o ... Chapitre treize ... o

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"Echoplex" - FIBRE (W/ Tendencies)

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Elle n'était pas là... Ce matin, je ne l'avais pas vu et à midi, non plus... Et maintenant, il était 19h et j'étais rentré dans son appartement après un bon nombre de coups restés sans réponse. C'était vide et un frisson parcourut mon dos en voyant le sac sur le lit. Il y avait des vêtements, des sous-vêtements et sa brosse à dent, mais elle l'avait laissé là, s'étant donc ravisée...

Les images de notre conversation d'hier soir défilaient dans ma mémoire. Elle avait souhaité ma présence et se perdre dans mes bras pour se sentir humaine... Une dernière fois.

Mon sang se glaça soudain et je courus dans le couloir le cœur battant la chamade, dévalé les escaliers et traversé les grandes halles du palais en perdant haleine. Elle ne pouvait pas avoir fait ça... C'était impossible, elle n'aurait pas pu, elle n'aurait pas osé... Je me sentais stupide de ne pas avoir compris le message silencieux de la veille. Stupide, de lui avoir fait confiance. Quand finalement j'entrais dans le centre médical, la secrétaire m'indiqua ma pire crainte, Holorïn était au bloc, avec Laureline...

Elle l'avait fait et ne m'avait rien dit... La rage explosa sans retenue, crispant mes doigts sous le sang bouillonnant dans mes veines et la jeune elfe s'écarta en prenant peur. Elle m'avait mentit, elle m'avait mentit, elle m'avait mentit... La phrase tournait en boucle dans ma tête sans que je ne puisse la stopper. Je respirai, essayant de retrouver mon calme, avant de demander la salle du bloc en question. Elle me désigna la direction de gauche, ainsi qu'une porte dont la lumière rouge éclairait le couloir obscure en me disant que je ne pouvais pas entrer, seulement rester devant celle-ci, comme un crétin qui n'avait rien compris.

Et j'ai attendu...

Une heure, peut-être deux, même trois, de toute façon, j'avais arrêté de les compter. Assis à même le sol, attendant de voir passer cette maudite lumière au vert en tapant nerveusement du pied sur la moquette grise. Je perdis, mon visage entre mes genoux et une main dans mes cheveux essayant de trouver des réponses à un tel comportement. Pourquoi ne m'avait-elle rien dit ? Pourquoi ? Nous étions censés nous faire confiance... Je pensais avoir gagner un peu de place dans son estime. Alors pourquoi ?

- Tu es venu...

Je levai soudainement les yeux pour voir Holorïn devant moi, pâle et fatigué, car ses traits étaient tirés plus que de coutume.

- Tu ne m'as rien dit... je murmurai en le gratifiant d'un regard noir.

- Elle ne le souhaitait pas, dit-il en s'asseyant à côté de moi. Si ça peut te rassurer elle n'en a pas parlé à ses parents non plus...

- Pourquoi ?

- Comme elle me l'a dit, c'était son épreuve, elle ne voulait pas qu'ils la voient comme ça... Et en ce qui te concerne, tu avais déjà assez de problèmes comme ça.

- N'importe quoi...

Je cachais mon visage entre mes mains en posant ma tête contre le mur d'un bruit sourd. Alors elle souhaitait alléger mon anxiété... Bien joué Laureline, maintenant j'ai envie de hurler ma faiblesse...

- Comment va-t-elle ? j'ai finalement demandé.

- C'était compliqué...

Le médecin laissa apparaître des traits de tristesse et j'ai compris l'épreuve que ça avait dû encore être pour lui. Il cacha son visage d'une main pour éviter mon regard, mais je ne pus m'empêcher de lui prendre un genou.

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