Chapitre 32 - Priorité

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Khalil

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La journée a été des plus laborieuses. Déjà, contrer cette putain de migraine qui me martèle le crâne s'avère impossible. Depuis ces dernières semaines, j'ai poursuivi le cours de ma vie comme si de rien n'était, essayant de distraire mon esprit autant que possible. Mais je ne cesse de penser à Dalia, elle hante la moindre de mes pensées.

Je m'en veux de ne pas l'avoir retenu ce soir-là, et quand j'ai démarré, je me fichais bien de ses émotions et de ses sentiments. Ça ne comptait plus dans la balance désormais. J'ai accepté qu'elle ne soit plus qu'un souvenir et qu'elle ne fasse plus partie de ma vie, puisque je ne prendrais jamais le risque de la mêler à cette vie que j'ai choisie. Mais encore égoïstement, ce n'est pas ce que je souhaite.

Je me rends à la réunion avec Natasha et le reste de la bande en remerciant le pic vert dans ma tête. Il résonne si fort que je n'entends pas les conneries que débite mon père sur Ismail Yenga et son connard de pantin qu'on tient en otage. Naomi me guette depuis son perchoir près du bar.

Je ne suis que physiquement présent, mon cerveau voguant à mille lieues de l'endroit où je me situe. Mes pensées obnubilées par l'idée qu'elle est peut-être en train de refaire sa vie... Jamais le départ d'une personne ne m'aura perturbé autant, et ce simple constat met en évidence la lutte acharnée que je mène.

En mode automate, je divulgue les chiffres de mon business et ignore délibérément le sourcil arqué de mon père. C'est normal que nous soyons en baisse parce que depuis que nous la police nous a dans le viseur, il est devenu plus compliqué de vendre.

La réunion se termine finalement et je m'extirpe du fauteuil avec une seule hâte : aller au quartier sud. Il faut que je discute avec quelqu'un. Divine. C'est son jour de repos aujourd'hui. Il est déjà dix-huit heures. J'attrape mon téléphone portable.

T'es chez toi ? On peut se voir ?

Elle me répond une dizaine de minutes plus tard :

Ouais, quand tu veux.

J'arrive.

Je marche en direction de la sortie, lorsque Naomi apparaît dans mon champ de vision, déterminée à me harponner. Je soupire, ne cherchant même pas à masquer mon agacement.

— Tu as réfléchi à ma demande, questionne-t-elle d'emblée sans même s'embarrasser de salutations.

Pas besoin d'être plus brillant qu'une ampoule de réfrigérateur pour comprendre son allusion.

— Non.

— C'est non pour mes exigences, ou non, tu n'as simplement pas fini de peser le pour et le contre ?

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