o... Chapitre vingt-cinq ... o

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"Stay With Me" - Mayonaka no Door

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Planète Hinode,

Un mois, ça passait tellement vite quand on était chez soi... Je n'étais pas vraiment sortie, mais j'en avais profité pour aller au temple au sommet de la montagne, oui, oui, pour prier sur ma condition, ou me plaindre plutôt... Kami-sama tasukete... Après ça, respirer l'air frais, parcourir les rizières et flâner sur les bords du lac en ayant rien à faire d'autre que de ruminer ma réalité... Ma mère avait été en déplacement pendant une bonne partie de mon séjour, mais j'avais au moins pu profiter de mon père et de ses éternelles histoires. Il me raconta longtemps le passé de sa famille, qui jadis, habitait sur Arda. Beaucoup de membres de la lignée des Undomiel s'étaient perdus au fil des âges, mais nous, les Tenneri, avions préservés le récit des Chroniques de cette planète que je ne connaissais pas vraiment. Mon père ne m'avait jamais rien dit, par peur, espérant que le sang de ma mère ait dissous le gène.

Les jours avaient défilé sans m'en rendre compte. Je ne discutais pas vraiment avec Legolas, la seule que nous avions eu avait été un échec cuisant. Un échange de banalités sans importance. L'orgueil était toujours là, avec la rancune et la colère. Comment devrais-je me comporter ? Entamer le dialogue comme si de rien n'était ? Ma rancune était peut-être passée, mais j'étais sur Hinode, dans l'endroit le plus apaisant de la galaxie... Une fois revenue sur Estë, quelle serait ma réaction ?

- Ton sac est prêt ? Quand est ta navette ?

Je me retournai pour voir ma mère dans l'embrasure de ma porte. J'avais pris mon billet, mais je n'avais pas vraiment envie de rentrer...

- Demain quatorze heures... dis-je dans un soupir.

Elle afficha un sourire avant de s'avancer pour se mettre à genoux au sol à côté de moi qui faisait mon sac sans beaucoup d'entrain.

- Ne t'inquiète pas trop ma chérie, je suis certaine que ça va s'arranger entre vous.

- En même temps on a pas le choix...

- Ton père à l'air de lui faire confiance et il ne m'avait pas fait mauvaise impression lors de votre visite au printemps, dit-elle en me tendant un pull.

Je le récupérais pour y enfoncer mon nez et sentir la bonne odeur de la lessive de ma mère. Un parfum de jasmin doux et frais.

- Je voudrais juste qu'il me comprenne, je répondais dans un soupir. Qu'il m'écoute... J'ai l'impression que nous n'arriverons jamais à nous entendre.

- Tu veux toujours que les choses aillent vite toi aussi, ça ne fait que quelques mois et on ne peut pas dire que le contexte soit simple Laureline.

- Hum...

Je fis la moue un instant, mais elle avait raison dans le fond.

- Sois patiente et compréhensive, il est de loin ton aîné.

- Peut-être, mais ma vie ne regarde que moi.

- Tu détiens une bonne partie de la sienne. Je sais que tu n'as rien demandé, mais votre situation tourne autour du "partage", ne l'oublie pas.

- ça vaut aussi pour lui...

- A toi de le lui dire simplement et calmement. Rien ne sert de faire la guerre.

Certes... Qu'importe l'injustice, nous étions tous les deux dans le même bateau après tout. A son tour de m'écouter en retour...

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