O ... Chapitre deux ... O

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"My Eyes" - Barbwalters

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Trois mois plus tôt, vaisseau Orcrist de l'Amiral Legolas Green-Leaf,

Glorfindel avait eu chaud cette fois-ci. Son commandement avait été parfait, mais l'Aeglos avait failli y rester. Cette bataille avait été rude, les Otake étaient toujours plus nombreux et leurs armes de plus en plus évoluées. A croire qu'ils n'avaient aucune limite. En plusieurs milliers d'années, nous avions appris à les connaître, mais leur origine restait un mystère. Ils n'étaient ni vivants, ni morts, du moins en quelque sorte. La plupart des batailles se faisaient en orbite, ou directement devant la Grande barrière. Je n'avais eu que rarement l'occasion de voir le corps, sauf lors des batailles terrestres, comme pour libérer Emeraude, une planète à proximité du grand bouclier, mais c'était il y a des centaines d'années.

Non, ils ne pouvaient pas être vivants, c'était impossible. Leur corps n'existait pas vraiment. Les légions Otake n'étaient que des tas de ferrailles dénuées de conscience. Et eux, je ne savais pas vraiment, un mélange entre la machine et l'organique. Certains membres de l'ABL, principalement nous les elfes, pensions qu'ils étaient les nouveaux spectres, les cavaliers noirs. Mais Sauron avait été détruit et les neuf disparus depuis cinq âges maintenant. La chose semblait impossible et pourtant, tout nous renvoyait vers eux.

Les humains avaient parlé de virus à notre arrivée, mais nous avions su reconnaître le mal sans même pouvoir l'expliquer. Les hommes et femmes atteints par le virus "Spectre-01" sombraient dans la folie, puis leur corps mourrait à petit feu sans pour autant qu'il ne cesse de bouger. Leurs consciences s'attachaient alors aux autres Obakes et ils décimaient tout sur leurs passages. Le processus était lent et parfois nous n'arrivions pas à détecter une personne atteinte. S'en suivait l'espionnage et enfin la fuite de l'Obake en question pour rejoindre leur rang de l'autre côté.

- Legolas ?

J'avais entendu le sas s'ouvrir, puis la voix grave de mon père envahir la salle. J'ai posé le compagnon à côté de moi pour m'attacher les cheveux d'un air faussement absent.

- Bonjour père, dis-je en finissant ma tâche.

J'ai regardé un instant l'Archive passer derrière lui, elle me dévisageait d'un air dédaigneux, proche de me dire "tu vas y passer"...

- Sophie, j'ai ajouté d'un signe de main.

- Bonjour Prince Legolas.

- Comment était cette bataille, dont tu désirais participer visiblement ? continua mon père.

- Comme toutes celles auxquelles tu n'assistes plus, dis-je en me levant.

- Ton insolence te perdra mon fils.

- Je t'en prie, tu sais très bien qu'il leur fallait un soutien. Et même avec ça, deux balises du bouclier sont en miettes. Tu viens et ordonne notre replie, disant que l'Aranrúth s'occupera de leur moteur, alors que nous sommes là ? Il faudra presque trois mois avant qu'il ne les atteigne. Ne penses-tu pas que nous aurions pu rester ici ? j'ai répondu excédé.

- Glorfindel n'a plus besoin d'aide, la bataille est finie. Bataille auquelle tu n'aurais pas dû participer déjà.

Mon père était ainsi, et ce depuis toujours. Même après avoir retrouvé ma mère à Valinor, il était resté comme ça. Peut-être avait-il été trop longtemps loin d'elle... Elle l'adoucissait en sa présence, mais dès qu'il la quittait, il retrouvait le masque froid et implacable que je connaissais que trop bien. Depuis longtemps j'avais appris à lui faire face et à prendre mes propres décisions, du moins quand je le pouvais.

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