Chapitre 24 - Hrs & Hrs (𝘦𝘹𝘱𝘭𝘪𝘤𝘪𝘵)

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Dalia

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Il n'empêche que depuis que je suis à Kinshasa, je n'ai pas pris la peine de souffler une minute, loin de tout et tout le monde. Je m'engage sur la nationale et accélère. J'ai loué cette voiture à Chantal. Elle n'est pas trop chère pour une semaine, mais elle ronronne beaucoup.

Je roule depuis une bonne demi-heure maintenant, sans destination précise. Seulement l'envie insoutenable de m'évader. Je monte dans les tours et pousse le moteur au-delà de ce que je me suis autorisée jusqu'ici. La carlingue tremble un peu plus une fois la citadine lancée à cent dix kilomètres/heure. Je vérifie une seconde le tableau de bord, pas de voyants de S.O.S. allumés. C'est bien ma belle, t'es une bonne copine !

20h11.

Ray Charles se mélange au grondement du moteur. J'augmente le volume du son. Comme dirait ma tante Claire, parfois mieux vaut ignorer les bruits coûtes chers. J'aime beaucoup cette partition, je ne sais pas vraiment dire pourquoi. La rythmique peut-être, la douceur des notes, j'en sais rien. Je cale mon crâne sur l'appuie-tête en soufflant, voilà que je me prends pour une experte en musique maintenant ! Et qu'est-ce que je fous à écouter du jazz ?

J'attrape mon portable pour changer de registre et bascule sur la playlist afrobeats. Un bon vieux son d'afro-pop devrait me remettre sur le droit chemin. Oxlade se fait péniblement entendre sans l'habitacle et m'assassine avec son flow d'une rapidité insensée. Ça, c'est le genre de son que j'aime écouter avec Kimia, parce qu'on est sûr d'être grave ambiancée.

Quand j'arrête enfin ma voiture, après plusieurs minutes de conduite dans le bruit, j'étire un sourire en apercevant la plage. Aujourd'hui, d'autres endroits sont devenus mes refuges, mais ici ça a un goût particulier. Celui du souvenir... Des picotements de bien-être s'installent dans mon corps lorsque je fais face à la beauté de mon pays.

La mer s'étend à perte de vue, sans donner la possibilité d'en distinguer la fin à l'horizon. Étant gosse, j'adorais échapper à la surveillance de mon père pour regarder au loin si le monde semblait meilleur. Je sors de la voiture, puis claque la portière après avoir récupéré mon sac. Mes yeux se ferment, mes poumons s'emplissent d'air, une brise légère caresse chaque parcelle de ma peau avant de se faufiler dans mes cheveux.

Je ne sais même pas où je suis, mais je suis vraiment loin de mon point de départ. Une sensation de flottement m'enveloppe et me procure une liberté sauvage dont je n'avais plus connaissance. J'ai l'impression d'être une autre personne. Une nana sans responsabilités, sans emmerdes. Une nana libre, prête à conquérir le monde.

C'est quasi désert, mais je vois des longs pontons de bois auquel sont amarrés de petits bateaux à moteur. La mer me fait de l'œil. Je retire uniquement ma jupe et saute dans l'eau, sans même me préoccuper de sa profondeur. Immergée sous la surface, un sentiment de bien-être et de repos s'infiltre par tous mes pores. Les lumières, les odeurs, cette chaleur. Alors c'est ça, le Bain sensoriel. J'adore.

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