Chapitre 11 - Jeu dangereux Prt 2

479 57 30
                                    

Khalil

Khalil

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.



−∞



—   Fils à papa, grogne-t-elle.

— Développe un peu pour voir !

—   Il s'appelait Théo. Un petit brun aux yeux bleus. Il se prenait pour le fils de Bill Gates et se ramenait toujours à l'école en chemise. Un jour après les cours, il est venu chez moi. Je crois qu'il s'attendait à atterrir dans une incroyable maison tout en baies vitrées avec des spots à l'entrée. À la place, une ribambelle de tontons jamaïcains et congolais l'attendait dans le salon devant un match bruyant. Musique en fond, des bières et cigarettes dans les mains. Je crois que tu as l'image en tête. Comme si ce n'était pas suffisant, les enfants de mes tantes courraient partout. Ils squattaient souvent à la maison, surtout pendant les vacances. Mais il fallait aussi qu'ils passent leurs week-ends fourrés chez nous, marmonne-t-elle.

J'explose de rire, son visage se détend. Elle me scrute et le trait entre ses sourcils disparaît peu à peu.

—   Ils l'ont fait boire ?

—   Non, poursuit-elle, il avait neuf ans. On a rejoint mes tantes dans la cuisine. Il avait acheté des fleurs à ma mère. Le problème c'est qu'elle n'aimait pas ça. Elle les a acceptées avec un grand câlin et les a données aux enfants dès qu'il a eu le dos tourné. Le pauvre, il n'en revenait pas.

—   Ça s'est fini comment ?

—   Divorce devant toute la cours de récréation le lendemain.

—   Coup dur, lâché-je, moqueur. On peut dire que tu as déconné.

—   Ouais, je sais. J'ai vu le fric avant de réfléchir sérieusement. Pour la première fois de toute ma vie, je m'en veux. Je m'en veux terriblement d'avoir mis ma famille dans la merde, et surtout, de lui avoir infligé une galère pareille, ironise-t-elle. Je vais fouiller tous mes réseaux sociaux ce soir, il faut que je m'excuse.

—   Si ton but est de le faire encore peur, charge. Tu es sur la bonne voie.

Là, elle plante son index verni de blanc dans mon torse. Je dois être dingue, parce que ma queue se raidit, et que, durant une seconde... ou deux... ou quinze, je l'imagine, elle. Sous moi. Sans aucune fringue, ses jolis ongles enfoncés dans ma peau. C'est ce que je veux. De toutes mes forces. Avec un grand sourire avide, brûlant, je me penche vers elle, ma bouche pas loin de ses joues.

—   Garde tes distances, souffle-t-elle en me rendant presque mon sourire.

—   Ah, Dalia, je crois que je vais t'adorer.

—   Tu connais le principe des relations à sens unique ? renvoie-t-elle, hilare.

—   Ne t'inquiète pas, je ferais un meilleur travail que le prépubère.

AFRO LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant