Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 59

La période des examens se pointe sans que j'ai eu le temps d'achever complètement mes révisions. Mais, de toute façon, qui y arrive ? À mon avis, le programme scolaire est prévu pour être suffisamment gigantesque pour que les élèves retiennent un ou deux trucs, mais pas la totalité théorique des connaissances. Sauf quelques acharnés, dont je ne fais pas partie. 

Les différentes épreuves s'étalent sur deux semaines entières au cours desquelles nos cours habituels ont été annulés. Leurs dates respectives ont été affichées sur le panneau d'information. 

Je m'en approche avec mon agenda à la main lorsque la cohue se tasse un peu. Je grogne en voyant que j'aurais mes oraux d'artéfacts ET de magie féérique le même après-midi. Qui se trouve être le dernier jour des examens, soit à la date fatidique du 21 décembre, qui est devenue depuis peu mon jour détesté de l'année. Si ce n'est pas une preuve que j'ai toutes les chances de me foirer en beauté…

— On commence par un exam’ commun d'histoire après-demain, commente Auguste à côté de moi. Ça va nous laisser un peu de temps pour relire encore le cours. 

Je me presse contre lui. Il me protège de la bousculade avec son corps. Il est bien pratique d’avoir un petit ami baraqué quand on est soi-même pas très grand. 

— Et puis écrit d'artéfact le lendemain, poursuit l'alpha, le visage concentré, ce qui ne gâche rien à sa beauté, bien au contraire. Puis français juste après. Et ensuite… 

Je cesse d'écouter son énumération, déprimé par avance. Pour une fois, je n’ai cependant pas la moindre hâte d’être en vacances. Je crois même que je préférerais passer des examens tous les jours, mais être en couple avec Auguste que l'inverse. Si seulement il existait un sortilège le permettant ! Voilà ce qu'on devrait nous apprendre en cours de magie féérique !

— Je suis bien content de ne pas avoir à passer l'oral d'artéfacts, conclut Auguste lorsqu’il arrive à la fin de la liste. 

Je soupire. J’ai terminé de noter les dates et range mon agenda dans mon sac.

— Tu as bien de la chance… 

Seuls les fées et les magiciens y sont astreints. Les élèves de seconde dépourvus de magie se contenteront de passer l’écrit et seront dispensés de cette matière à partir du trimestre prochain.

Révisions non terminées ou non, je pense que je ne m'en sors pas si mal aux épreuves théoriques des matières spécifiques. Comme prévu, l'examen d'histoire porte sur les royaumes féériques et j’arrive à caser la reine Anaëlle (sans préciser bien sûr qu'elle est l'une de mes lointaines ancêtres). Quant à l'écrit d'artéfacts, il se révèle être un QCM pas trop compliqué sur des questions de cours. Je devrais avoir au moins la moyenne et même plus.

Il me reste encore les examens théoriques de matières ordinaires (maths, français, anglais, physique et SVT), avant de terminer en beauté par les oraux. 

Entre deux épreuves, les places à la bibliothèque sont difficiles à trouver, car les premières et terminales ont aussi des examens en même temps et ont tendance à se croire prioritaires sur les secondes. J'aurais bien révisé dans le parc, mais il fait désormais en permanence trop froid, même en se blottissant contre un loup (j'ai essayé). 

Vers le milieu de la semaine suivante, j’entre dans la salle de maths pour subir cette épreuve. Les tables ont été espacées les unes des autres et on nous demande de déposer nos sacs le long du tableau. Des petites étiquettes indiquent l'emplacement de chaque élève. Dépité, je constate qu'Auguste est placé à l'autre bout de la salle, derrière moi, ce qui veut dire que je ne vais même pas pouvoir l'admirer en douce pour me donner du courage et de l’inspiration. À moins de me retourner, bien sûr, mais on pourrait me suspecter de vouloir copier sur la personne derrière moi.