CHAPITRE 16

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AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des passages explicites pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.

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Draco soupira quand il constata qu'il avait transplané dans une ruelle déserte, à quelques pâtés de maison de son point de rendez-vous avec Hermione. Il avait pris sa décision : ce serait leur dernière petite incursion en dehors du coffee shop. Ses sentiments pour elle avaient tellement évolué au delà de l'amitié que c'en était douloureux. Sa petite démonstration inconsidée du matin au café avait été le signe qu'il ne pouvait plus se faire confiance en sa présence. Il fallait qu'il se protège – et elle aussi finalement – de cette relation qui devenait hors de contrôle.

Juste ce soir. Il faut que tu tiennes le coup ce soir. Tu remettras tes barrières en place lundi, ne soit pas un trou du cul ce soir et ne la touche pas autrement qu'avec des gestes purement platoniques.

Draco se prépara à être distant – mais amical – mais il tourna au coin de la rue qui menait au restaurant et repéra Hermione. Il s'arrêta de marcher.

Sa beauté le renversa, une nouvelle fois. Il s'autorisa à se figer complètement, à moitié caché derrière le coin d'un immeuble en pierre, et la laissa entrer en lui, sans être vu.

Hermione avait clairement fait beaucoup d'efforts pour apprivoiser ses boucles habituellement indomptables. Elles étaient retenues en arrière dans un chignon raffiné à la base de sa nuque, avec quelques mèches voletant ingénieusement autour de son visage. Sa robe courte était d'un violet riche et élégant et Draco brûla de l'intérieur en se rendant compte qu'il n'avait jamais vu autant de partie de son corps. Le haut décolleté de sa robe sans manche s'enroulait autour de sa gorge, laissant la peau de ses épaules et de ses bras exposée au froid de la nuit. Le tissu s'évasait légèrement au niveau de la taille, tombant juste au dessus de ses genoux, ce qui signifiait que Draco pouvait pleinement observer ses jambes et par Merlin elle portait des talons.

Weasley est le plus grand idiot encore en vie. Il y avait eu d'innombrables moments dans sa vie, où Draco avait pensé que Ron Weasley était un crétin absolu (sur un terrain de Quidditch, en classe, à chaque fois qu'il ouvrait la bouche...). Mais il ne l'avait jamais autant pensé qu'en découvrant Hermione ce soir. Comment ce branleur avait-il fait pour la laisser partir ?

A la sombre idée de devoir la quitter, ses entrailles se serrèrent douloureusement. Une femme intelligente comme elle, elle devait être au courant, non ? Elle était au courant que Draco n'était pas bon pour elle. Il était terrorisé de perdre quelque chose qu'il n'avait même pas avec elle. Un lâche jusqu'au bout. Draco savait que perdre Hermione était une chose que son cœur ne pourrait pas supporter. Dans tous ses rêves, et fantasmes les plus fous d'une possible relation avec elle, il n'y avait aucune version qui ne se terminait pas sans qu'elle le quitte. Ce serait inévitable. Il n'était rien d'autre qu'un misérable et pathétique pauvre sorcier qui essayait encore désespérément de naviguer dans sa propre vie. Son nom de famille était un tel fardeau aux yeux du public – sans parler de son bagage émotionnel et mental – mais au moins il voyait un guérisseur pour ça – que ça pousserait n'importe quelle sorcière avisée à partir en courant. S'ils s'embarquaient dans quoi que ce soit de significativement romantique, elle finirait par retrouver ses esprits – ou Draco ferait encore tout royalement foirer – et elle partirait et le mènerait à sa perte. C'était déjà allé trop loin.

Donc Draco ferait ce qu'il avait parfaitement réussi à faire jusqu'ici dans sa vie. Il mentirait. Il se mentirait à lui-même et au reste du monde. Faisons un bref détour dans la vie de mensonges de Draco :

Remain Nameless (Trad FR)Where stories live. Discover now