Chapitre 42

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Il para le coup qu'elle lui assenait et ils roulèrent tous les deux à terre en une étreinte féroce. Il tendit le bras, essayant d'atteindre son unité com, tombée à quelques mètres.

Elle devait à tout prix l'empêcher de la récupérer pour donner l'alerte et lutta pour le maintenir à terre. Alors qu'il parvenait à se redresser, elle l'attrapa par le cou, et en profita pour lui flanquer un coup de genoux à l'entrejambe.

Il se tordit en deux de douleur. Et pourtant, il réussit à se relever et à la saisir par la taille, la poussant violemment contre le mur, lui coupant la respiration.

Elle tomba à terre, et il en profita pour se précipiter vers son communicateur. Sans réfléchir consciemment, d'une « pichenette » mentale elle envoya valser le petit appareil hors d'atteinte. Il ricocha et tomba dans une des grilles d'aération au moment où le jeune homme allait le saisir.

Elle se sentit instantanément mieux : le poeïr semblait revenir ... !

Le jeune homme resta un bref moment immobile, probablement stupéfait que l'unité com ait bougé toute seule. Elle en profita pour se ruer de nouveau vers lui, attrapant au passage une barre de métal entreposée avec d'autres près du sas. Sans doute l'entendit-il venir, car il roula-boula hors de la trajectoire de la barre, évitant un coup qui l'aurait proprement assommé pour le compte. Furieuse, elle se rua de nouveau à l'assaut. Il fallait faire vite, car le bruit n'allait pas tarder à attirer quelqu'un.

— Attendez ! cria-t-il, veillant à placer la table du carré entre eux. Je crois que nous devrions discuter calmement !

Elle bondit par-dessus la table et, encore une fois, il l'évita de justesse.

Discuter ! Non mais, et puis quoi encore ? Il me prend pour une idiote ?

Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, mais ils étaient toujours seuls. Il voulut profiter de ce bref moment où elle ne le regardait pas pour sauter sur son arme improvisée. Comme si elle avait besoin de le regarder pour savoir ce qu'il allait faire ! Presque dédaigneusement, elle riposta d'un geste. Et elle eut la satisfaction, cette fois, de toucher sa cible. Elle entendit un ouch ! étouffé et, le regardant à nouveau, elle vit qu'il se tenait l'épaule avec un rictus de souffrance.

Elle sourit sombrement et, vive comme l'éclair, lui assena un nouveau coup dans le ventre. Il tituba en arrière, avant de trébucher sur une caisse et de tomber à la renverse. Elle leva sa barre... et croisa alors son regard affolé. L'excitation perverse qui l'avait animée retomba brusquement. Non, elle n'avait jamais tué personne, elle ne pouvait pas commencer comme ça... Surtout quelqu'un de désarmé !

Même pour t'enfuir ? Même si ta vie en dépend ?

Elle savait ce qu'en auraient dit le Lieutenant Saulnier, ou le Seigé. Mais en serait-elle capable ?

C'est alors qu'une idée germa dans sa tête. Non, cet importun allait pouvoir lui servir d'une meilleure façon...

Avant qu'il n'ait pu remarquer son hésitation, elle se baissa à sa hauteur, et lui enfonça brutalement son arme improvisée dans l'estomac. Il grimaça.

— Il n'y aura pas de discussion, intima-t-elle de sa voix la plus dure. Si tu tiens à la vie, tu vas faire tout ce que je te dis. Et vite !

— Et si je n'y tiens pas ? réussit-il à coasser crânement, malgré la douleur visible qu'il éprouvait.

Elle haussa les épaules, feignant l'indifférence.

— Tu ne m'es pas indispensable...

C'était du bluff, mais il n'avait pas besoin de le savoir. Elle avait prévu de voler l'appareil, mais sans savoir exactement comment elle pourrait passer le barrage des contrôleurs et du bouclier. Elle avait bien pensé utiliser le poeïr, mais sa récente mésaventure la rendait prudente. Alors qu'avec un otage... elle aurait plus de chance de franchir le passage.

Kivilis - Le Cycle du Vortex, T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant