sans hésiter. 

"OK, tu es effectivement mon meilleur ami." On se met à rigoler comme deux débiles, laissant le joint me détendre au fur et à mesure. Je me sens prête à affronter tout un club de bikers.

On est rejoints par mon père et derrière lui, une montagne de muscles le suit. J'aperçois des cheveux poivre et sel. Une fois arrivé à notre niveau, je peux enfin observer l'inconnu qui n'est autre que mon grand-père, qui a lui aussi le même regard que moi, confirmant son identité. 

"Princesse, je te présente Papi, ton grand-père."

"Salut gamine, je suis content enfin de pouvoir faire ta connaissance." Je souris 

""Je suis contente aussi de faire ta connaissance, grand-père," dis-je en lui faisant un clin d'œil.

"Gamine, si tu savais depuis combien de temps je rêve d'entendre ces mots."

Il s'ensuit un défilé de motards qui se présentent chacun à leur tour. Tout le monde était gentil et agréable, comparé à l'image qu'on aurait pu se faire d'eux. Une fois le joint fini, j'étais complètement détendue et pus profiter de l'ambiance festive, réussissant même à ignorer les regards amers de certaines brebis, ce que je n'aurais pas pu faire en temps normal.

Pain et Gamer s'installent à leur tour à notre table. Gamer me tend une bière que j'accepte volontiers. 

"Merci"

"Alors, Joe, tu n'as pas l'air trop perturbé par notre langage et les filles?" 

"Effectivement, et toi, pourquoi Gamer?"J'esquive, 

"C'est simplement qu'aucun de mes frères n'a pu me battre à aucun jeu vidéo.

"Intéressant, on se fait une petite partie?" Joker éclate de rire. 

"Tu vas te faire rétamer." Sous le regard amusé de chaque membre du MC, on s'installe tranquillement et commence la partie la plus amusante de ma vie.

"Impossible, elle a battu Gamer, il va falloir changer son nom de route en loser"

"Ta gueule, Joker." 

"Désolé mon chou, je n'aime pas perdre et estime-toi heureux, tu n'aurais pas supporté la mauvaise joueuse qui est en moi."

La sensation de son regard ne m'avait pas quittée tout le long de la partie et en le regardant à mon tour, je me rends compte que j'avais commis une erreur. Je lui avais offert une nouvelle pièce du puzzle que j'étais pour lui.

                                                                                       *

PAIN 

Je l'observe tout au long de la partie ; Gamer va perdre. Elle sait jouer aux jeux vidéo et pas qu'un peu, en plus des informations qu'elle a sur nous, ce qui est censé être impossible. Je la suspecte de cacher quelque chose, mais je ne peux m'empêcher de me sentir attiré par elle. Elle va battre à plate couture un joueur imbattable jusqu'à présent. Nous avons une petite geek parmi nous, mais rien d'inquiétant, je pense. Elle me regarde à son tour. Mon dieu, comment vais-je faire pour résister à cette déesse ? Quand elle marche, une aura l'enveloppe, on ne peut que se retourner sur son passage. Son corps fin et musclé me donne des pensées interdites. Je ne dois pas me laisser séduire par cette démone. Premièrement, on ne sait rien d'elle. Deuxièmement, je ne fais pas dans le romantisme. Je baise une fois ou deux et je passe à la suivante, ce qu'on ne peut pas faire avec la fille du Président. Je ne compte pas mourir dans les jours à venir. L'observer de loin est tout ce que je peux me permettre.

Je décide d'aller fumer une clope, et même pas une minute après, la princesse des enfers me rejoint, prend mon paquet de cigarettes et s'allume une clope à son tour. 

"C'est quoi ton problème, Roméo ?"Me lance-t-elle. 

"Mon problème ? Tes surnoms débiles."

 "Non, il y a autre chose."

"Tu es casse-couille"

 "Ça je te l'accorde, mais..." 

"Je ne connais pas, je me méfie de toi. Tu es trop secrète et je déteste ça, surtout quand ça peut foutre la merde au club."

"Je ne vais pas mettre ton précieux club dans la merde, ne t'inquiète pas. Je parle plutôt de ta façon de me fuir et de m'observer de loin." 

"Je ne te fuis pas, je ne vois tout simplement pas d'intérêt à te connaître"

Un éclair de tristesse apparaît dans son regard, me donnant envie de la prendre dans mes bras et de la sentir près de moi. Ça, c'est mon putain de problème.                                                                     Je rentre sans avoir fini ma clope et sans lui adresser la moindre attention. Elle rentre peu de temps après moi et rejoint son père. Ils passent un bon moment tous les deux, son père n'arrête pas de sourire. 

Quand il se lève, Joker n'attend même pas une minute avant de la rejoindre, deux bières à la main. Je m'approche d'eux discrètement. 

"Bon, on le fait quand notre tatouage de BFF ?" 

"Pardon ?" Ce mec a vraiment une case en moins. 

"Notre tatouage de BFF, on est meilleures amies, on doit avoir un tatouage en commun." Elle rigole tellement que des larmes apparaissent au coin de ses yeux. 

"Ok, je suis partante. On fait quoi?" Moi qui pensais qu'elle allait l'envoyer balader, finalement, elle est aussi tarée que lui. 

"Ça, c'est le problème, je n'ai aucune idée." 

"Et si on se faisait tout simplement BFF?" 

"Génial ! Dès que Hunter rentre, on se fait tatouer. 

Il rentre quand, votre road capitaine?" 

"Aucune idée."

Putain, je n'aime vraiment pas qu'elle en sache sur nous sans que personne ne lui ait rien dit, et cela n'inquiète même pas l'autre branleur.Leur conversation avait complètement viré sur les super-héros, inintéressant. Joker nous avait déjà suffisamment saoulés avec ça, peut-être grâce à elle, il va arrêter de nous les briser, enfin un point positif. Je rejoins mon meilleur ami au bar et commande un whisky. 

"Ça fait quoi de te faire rétamer par une gonzesse ?" 

 "Et toi, ça te fait quoi d'être obsédé par la fille du Président ?"

 "Je ne suis pas obsédé"

"Mec tu ne la lâches pas du regard." 

"Je la surveille, je n'ai pas confiance."

"Je me demande combien de temps tu vas te voiler la face."

Après quelques heures, elle décide de rentrer à son hôtel. Son père essaye de la convaincre de dormir ici, mais c'est peine perdue. Heureusement, je ne sais pas comment j'aurais pu dormir en la sachant dans une chambre proche de la mienne. Une fois son départ, le président gueule : 

"Demain messe à 9h."