La petite larve attaquée . 12

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L'argent et les amis de Benjamin . 12


" These bitches wanna judge me, but I don't care "

Sugar Daddy, Qveen Herby




Vendredi 31 mai 2024


Acheter sans calculer. Sans penser à son compte ou même se soucier du prix. 

Pierre avait longtemps fantasmé à propos de cette idée. Une idéalisation de la condition de ceux qui gagnaient extrêmement bien leurs vies. Combien de fois il s'était projeté avec ses amis dans un futur ou ils n'auraient pas besoin de se soucier de l'argent ?

Aujourd'hui, il y était dans ce futur et il comptait le vivre exactement tel qu'il l'avait imaginé. On pouvait penser de lui qu'il était un être superficiel, un être cupide ou encore vénal mais Pierre n'en rougissait pas. Il avait trouvé un homme qui ne regardait pas les dépenses qu'il pouvait faire et ne lui refusait strictement rien. Parce que c'était ça le deal de départ. Il offrait un semblant de couple à Benjamin et ce dernier comblait ses besoins financiers.

Un marché qui convenait parfaitement aux deux parties. 

Si un jour, on avait demandé sa relation idéale alors Pierre aurait répondu sans hésitation, une comme celle qu'il avait actuellement avec Benjamin. 

Pour l'argent, Pierre était prêt à tester la fidélité pour la première fois de sa vie. Il savait parfaitement ce que devait en penser les gardiens de la morale, mais il vivait sa meilleure vie.

Cette semaine, Benjamin avait dû se rendre à Montpellier pour le travail et Pierre s'était retrouvé seul dans cet immense appartement alors pour tromper l'ennui, il y avait convié ses amis afin de lui tenir compagnie. Il y avait organisé deux grosses soirées simplement pour montrer au monde. Il mourrait d'envie de prouver à ceux qui l'avaient connu sans un sou en poche et pratiquement à la rue que maintenant, son statut avait changé. Il mourrait d'envie de se vautrer dans la vanité et dans les futilités tout en ayant conscience de cela et en profiter pleinement.

Deux soirées durant lesquelles Pierre ne manqua pas de se vanter à outrance et de jouer joyeusement les nouveaux riches. C'était parfaitement assumé et cela amusait énormément Maria et Anatole tandis que le reste des personnes invitées, ne manquaient jamais durant la soirée d'être médisant derrière son dos.

On lui reprochait essentiellement d'être une espèce de parasite profitant du labeur d'un autre pour se mettre en avant. Pierre le savait, mais là encore, il s'en moquait. Parce que peu importe combien ils pouvaient être médisants, Benjamin voulait de lui tel qu'il était.

Avant de partir à Montpellier, Benjamin lui avait laissé une de ses cartes sans aucune hésitation et lui avait rappelé qu'il pouvait en faire ce qu'il voulait. Peut-être que Pierre l'avait un peu trop pris au sérieux parce qu'en l'espace d'une semaine, ce nouveau riche avait dépensé l'équivalent de vingt mille euros. 

Entre les sorties, les achats vestimentaires, la facture avait explosé. Même en y regardant de plus près, Pierre ne comprenait pas ce qu'il avait pu se payer pour dépenser près de vingt mille euros en une semaine. 

Il y avait bien cette montre qui avait attiré son attention un jour où il faisait du shopping avec Anatole, dont la valeur se situait à six mille euros. Puis cette veste dont il avait oublié le montant, mais à part cela, Pierre ne comprenait pas comment il avait pu autant dépenser. Peut-être avec les soirées qu'il avait organisées chez Benjamin ? Ou ces fois où il était sorti avec ses amis et avait payé de multiples tournées à tous ?

Une libellule sur un roseau.Where stories live. Discover now