𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 25 - 𝓛𝓪𝔃𝓪𝓻𝓸

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Nous devrions rester à Las Vegas pour que je puisse parler à Enrique de cette histoire de bordel afin de trouver le coupable, mais nous sommes en période scolaire. Nos enfants doivent retourner à l'école.

D'un autre côté, je ne pense pas que Valentino soit prêt pour retourner à l'école. Il est dans un mutisme profond et ça nous inquiète. Il s'est réveillé plusieurs fois par des cauchemars, parce qu'il a développé une peur du noir. Selon Evie, il était dans le noir et lui a dit qu'il en avait peur.

-Evie, je l'appelle après le petit-déjeuner.

-Oui ? Me répond-elle en se tournant vers moi.

-Qu'est-ce qu'on fait ? On reste un peu ou on repart à Mexico pour les remettre à l'école ?

Elle détaille du regard les quatre petites têtes magnifiques qu'elle a créé, puis relève les yeux vers moi en avançant dans ma direction. Elle m'invite à discuter de ça en privé, pendant que les enfants restent avec les jumeaux.

-Ils ne seront pas prêts à retourner à l'école, je pense qu'ils ont besoin de temps tous ensemble.

-La maîtresse ne fait que m'appeler tous les jours... On va avoir des emmerdes avec l'école.

Elle se pince les lèvres en regardant ailleurs et essuie sa paume sur son pantalon.

-Tu sais, je ne t'en ai jamais parlé parce que tu avais d'autres préoccupations, mais je m'inquiète pour les enfants. Ça ne se passe pas très bien à l'école.

-Comment ça ?

-Eh bien ils sont très intelligents, il n'y a rien à redire là-dessus, mais la maîtresse m'a déjà parlé plusieurs fois. Ils n'ont pas d'interactions avec les autres enfants. C'est un calvaire pour eux d'aller là-bas parce qu'ils n'aiment pas les autres. Tu ne l'as pas vu quand on les a remis, parce que leur seule source de motivation pour aller à l'école, c'est parce qu'ils savaient qu'on irait les chercher tous les deux. Ça leur fait plaisir qu'on soit ensemble, mais avant qu'on se fasse kidnapper, elle m'a reparlé. Il n'y a toujours pas de progression. Valentino protège ses sœurs, il ne veut que personne ne s'approche d'elles. Et Angelo suit son frère. Tous les enfants commencent à se mettre contre eux, je ne veux pas que ça crée des problèmes avec eux.

-Et... Qu'est-ce qu'on peut faire pour eux ?

-J'ai pensé à quelque chose il y a quelques mois, et j'y ai repensé lorsque ton oncle a parlé d'Esmeralda. Enfin c'est peut-être un moyen de les protéger et...

-Et quoi ? Dis-moi à ce que tu as pensé, si tu juges que c'est une bonne solution pour eux.

-L'école à la maison. Enfin, je me suis dit que le temps qu'ils sont enfants, on pourrait le faire. À côté de ça, on pourrait les inscrire à un sport qui leur plaît pour voir d'autres gens. Et... C'est pour ça que j'étais tellement heureuse à la Havane. Les enfants ont réussi à se faire des amis et à les accepter dans leur cercle restreint.

-Si tu juges que c'est le mieux à faire, alors c'est ce qu'on fera.

-Je veux ton avis à toi aussi.

-Je te fais confiance Evie. Tu sais ce qui est bon pour nos enfants, alors je te fais confiance là-dessus. On pourrait peut-être leur en parler, pour avoir leur avis.

Elle hoche la tête et j'attrape sa main pour retourner dans la cuisine. Je me pose à table avec eux et attire leur attention.

-On a parlé un peu avec maman et j'ai appris certaines choses. Est-ce que ça va à l'école ?

Aucune réponse ne me parvient, mais ils ont tous des moues particulières sur leurs visages. Et c'est pas de la joie...

-Qu'est-ce que vous pensez qu'on fasse l'école à la maison et que vous n'y retourniez plus ?

-Pour de vrai ? S'exclame Angelo.

-Oui pour de vrai, mais il faudra quand même travailler à la maison.

-Ouais mais travailler avec vous ? Poursuit Lourdes.

-Avec nous et un professeur particulier. On pourrait aménager une pièce à la villa juste pour ça.

-Ah mais c'est trop bien ! Sourit Mercedes.

Je lui adresse un clin d'œil et les jumeaux commencent à nous parler de l'école à la maison qu'a suivi leur sœur. Ça leur a permis de la protéger, et qu'elle n'ait pas de petit copain. Ça semblerait les déranger...

-Mais donc elle a quel âge maintenant ?

-Vingt-deux ans, me répond Elio. Tu veux voir une photo ? Attends je vais te montrer comment elle est belle. C'est de famille après tout.

Il sort son téléphone de sa poche et me le tend après avoir choisi une photo. C'est vrai que c'est une très belle jeune femme. Elle a l'air grande, avec des longs cheveux bruns qui tirent sur le noirs et des énormes yeux bleus, tout comme les jumeaux.

-Il faudrait que je vous présente ma sœur, un de ces jours. Kenna est une très belle femme également.

-Montre-nous une photo !

Je sors mon téléphone de ma poche et cherche une photo d'elle. Pas trop compliqué, elle m'en envoie fréquemment pour me rappeler de ne pas oublier son existence.

-Ah ouais ! Confirme Ruben. Trop belle. C'est de famille, elle tient de moi.

Je ricane et fais rapidement le calcul. En soit, elle est plus vieille qu'eux alors...

-Désolé de vous dire ça à tous les deux, mais Kenna est plus vieille que vous alors vous tenez d'elle, et pas l'inverse.

-Tu peux la faire venir pour qu'on la remercie en personne ? Grâce à elle je suis trop beau, et j'ai une petite sœur magnifique qui lui ressemble !

-Bordel non, si je la fais venir, elle va repartir mariée avec mon meilleur ami. Il ne faut pas la faire venir ici.

-Un mariage dans la famille ! S'écrie Elio. C'est trop bien ça ! Appelle-la, c'est le moment de la réunion de famille !

Evie glousse en sortant son téléphone et m'adresse un clin d'œil. Je mets un certain temps à me demander ce qu'elle fait, et au moment où je comprends, il est trop tard.

Je saute de me siège et me penche par-dessus la table pour attraper son téléphone, mais elle se lève en riant. Je fais le tour de la table pendant qu'elle court en dehors de la cuisine, ce qui fait rire nos enfants. Je m'élance derrière elle et la rattrape en enroulant mes bras autour de sa taille. Je récupère son téléphone, toujours allumé, et lis l'échange qu'elle a eu avec ma sœur.

-Evie.

-Lazaro.

-Je te préviens que si ma sœur se retrouve dans un mariage foireux avec Alejandro, je fais la même chose avec toi.

-Ah ouais ? Réplique-t-elle malicieusement. Ce n'est pas un énorme problème, je suis pseudo-fiancée à toi depuis des années. La bague de ta mère va finir par rouiller autour de mon cou.

Je lève les yeux au ciel et embrasse ses lèvres avant de la tirer dans la cuisine.

-Kenna nous rejoint dès qu'elle peut, annonce fièrement ma femme. Et si on passait un peu de temps à Las Vegas avant de repartir à la maison, ça vous dit les enfants ?

Les réponses qui nous parviennent sont des cris de joie. J'enverrai un message à Rio pour qu'il se renseigne et fasse les démarches pour les enfants pendant que je suis à Las Vegas. Je dois trouver ceux qui ont touché ma femme.

Life isn't golden - Tome 2Where stories live. Discover now