L'Histoire de Notre Vie - Tome 2

Chapitre 9: Mon bébé

     Je ne bougeais plus mais à peine a-t-elle sortie cette injure que je me met à courir vers le bar pour en ressortir avec mon ordinateur. Je m'empresse de prendre le premier taxi direction Saint Felicity en espérant... Je ne sais pas vraiment ce que j'espère.

     Je ne peux pas empêcher mes mains de trembler. Je suis perdue mais surtout en colère. En colère de m'être fait retenir loin d'elle d'une telle facilité. De m'être faite bernée comme une bleue. Moi qui fait attention à ce que dégage les gens que je côtoie, je ne pensais pas qu'Ontari était si tordue. Je suis déçue de moi, je suis déçue d'avoir retardé l'heure de la retrouver même si c'était pour trouver qui lui a envoyé ses messages.

Mais maintenant, je pense savoir qui c'est.

     Point de vue de Clarke:

     7h

     — Niylah, tu peux t'asseoir sur le fauteuil, s'il te plaît, dis-je définitivement soûler de la voir se coller le plus possible à moi.

     La fausse blonde se lève et s'exécute pendant que j'appuie sur le bouton rouge après avoir assez réfléchis. Niylah me questionne mais je l'ignore jusqu'à l'arrivée d'une infirmière.

     — Clarke ? Est-ce que tout va bien ?

     — J'aimerai la voir.

     — Pour que vous sachiez, nous les avons nommés pour nous, pour la facilité de traitement à apporter. Lily est la jumelle qui a survécu, et sa jumelle décédée est Lea.

     Mon cœur me fait si mal quand j'y pense. Quand je pense à ce petit bébé qui s'est éteint après à peine quelques heures de vie parmi nous... Je n'imagine pas la douleur des mamans dans cette situation qui vivait à fond leur grossesse.

     — Je veux voir celle que vous appelez Lea.

     Son expression devient encore plus triste. Ses yeux me montrent tout l'empathie qu'elle a pour moi. L'infirmière s'approche de moi et s'assoie sur le bord du lit. Elle saisit doucement mes mains en observant mes larmes qui coule à nouveau, dans un silence de plomb.

     — Clarke... je ne pense pas que se soit une bonne idée.

Bien sûr que si, il le fait !

     — S'il vous plaît. J'ai besoin de la voir, j'ai besoin de voir ce visage, je ne sais même pas à quoi elle ressemblait, je vous en prie... supplié-je le cœur bien plus que meurtrie.

     La femme d'âge mûr, réfléchi, elle ne dit rien pendant plusieurs seconde avant d'expirer bruyamment et de reprendre contact avec mes iris brillant. Ses mains me sert un peu plus puis elle se lève en m'annonçant qu'elle revient. Et c'est le cas quelques minutes plus tard. Elle vient à mes côtés accompagnée d'un fauteuil roulant et m'aide à me lever. Je ne peux m'empêcher de grimacer, j'ai l'impression d'avoir tout le système gynécologique en vrac. Une fois assise, l'infirmière ce tourne vers Niylah qui s'était levé et venait d'observer toute la scène. Après une question de l'infirmière, je la coupe.

     — Non, elle ne vient pas. Peut-on y aller maintenant ?

     Et c'est sans un regard pour Niylah que je m'en vais. L'infirmière me guide jusqu'au service de néonatalogie de l'hôpital, un étage au dessus. Arrivées au haut, nous passons deux portes rattachées à de long couloirs blanc et jaune pâle. Je ne parviens pas à nommer la pièce dans laquelle nous fait arriver la troisième porte. Mais je vois un berceau transparent en plastique, au milieu de la pièce. Un drap blanc recouvre une petite forme sur le matelas. Mon ventre ce tord en imaginant ce qui s'y cache. Un petit corps frêle sans vie n'ayant vue que les murs d'un hôpital durant sa si courte vue. Au fil des centimètres parcourus, mes larmes s'alourdissent et se multiplient.