Une libellule sur un roseau.

La petite larve qui grignote un couple . 05

C'est la merde . 05

"Si t'es partant, je le suis aussi et je ne dirais rien à mon frère."

Travailler pour Benjamin n'était pas une sinécure parce que cet homme était constamment occupé et qu'il fallait toujours tout anticiper.

Ça faisait deux mois que Pierre bossait avec lui et il n'avait plus une minute à lui. Benjamin était un bon patron, compréhensif et à l'écoute, mais extrêmement pointilleux sur les détails.

Arthur, qui travaillait avec Benjamin depuis trois ans, le savait parfaitement, mais Pierre le découvrait et ça l'épuisait déjà. Le sérieux de Benjamin dans chaque chose qu'il entreprenait pouvait être usant pour les personnes qui travaillaient avec lui, mais qui n'avaient pas son rythme.

Lorsqu'ils arrivèrent à Genève, Pierre comprit qu'il n'aurait pas le temps de profiter parce que Benjamin avait constamment besoin de lui pour presque tout. Pierre devait tout orchestrer, de son réveil en passant par ses repas, ses rendez-vous et ses nuits.

Ils étaient arrivés dans la suite que Benjamin allait occuper pendant la semaine et les bagages venaient à peine d'arriver. Lui, il était sous la douche parce qu'il devait rapidement se rendre à un déjeuner professionnel pendant que Pierre vérifiait les derniers détails.

Lorsque Benjamin sortit de la douche, il était habillé et prêt pour enchaîner.

- Pierre ?

- Oui ? Lança Pierre en vérifiant une dernière fois la cohérence de l'emploi du temps de Benjamin.

- Tu as pu t'occuper de la location de la voiture ? S'assura Benjamin en mettant sa montre.

- Oui. J'avais appelé l'hôtel il y a une semaine comme Arthur me l'avait dit et ça a bien été pris en compte. Une voiture sera à ta disposition et comme je ne savais plus tellement si tu voulais un chauffeur ou pas, dans le doute, j'ai accepté.

- Je déteste me faire conduire. Je préfère conduire seul donc note ça, pour le prochain voyage, répondit simplement Benjamin en enfilant sa veste.

- D'accord ! C'est noté. Je vais récupérer les clés de la voiture à l'accueil et j'en profiterais pour annuler le chauffeur.

- Maintenant, qu'il est déjà là, on ne va pas le renvoyer, ça serait vraiment irrespectueux. Ne récupère pas les clés et suis-moi.

- Où ? Demanda Pierre, un peu perdu avec toutes ces taches.

- Tu m'accompagnes à mon rendez-vous, répliqua naturellement Benjamin en le regardant d'un air impatient.

- Ah. Je pensais que je devais t'attendre ici. J'aurais bien aimé me poser un peu Ben.

Benjamin se contenta de sourire en pensant que jamais Arthur n'aurait dit une telle chose pendant ses heures de travail.

- Tu te reposeras à notre retour ! Allez, on y va, Pierre ! Parce que je déteste être en retard, le pressa Benjamin.

Pierre râla intérieurement parce que le concept même du travail l'exaspérait puis il suivit Benjamin.

*

La semaine était passée bien plus vite qu'ils n'auraient cru et Benjamin était ravi de l'investissement de son nouvel assistant.

Ce vendredi soir-là, Pierre, qui était dans la suite de Benjamin, attendait que ce dernier finisse de parler au téléphone avec Guillaume qui voulait avoir des nouvelles de son mec. Pierre prenait sur lui en se demandant bien ce que Benjamin pouvait trouver à son frère parce qu'il estimait que cet homme était trop bien pour Guillaume.