chapitre :24

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Depuis 8 h qu'elles étaient rentrées dans le temple, tout bougé sur ordre de Mora. Elles étaient arrivées tout juste au lever du soleil et comme promis, Mora faisait travailler ses guerrières gardiennes du temple enfin de nettoyer la grotte de haut en bas dès le départ de l'étranger.

Kalifa, qui n'était pas obligé de faire le ménage, s'était réfugié sur le grand rocher qui s'élevait en pente où elle réfléchissait à comment sera sa vie maintenant que tout objet pouvant sortir de l'ordinaire n'était plus là. Elle pensait à comment son quotidien sera encore plus fade maintenant qu'elle avait une promesse à tenir. Oui, elle avait promis à Mora de ne plus faire des bêtises et de prendre plus au sérieux les tâches qui lui étaient confiées.

Depuis que John avait passé à son cou la chaîne en argent d'où pendait le crucifix, elle ne l'avait pas enlevé. En sentant la chaîne froide se frotter contre son corps, elle pouvait se rassurer que tout était bien réel et qu'elle n'avait pas vécu un rêve -au Sens propre- durant les 10 jours passés.

De peur que Mora ne le voit, elle l'avait dissimulé sous un châle. Mora ne voulait pas dans le temple, rien qui pouvait appartenir de près ou de loin à l'étranger. Elle l'aurait certainement incité à s'en débarrasser.

Au bout d'un moment, elle dut s'avouer que son cou lui semblait un peu lourd... Vraiment lourd en fait pour elle qui n'était pas habitué à porter pareil collier. Elle résolut donc de l'enlever enfin de mieux le garder pour que non seulement Mora ne puisse pas le voir, mais aussi pour qu'elle ne puisse pas le perdre.

Elle se sentit enfin respirer quand t-elle enleva la chaîne. Son cou était désormais plus léger, et même... Beaucoup trop léger, anormalement léger. Avec tous les efforts qu'elle put faire, pour se donner un air moins paniqué, elle porta machinalement ses mains à son cou et le tâta de partout. Il était vide, incroyable et tragiquement vide du seul collier qui ne devait jamais le quitter. Le collier clé avait disparue.

Kalifa se leva d'un bond et poussa un cri qui alerta tous ceux qui se trouvaient dans le temple.

- que ce qu'il y a Kalifa, s'enquit Mora qui avait atteint en premier Kalifa Safir et les autres maha à sa suite.

- mora le col... Le Collier... Balbutia Kalifa le souffle court.

- quoi le collier, ne comprit pas Mora.

- disparu, fit Kalifa en descendant du rocher. Disparu.

- ne me dites pas que vous avez perdu le collier clé.

Kalifa n'eut même pas à répondre tant l'évidence même se lisait sur son visage.

- juste ciel, souffla Mora choqué. Comment avez-vous pu le perdre ?

- je ne sais pas... J'étais... Je ne sais pas... Mon collier... Disparu.

- il doit sûrement être quelque part ici, dit Safir. Nous allons le chercher.

Tout le monde interrompit sa besogne et se mit à chercher le collier clé. Au bout d'un moment de recherche, elles durent se rendre compte - Pour l'avoir cherché partout- que le collier clé ne se trouvait pas dans cette grotte.

- il a dû tomber dans la forêt, supposa Mora. Où l'avez-vous vu pour la dernière fois ?

- je... Je ne sais pas... Je ne sais pas.

- prêtresse, je me rappelle que vous l'aviez encore lorsque nous sommes arrivés dans la forêt, dit Safir. Vous n'arrêtiez pas de le toucher, sûrement par anxiété...

- je ne sais pas...

- mais réfléchi Kalifa, s'emporta Mora. Où l'as-tu vu pour la dernière fois ?

Kalifa ferma les yeux en fin de mieux revenir en arrière dans ses pensées. C'était vrai qu'elle avait l'habitude de pressé les cristaux de son collier quand elle était anxieuse. C'était aussi vrai qu'elle l'avait fait beaucoup de fois dans la forêt parce-qu'elle stressait un peu pour le départ de John. Mais après... Elle ne se rappelait plus de rien... Non, pas tout à fait de rien. Quand John était parti après lui avoir donné le crucifix, elle avait voulu toucher son collier. Elle l'avait cherché en tâta son cou, mais n'avait rencontrer que le froid crucifix qu'elle avait pressé contre son cœur sans vraiment y faire attention.

Tout d'un coup, tout lui devenait plus clair. Sur l'instant, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle ne l'avait plus, qu'elle l'avait perdu... Non, en vérité, on le lui avait échangée contre un autre.

Son cœur se déchira et ses jambes la lâchèrent. Elle s'effondra avant de pousser un cri qui lui venait du plus profond de son être blessé et désabusé.

- c'est lui... C'est lui, disait-elle entre deux sanglots. Mon collier... Il me l'a volé.

la prêtresse KalifaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant